Il y a des groupes feu de paille, et d’autres faits pour durer. Le hasard fait la plupart du temps bien les choses, et la sélection naturelle permet de différencier les épiphénomènes des véritables découvertes. Encore faut-il que la découverte en question en soit vraiment une, et pas simplement matière à boucher des trous ente deux chantiers plus importants.
Ainsi, en tombant de nouveau ce matin sur DARK AGE OF TECHNOLOGY, je ne m’attendais pas à grand-chose. Le précédent album du groupe, Dehumanify m’ayant plus ou moins laissé indifférent, et la probabilité d’être mangé à la même sauce était importante. Mais avant d’en arriver à ce constant implacable, il convenait de se plonger dans ce quatrième album.
Ted D (batterie), Ben Randolph (guitare) et Alex Crews (chant/guitare/basse) nous proposent donc avec The Torment Nexus un petit condensé de formalisme, en huit morceaux puissants. On n’en attend pas moins d’un trio qui se revendique de TESTAMENT, SLAYER, OVERKILL et METALLICA, et la moindre des choses est donc de réciter sa violence avec application et dans le respect des aînés. Mais autant être précis dès le départ, ce quatrième du nom est beaucoup plus proche de SLAYER que des trois autres exemples cités.
Il suffit d’un riff d’intro pour se rendre compte que feu la bande à Tom Araya a beaucoup compté pour les texans, qui recyclent des riffs de la période South of Heaven/Seasons in the Abyss, dans un mode mineur, et dans une approche considérablement ralentie. Inutile donc de vous attendre à des cavalcades et autres accélérations brutales, le propos ici est lourd, et semble proposer un crossover intéressant entre les eighties et les nineties. On note assez régulièrement des allusions à la scène groove, entre PANTERA, CHANNEL ZERO et le SEPULTURA de Derrick Green, et si l’on peut admettre la puissance de l’ensemble, on notera aussi son manque d’ambition total.
Du passéiste qui ne cherche pas à transcender pour avancer, on connaît la méthode, qui est ici appliquée comme un vœu pieux. DARK AGE OF TECHNOLOGY, malgré des riffs plus qu’intéressants (« Ignition Point » incroyablement redondant et écrasant) s’embourbe souvent dans son propre mid tempo, refusant d’emballer les débats pour rester les deux jambes plantées dans un Heavy/Thrash un peu trop prévisible. De plus, la voix atonale de Crews, dont les harangues ne dévient pas de leur trajectoire ronchon pourra sembler rédhibitoire au moment de juger de la pertinence de morceaux dont l’instrumental est pourtant efficace.
Alors bien sûr, lorsqu’on aborde une sortie de ce type, on sait pertinemment à quoi s‘attendre, et là est bien le problème. DARK AGE OF TECHNOLOGY nous donne à manger ce qui est inscrit au menu du jour, et n’égaye pas notre table auditive de quelques surprises et autres amuse-tympans. Mais avec des soli capables, une ambiance lourde et poisseuse, The Torment Nexus passe tout de même le contrôle de qualité, malgré son refus obstiné de laisser les BPM en liberté.
On appréciera « Two Graves » pour son atmosphère d’enterrement de troisième classe sous une pluie battante et les chaussures dans la boue, la franchise rude de « Perpetual Hatred Machine » qui distille sa haine avec pugnacité, et on terminera le bilan en affirmant que DARK AGE OF TECHNOLOGY semble avoir les moyens de s’extirper de cette station rigide pour proposer un Thrash moins générique et plus culotté. Mais lorsqu’on passe la barre du quatrième album sans faire preuve d’audace, on semble condamné à répéter les mêmes astuces, jusqu’à ce que le tour n’intéresse plus personne.
Et sans demander de magie, on peut quand même réclamer une étincelle qui allumera la mèche des attentes.
Titres de l’album :
01. Screaming at Silence
02. Legion
03. The Torment Nexus
04. Ignition Point
05. Killdozer
06. Two Graves
07. Perpetual Hatred Machine
08. To Serve Man
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