Supergroupe dans les faits, WAYWARD SONS n’en a pas la prétention du parcours. Depuis plus de deux ans, les musiciens le composant préfèrent se concentrer sur la composition de chansons vraiment efficaces que se reposer sur une légende durement acquise. Il y a pourtant du beau monde dans les couloirs, des acteurs essentiels ou notables de la scène Rock et Hard Rock anglaise, mais ce qui nous touche depuis le début, c’est cette sincérité qui émane des enregistrements, refusant l’esbroufe pour privilégier la sensibilité et l’honnêteté. Des artisans plus que des fabricants à la chaîne, voilà donc ce que sont les WAYWARD SONS, qui depuis Ghosts Of Yet To Come se dessinent un avenir doré, à grands coups de guitares qui vont à l’essentiel et de chansons que tout le monde peut fredonner sous la douche ou devant la scène. Frontiers n’a donc pas fait une mauvaise opération en signant cette assemblée d’anciens héros l’étant toujours, et The Truth Ain't What It Used To Be vient à point nommé confirmer le consensus dégagé autour de ces instrumentistes. Toujours axé autour du frontman Toby Jepson (chant/guitare, LITTLE ANGELS), WAYWARD SONS compte aujourd’hui dans ses rangs Nic Wastell (basse, CHROME MOLLY), Phil Martini (batterie, SPEAR OF DESTINY, ex QUIREBOYS, JOE ELLIOT’S DOWN et OUTZ), Sam Wood (guitare, TREASON KINGS) et Dave Kemp (claviers, ex-LITTLE ANGELS live et compagnon de longue date de Toby), soit des hommes de main de l’histoire anglaise du Hard-Rock, mais ne pensez pas qu’ils tirent une fierté particulière de leur parcours. Ils l’acceptent comme faisant partie de leur passé, mais ils sont résolument tournés vers l’avenir, celui en concert qui se dégage à l’écoute de ces douze nouveaux morceaux, simples, directs, et farouchement Rock n’Roll. Sans vraiment surprendre son monde, le quintet est parvenu sous la direction artistique de son leader à produire le genre d’album que les eighties faisaient naître à la chaîne, et que les nineties continuaient à glorifier. Avec toutefois quelques ajustements, signes d’une ambition concrète, mais surtout, d’un message à faire passer.
Cette vérité qui n’est plus ce qu’elle était, sans être un concept album, n’en est pas moins constituée de titres suivant un fil rouge. Celui qui constate l’état du monde actuel, qui en décrit les inégalités et les tragédies, sans pour autant se la jouer moralisateur et accusateur. Jepson ne se pose pas en prêcheur, mais bien en observateur lucide de son époque, et n’impose pas un message lourd à encaisser. Il préfère se rapprocher d’un Bowie, qui a toujours traversé les époques en y apportant son regard lucide et hétérochromique, plus que celui d’un Waters ou d‘un Dylan. Ce qui nous permet d’accepter ses idées sans avoir à subir une philosophie empruntée…Musicalement, et après des tournées en support de SAXON, U.F.O, INGLORIOUS, STEEL PANTHER, ou LIVING COLOR, ce deuxième album pue le live à plein nez, les chansons enregistrées sans le moindre arrangement autre que celui apporté par les instruments de base, et prône donc des valeurs de probité musicale et de sincérité. A mi-chemin entre un ALMIGHTY apaisé mais pas moins politiquement concerné et un LITTLE ANGEL période Jam, The Truth Ain't What It Used To Be n’abuse jamais de notre patience, et lâche une bordée de hits, en mode mineur parfois, mais aux refrains toujours mémorisables, pour peu que le Rock signifie encore quelque chose dans votre vocabulaire. Cette constatation est manifeste dès « Any Other Way » qui sonne comme un hit alternatif des années 90 inspiré d’un tube légèrement Glam des années 80, avec ses percussions qui menacent Punk et ses guitares à la distorsion virile. Up tempo qui permet de décoller, et l’analogie avec Ricky Warwick prend tout son sens, le punch nous prenant droit devant pour nous en coller une bonne et nous mettre dans l’ambiance. No bullshit but cleverly, tel est la devise de ce second LP qui se veut populaire, sans nous prendre pour des imbéciles acceptant n’importe quoi comme hostie de confession. Le single imparable « Joke's On You » en est d’ailleurs une preuve tangible, avec son clavier d’intro ludique laissant la place à un calibre Hard Rock mélodique musclé, mais adouci aux entournures. On ne peut s’empêcher de penser aux LITTLE ANGEL, à cause de la voix de Toby, mais aussi à cause de cette faculté à garder ses muscles bandés tout en souriant du coin des lèvres.
