Dites à un ami « Tiens, écoute-ça, c’est du gros Death », et vous observerez sa mine circonspecte. Ok, mais quel genre de Death ? Parce que le panel est large !
Dites à un ami, « Tiens, écoute-ça, c’est du gros Swedish Death old-school », et vous verrez son visage s’illuminer. En effet, si le Death made in Tampa est encore un peu large pour être appréhendé sans autre renseignement, celui de Stockholm est immédiatement identifiable. Et pour cause, puisque ENTOMBED, DISMEMBER, UNLEASHED et autres fossoyeurs en ont défini les bases à jamais à l’orée des années 90. Alors, au moment d’introduire les IN PAIN à un comparse, n’oubliez tout de même pas de lui préciser que ce groupe n’est pas sorti de nulle part en mode génération spontanée, mais qu’il existait déjà au moment des faits incriminés.
Fondé en 1992, IN PAIN n’a jamais pu enregistrer d’album durant sa première période d’activité. Seule deux démos sont venues sanctionner l’écart 1992/1994, avant que le groupe ne splitte une première fois. Reformé en 1998, le combo d’Anderslöv/Trelleborg a produit deux moyens-formats, avant d’enfin se consacrer à un produit plus conséquent. C’est ainsi qu’en 2019, The Sound of Death permit aux fans de se faire les dents sur un gros fémur, et d’apprécier l’approche nostalgique de musiciens ayant vécu l’histoire en temps et en heure.
Aujourd’hui, via deux labels, IN PAIN revient avec The Thing from the Grave, qu’on soupçonne être un mort-vivant, et autant dire que l’album en question ne déroge à aucune règle, en poussant le mimétisme toutefois moins loin que LIK, ce qui est toujours appréciable.
Mais ne vous faites pas d’illusion, le quatuor (Magnus Wegren - guitare, Michael Andersson - basse/chant, Mattias Johansson - batterie et Nicklas Alfredsson - guitare) respecte les dogmes à la croche près, ne s’autorisant que quelques fantaisies mélodiques ornementales. La base même de ce second long est la même qu’ont utilisée tous les cadors et précurseurs, et il n’est pas difficile d’imaginer un ENTOMBED des jeunes années reprendre ce répertoire à son compte.
Tout le folklore est là. La célèbre HM-2, la production à la Sunlight studios, la voix graveleuse et caverneuse, les riffs gelés, et la rythmique volatile. Quelques effets sonore pour enjoliver le tout, des breaks plus calmes, et vogue la galère entre 1989 et 1993. Ceci étant dit, IN PAIN peut s’appuyer sur son propre passé pour justifier de cet immobilisme musical, et reste donc crédible sans perdre trop de plumes.
D’autant que les titres proposés sont solides, efficaces, percutants et sans pitié. Si « Predators of Death » se veut aussi traditionnel qu’un cri bâillement guttural de Lars Goran Petrov, « Witchcraft » ose des harmonies assez inhabituelles pour le style, tandis que « Midnight Rituals » pose une ambiance louche, avec des interventions narrées, des coupures nettes, et une évolution bien construite.
IN PAIN ose même se montrer aussi catchy que l’ENTOMBED des années N’Roll, et diabolise groovy sévère sur « Kill! », hymne thrashy délectable et délicieux en oreilles. Un sens de la composition assez évident, des musiciens capables, une envie d’offrir un peu plus qu’une simple relecture des parchemins d’antan, et un chemin de gauche emprunté d’une foulée personnelle. Voici donc les atouts d’un quatuor qui n’a pas souhaité calquer son énergie sur la puissance des aînés - dont il a fait partie - et qui nous offre un album certes nostalgique, mais plus ancré dans l’historique du pays que racoleur.
Tout est passé en revue, de cette lenteur sépulcrale qui glace les sangs à ces accélérations qui ruinent les articulations, et on réalise alors le côté roublard d’une œuvre qui s’annonçait traditionnelle jusqu’au bout des médiators, et qui finalement s’avère moins prévisible que prévu.
Si je devais user d’une comparaison utile, je dirais que The Thing from the Grave synthétise le meilleur de l’ENTOMBED première période et du DISMEMBER de la même époque, tout en traitant le tout à la UNLEASHED. De fait, des morceaux comme le lapidaire « Cannibal Feast » (qui peut de temps à autres rappeler AUTOPSY), ou « The Beast Within », qui rappelle méchamment « Crawl » de qui vous savez, permettent à la fin d’album de garder le niveau d’intensité de sa première partie, et de nous laisser sur un sentiment de satisfaction assez plaisant.
Entre formalisme et tentative de mise à niveau, IN PAIN tire son épingle du jeu, se drape d’un linceul crasseux, et arpente les allées des cimetières à la recherche de zombies susceptibles d’agrandir sa fanbase. Plus The Walking Dead que tétralogie de Fulci, mais assez décrépi pour être crédible.
Titres de l’album :
01. Predators of Death
02. Mistress of the Dark
03. Witchcraft
04. Midnight Rituals
05. Kill!
06. Decapitated by Lighting
07. Cannibal Feast
08. The Beast Within
09. Blood Frenzy
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49