Nouvelle signature pour le label italien Frontiers, mais pas des moindres. Pas question ici de supergroupe cosmopolite, pas question d’une association d’anciens combattants, mais bien une entité à part entière, et surtout, la rencontre d’un chanteur fabuleux et d’un groupe talentueux, bien loin de la Scandinavie, mais pas si éloigné que ça des Etats-Unis. C’est au Brésil que Serafino est allé chercher ses nouveaux poulains, qui fêtent avec cet album une nouvelle orientation et un nouveau line-up. LANDFALL est donc un nouveau combo dans les faits, bien que ses musiciens se connaissent depuis fort longtemps et jouent ensemble depuis leurs quinze ans. Plus précisément, LANDFALL est le résultat de l’addition de W.I.L.D et de Gui Oliver, ancien chanteur d’AURAS, d’un trio et d’un vocaliste, qui dès leur rencontre ont compris qu’ils pouvaient produire une musique extraordinaire sans renier leurs croyances les plus fondamentales. Tout remonte à l’époque lointaine où le batteur Felipe Souzza et le guitariste Marcelo Gelbcke jouaient ensemble à l’heure du lycée, avant d’être rejoints par le bassiste Thiago Forbeci, qui ramena ses propres influences. Une fois constitué et solide, le groupe commença à écrire son propre répertoire, enregistra quelques albums qui lui permirent de jouer en compagnie de Glenn Hughes ou Mike Vescera, au Brésil et en périphérie. Ce sont donc des musiciens rodés qui ont accueilli en leur sein ce chanteur extraordinaire qu’est Gui Oliver, dont le timbre n’est pas sans rappeler un Steve Perry plus posé et neutre, mais dont le talent est presque aussi étendu. Et avec de telles références, il n’est pas étonnant que The Turning Point se pose comme l’album de Hard mélodique de cette rentrée, pas si éloigné du JOURNEY contemporain qu’on aurait pu le penser.
La comparaison est évidemment osée, puisque les LANDFALL n’en sont encore qu’à l’orée de leur carrière commune, mais autant avouer que leur premier album a vraiment un parfum JOURNEY 70’s très prononcé. On le remarque sur le tubesque « Jane’s Carousel », qui en accumulant les figures imposées fait déjà figure de classique, mais réduire les brésiliens à une simple doublure du géant américain serait très injuste. Avec un morceau de la fougue de « Rush Hour », le quatuor prouve qu’il en a sous le talon, et qu’il ne compte pas se reposer uniquement sur des mélodies faciles et éprouvées. Archétype de l’entame explosive, assez proche de ce que Glenn Hughes a pu faire en solo ou en compagnie de Pat Thrall, ce titre dynamité est symptomatique du Crossover proposé par les originaires de Curitiba. Le combo a en effet la gnaque des ensembles qui continuent leur carrière sous de nouveaux auspices, et qui ont encore beaucoup de choses à prouver. On sent des réminiscences du DEEP PURPLE de David Coverdale, mais aussi de la puissance eighties des BONFIRE. Un mélange pour le moins intéressant qui fait la jonction entre deux décennies, sans adopter les sons trop connotés qui y sont rattachés. La voix de Gui, lyrique, puissante et claire permet aux musiciens de composer à peu près tout ce qu’ils veulent, et si les soli se montrent dès le départ agressifs et pugnaces, la rythmique n’est pas en reste, et mouline avec conviction. Bien évidemment, le groupe sait qu’il faut agencer son effort, et entame avec « No Way Out » la retombée de pression, sans glisser vers les travers de l’AOR le plus sirupeux. On se croirait en Amérique entre 1986 et 1988, dans une voiture dont l’autoradio diffuse le classique Raised on Radio de JOURNEY, mais la Pop est loin et le Hard domine les débats, malgré des chœurs assez caractéristiques du FM de ces années-là.
GOTTHARD, ECLIPSE, BRIGHTON ROCK, WHITESNAKE, tels sont les quelques noms qui viennent à l’esprit, et le mélange est parfait, mais pas aseptisé. Et si le quatuor garde une ligne de conduite de mesure en poursuivant avec le très modulé « Across the Street », les guitares n’acceptent aucune concession et refusent de se mettre trop en retrait, même si les nappes vocales occupent les premières places. Mais ces arrangements de voix sont si beaux qu’on préfère les apprécier que les décrier, d’autant qu’ils constellent toutes les compositions de l’album. Et lorsque la première ballade nous caresse les oreilles, celles-ci sont déjà préparées à ce moment de tendresse, et « Don’t Come Easy » n’a plus qu’à dérouler sur un velours WINGER pour nous enchanter. Heureusement pour nous les brésiliens reviennent vite dans le giron de l’agressivité et du Hard Rock racé avec « Taxi Driver », qui sans atteindre la violence de son homonyme cinématographique, donne un coup de fouet à The Turning Point, sans négliger la chaleur d’un refrain harmonieux et contagieux. La production, évidemment parfaite, est allée chercher du côté des années 80 ses sonorités, et le LP dispose d’une approche plutôt sèche mais enrobée, qui évite les poncifs les plus éculés du romantisme musical. Les morceaux évitent aussi le côté générique des productions Frontiers, avec leurs graves trop en avant, ce qui permet aux titres les plus bouncy de rebondir sur des mélodies Pop très travaillées, pour faire figure de tubes imparables (« Distant Love »).
Beaucoup de classicisme donc, mais le meilleur. Toujours à la lisière du Heavy, LANDFALL ressuscite l’époque bénie des premières années FM, sourit BON JOVI pour mieux s’enthousiasmer JOURNEY, et nous délivre une prestation haut de gamme qui n’a rien à envier aux plus grandes pointures du genre. Alors en bon critique chafouin, on cherche le point faible, la facilité de trop, mais on craque sur « Roundabout » qui s’il n’est pas YES, n’est pas EUROPE non plus. Les esprits les plus pointilleux argueront du fait que les brésiliens empruntent quand même beaucoup d‘astuces à Steve Perry et sa bande, mais elles sont utilisées avec tant de talent qu’on excuse les emprunts les plus flagrants. Dérivant du Heavy le plus dru à l’AOR le moins cru, les brésiliens n’hésitent pas à nous proposer leur version d’un gospel Heavy avec « Hope Hill », clôturant leur aventure sur un dernier hit avec ce parfait et enjoué « Sound of the City ». Je conçois que le tout est encore très formel, que le culot manque, mais la perfection dont fait preuve ce premier album a de quoi laisser pantois, et ne reste plus qu’à apprécier un répertoire immaculé mais pas aseptisé, et loin de là. Belle association que celle unissant Gui Oliver et les anciens membres de W.I.L.D, et belle opération pour Frontiers, qui prouve s’il en était encore besoin son flair au moment de créer des amitiés artistiques valides et durables.
Titres de l’album:
01. Rush Hour
02. No Way Out
03. Jane’s Carousel
04. Across the Street
05. Don’t Come Easy
06. Taxi Driver
07. Distant Love
08. Roundabout
09. Road of Dreams
10. Hope Hill
11. Sound of the City
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30