Pas dupe, le groupe se contente donc de jouer sa musique sans trop y penser, et on respire l’air d’un Hard Rock anglais mélodique à plein poumons. On pense parfois à l’héritage des THIN LIZZY, partagé équitablement entre tous les héros actuels qui s’y réfèrent avec dévotion (et Warwick, une fois de plus ne dira pas le contraire avec son BLACK STAR RIDERS), mais les WAYWARD SONS commencent justement à trouver leurs propres marques pour nous caresser dans le sens du poil, sans tomber dans les travers d’une ballade préfabriquée. Qui dit anglais dit british beat et psychédélisme, Pop et surtout BEATLES, et les Fab Four ont certainement contribué à l’ambiance délicate de « Little White Lies », subtilement 67/68 sur les bords avec sa basse proéminente et ses mélodies biaisées qui se voient, alors que les rêves qu’ils suggèrent s’écoutent…Mais comme le petit jeu de dupe de la linéarité ne rendrait pas hommage à ce second LP, il est difficile de s’attacher à en décrire chaque chapitre sans réduire la somme de travail à une simple addition de qualités. Ce qui est pourtant le cas, puisque celle-ci ne se dément pas, que l’envie soit épidermique et rageuse (« Feel Good Hit », qui donne vraiment la pêche et fait oublier la pluie), ou plus nuancée et amoureuse (« Fade Away » très Post-Grunge dans les faits, mais tout simplement sincère et belle et emprunte de Brit-Pop). A l’aise dans son costume de groupe contemporain, le quintet multiplie les approches et les atmosphères, tout en gardant au chaud ce fil rouge qui coud l’album d’une aiguille précise. On privilégie parfois la franchise du Punk en l’insérant dans un contexte stonien (« Have It Your Own Way »), on mixe la rudesse du Rock anglais et la douceur de l’AOR ricain, à grand renfort d’harmonies (« Long Line Of Pretenders »), et plus simplement, on survole trente ou quarante ans de Rock N’Roll joué amplifié, mais pas trop pour ne pas effrayer. Alors, Hard Rock ou Rock finalement ? La question est aussi importante que de savoir si les WHO étaient mods, Pop ou rockeurs, puisqu’ils étaient les trois à la fois, mais The Truth Ain't What It Used To Be ne choisit d’autre camp que le sien.
Et le temps passe, sans erreur, sans redite trop flagrante, même si les riffs à la Richards restent le point commun le plus évident. « The Truth Ain't What It Used To Be » dénonce, mais jamais ne renonce, alors que « Punchline » suggère des accointances avec la scène Néo-Punk US sans s’arracher de ses racines mélodico-Rock typiquement british. Et en guise de petit bonus, « Totally Screwed » bien planqué à la fin du timing ose les deux pieds dans le Punk des seventies, en pied de nez ultime d’un album ludique, mutin, mais terriblement efficace. Supergroupe dans les faits, WAYWARD SONS n’en a pas la prétention du parcours. C’est un peu la maxime à tirer de ce second album incroyablement frais, et digne de jeunes branleurs de vingt ans et quelques. Vieillir ne veut pas dire renoncer, et murir ne veut pas dire se ranger.
Titres de l’album :
1. Any Other Way
2. Black As Sin
3. Joke's On You
4. Little White Lies
5. Feel Good Hit
6. Fade Away
7. Have It Your Own Way
8. Long Line Of Pretenders
9. (If Only) God Was Real
10. The Truth Ain't What It Used To Be
11. Punchline
12. Us Against The World
13. Totally Screwed
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