Au départ, je voulais parler de la façon dont Adriana Lima me rend rigide. Oui je sais, c’est un peu trivial et hors contexte mais que voulez-vous…Mais le destin étant très joueur en cette fin d’année, je me suis retrouvé à Lima pour parler de PUTRID.
Je n’y gagne pas en termes d’avantages physiques suscitant des crises de priapisme, mais par contre, j’y ai fait la connaissance d’un combo salement vilain qui depuis quelques années répand des effluves de Brutal Death à tendance Black assez chafouin…
Fondé en 2009 au Pérou, Lima donc, le quatuor féroce (J. Inhuman – chant, Evil Avatar – guitare, Desekrator – basse et Miguelust Magnanimus – batterie) a mis ces années à profit pour publier un maximum de pamphlets brutaux, dont une démo initiale (Mountain Of Megiddo), trois splits en compagnie de DIABOLOUS 666, GRAVE DESECRATION, VLAD et IMPURE CONSECRATION, ainsi qu’une compilation proposant un survol de leurs créations originales.
L’heure était donc venue de passer aux choses sérieuses, avec un premier LP attendu de pied ferme par la communauté Bestial Black Death, qui finalement, avait raison de camper devant la canfouine de ces allumés du riff primal et d’un chant primesautier. Car aussi basique et peu empathique soit ce The Triumph Of Impurity, il n’en est pas moins un énorme pamphlet dédié à la gloire du malin, sur fond de violence instrumentale de débauche.
Quelles sont donc les références de ce combo aux pseudos alléchants et à la musique barbare ? Selon leur page Facebook, leur amour se porte sur l’antique Death Suédois, le Metal sombre sud-américain, le Black morbide et agressif, mais aussi le Thrash mondial, le plus primal et fatal possible.
On ne saurait modérer leur enthousiasme, tant The Triumph Of Impurity respire l’air fétide de tous les courants extrémistes dont ils se réclament, tout en gardant les pieds bien enracinés dans leur culture locale. Les dix morceaux de ce premier jet sont en effet très symptomatiques de l’approche sud-américaine d’un Metal féroce aux intonations atroces, refusant toute fioriture technique pour se concentrer sur l’essentiel, la bestialité et l’efficacité. Mais loin d’être des manchots, nos amis péruviens de PUTRID savent se démarquer du lot par une belle énergie boostée par des élans rythmiques de folie.
Leur label (Lord Of The Flies Records) les compare sans gêne aux ANGELCORPSE, ABOMINATOR et autres IMPIETY, ce qui n’est pas incongru en soi puisqu’ils font partie de la même famille à tête de bouc, mais à vrai dire, les PUTRID n’ont pas besoin de tuteurs en soi tant leurs émanations fétides peuvent se réclamer d’une respiration personnelle très…prononcée.
A cheval entre un Death vraiment basique et un BM des origines scandinaves, ce premier album ne fait pas dans le détail ni dans une visite organisée de la Cordillère des Andes à dos de lama, mais nous propose plutôt une excursion dans les bas-fonds de l’underground extrême mondial, avec ses références locales et ses ouvertures sur l’extérieur.
Pour faire simple et beaucoup plus imagé, prenez l’ambiance animale des premiers SEPULTURA et DORSAL ATLANTICA, et intégrez là à un contexte digne du BM originel des premiers grands albums scandinaves du genre (Dark Endless de MARDUK), et jouez le tout comme un combo Death des mêmes côtes de la fin des années 80, et vous obtiendrez ce savant panachage de références.
C’est assez facile à imaginer tant ces influences partagent bien des points commun, et surtout une approche similaire de la violence la plus crue et saignante, refusant tout artifice pour se concentrer sur la violence la plus ouvertement déclarée.
On pourrait dans un accès de léthargie affirmer que tout est dit dès le premier morceau « Alive In Decay », ce qui ne serait pas totalement faux, tant les titres suivants se contentent de reproduire le même schéma à quelques variations près. Mais après tout, la simplicité est souvent le meilleur choix à effectuer, ce que prouve ce The Triumph Of Impurity, qui est effectivement aussi impur que le sang d’une fille de joie sacrifiée sur un autel au fond des bois.
Alors tout y passe, des riffs simples aux rythmiques atomiques, en passant par un chant rauque et brutal, des soli inexistants ou primitifs, jusqu’aux breaks téléphonés mais efficaces qui permettent de ne pas trop traîner. Mais les péruviens se permettent parfois d’accélérer la cadence pour se rapprocher d’un BM vraiment malsain, à l’instar de ce « What Preys On These Ruins », qui étale même quelques soli plus MORBID ANGEL que nature. Sa suite « Underneath The Bowels Of Golgotha » ose même aller encore plus loin dans la cacophonie, flirtant même avec les abysses infinis d’un Noise Death parfaitement abouti, sur lequel les intonations de J. Inhuman prennent une dimension encore plus inquiétante.
Morceaux concis qui restent dans une limite de temps impartie, qui parfois se rallonge un peu pour tenter l’optique évolutive malsaine, ce que réussit très bien ce « Pentamorphic Maze Asylum », qui avance même quelques arguments dissonants à la CORONER, pour une litanie au parfum de Doom qui étourdit. Leur Black/Death devient alors plus sourd et sournois, sans que le quatuor n’ait à forcer son talent naturel.
Mais les formats courts leur conviennent parfaitement, et dans ces moments-là, le Death des ENTOMBED, UNLEASHED et autres GRAVE revient à la charge pour un dernier baroud d’honneur, célébré au travers d’un « Sulphur Stench » absolument fatal et bestial.
« Unholy Catacomb » s’en rapproche d’ailleurs, dans un registre encore plus oppressant et claustrophobique, avec son torrent de blasts et de parties en double qui rappellent étrangement les premières déviances extrêmes de la scène Brésilienne des mid eighties.
On ne pourra pas accuser les PUTRID d’avoir donné dans la demi-mesure ou la timidité, tant leur The Triumph Of Impurity sent bon mauvais la brutalité outrancière la plus assumée, et joue le jeu de l’exagération jusqu’au bout du cierge allumé.
Souillant tout ce qu’ils touchent, ces Péruviens ne comptent pas rester sur la touche, et excellent dans le crossover entre Thrash sombre, Death de l’ombre et BM de tombe, pour un résultat en forme de cri de rage qui vous écrase les tympans en vous pressant le crâne de ses arguments.
Un départ tonitruant, underground comme il faut, exubérant par défaut, mais tranchant comme une faux. La mort n’a jamais été aussi séduisante qu’entre leurs mains tâchées de sang des années 80…Et du coup, je regrette moins de ne pas avoir croisé Adriana.
Elle n’aurait pas supporté tout ce fracas.
Titres de l'album:
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49