L’intro n’augure rien de bon, mais le nombre et la durée des morceaux non plus. Cette guitare au faux son clair sournois, cette ambiance pesante et grave, tout ceci semble nous aiguiller vers la piste d’un Hardcore crépusculaire, et les quelques sites recensant le cas de ces américains n’hésitent d’ailleurs pas à parler de Thrash, même si la Bay-Area est hors sujet.
Mais après tout on connait déjà les californiens de PARASITE CASTE, puisqu’ils ont eu la gentillesse de nous offrir un premier LP en 2020, qui définissait clairement les contours de leur art. Arid and Archaic, sous couvert de purisme Hardcore des années 80, relookait le son et lui donnait une épaisseur conséquente, un peu comme si les mecs d’ENFORCED penchaient du mauvais côté street de la balance. Un an plus tard, les esprits ne se sont pas calmés, et les échauffourées continuent, sur fond d’apocalypse à la limite d’un Crust pas encore assez rapide, mais largement asse teigneux.
Le trio est donc en rangs serrés, les mines sont patibulaires et les poings tellement compressés que les ongles percent la chair. Le premier coup vient d’eux, via « Nationalist Lines » qui ne fait pas de quartier, et qui rappelle tout autant la scène Anarcho-Core anglaise que ce Crossover de dix ou vingt ans d’âge incrustant des vilénies Thrash dans un contexte purement Core sans titiller le spectre grimaçant du crossover.
Grosse basse (Nick Robertson), batterie tonitruante (Joshua), et duo guitare/voix maladif (Jason Jasonsen), pour un passage en revue de tout ce que le Hardcore peut compter de figures imposées par le temps et la modernisation. Aussi sombre qu’un ciel Londonien en hiver, et pourtant éclairé par les rais de Bakersfield, The Tide of Severed Ties est une abomination de plus à ajouter au bilan d’une époque égoïste, egocentrique, malfaisante et tueuse d’espoirs. Et sous couvert de tranches de mort aussi lapidaires qu’un diagnostic de spécialiste, le groupe nous réserve même une séance de torture plus développée, plus lourde, et à rendre malade tous les toxicos de la NOLA, le bide en tripailles et les nerfs en pelote.
« Vulturistic Isms » permet donc de replacer le Doom et le Sludge au centre des débats, et de rendre la réalité encore plus blafarde, comme éclairée par des néons plus que fatigués et prêts à lâcher. On pense irrémédiablement aux psychopathes d’EYEHATEGOD, de CROWBAR, à tous les potes du gros Anselmo, et à ce sud des Etats-Unis qui voient la vie comme une longue épreuve dont personne ne sort indemne. Et pour cause.
Symbolique de ce que les Etats-Unis ont à proposer de plus traumatique, The Tide of Severed Ties est une marée noire qui charrie son lot de cadavres, d’illusions perdues et de rêves transformés en corps bleuâtres, flottant à la surface des hydrocarbures. Un spectacle évidemment désolant, mais caractéristique d’une humanité partant à la dérive au son d’une énorme basse lancinante, d’une guitare gravissime, et d’une économie de chant assez insidieuse. Et cette fausse montée en puissance n’annonçant rien de bon non plus, il convient d’aborder la fin de l’album avec une grosse dose de méfiance.
Etrangement, PARASITE CASTE allège le ton, et nous laisse sur un thème plutôt joyeux, quoique toujours aussi épais et assourdissant. Mais quelques percussions à la NOMEANSNO et un riff aussi Hardcore que les amplis de YOUTH OF TODAY permettent de reprendre son souffle, même si la déstructuration en monde Chaotic Core ne nous laisse que peu d’illusions.
Un deuxième album aux allures d’EP, mais concentré comme du Pulco ou du Tang. Un truc qui ne vous protègera pas des variants, mais qui vous obligera à regarder la réalité en face : et faites-moi confiance, elle est bien laide.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Nationalist Lines
03. The Enabler
04. Salt in the Wound
05. Vulturistic Isms
06. Bloodless Incision
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