EDGE OF PARADISE continue son parcours, mais fait légèrement infléchir sa trajectoire. Si depuis ses débuts le groupe a toujours été soutenu par des pointures de la scène, comme Gregg BISSONETTE, Tony FRANKLIN Mickael WAGENER ou Bob KULICK, son identité restait plus ou moins vague, et à cheval entre divers styles. J’en ai même oublié ce qui m’a fait m’intéresser au groupe pour oser traiter du cas d’Universe, leur précédent album, encore assez anonyme, mais sur la bonne voie. Pourtant, l’accolade « Symphonique » au terme « Metal », et le fait que le groupe soit drivé par une chanteuse aurait dû me hérisser les poils sur la tête, et me faire prendre mes jambes à mon cou. Pourtant, j’ai trouvé de nombreuses qualités à cette musique certes déjà entendue des dizaines de fois, en tout cas suffisamment pour m’obliger à reprendre mon clavier quelques années après.
Ne dérogeant pas à la règle, le duo de base Margarita Monet (chant/claviers) et David Bates (guitare) a fait le ménage dans le placard en renouvelant sa section rythmique, aujourd’hui composée du tandem Jamie Moreno à la batterie et Ricky Bonazza à la basse. Un quatuor à moitié renouvelé donc, pour un album qui ose aussi aller encore plus loin dans le désir de standardisation d’une musique déjà relativement générique. On polit encore plus les entournures, on enrobe le tout dans une production up in time, on bosse avec la crème de la crème, et on essaie de pondre quelques hymnes modernes susceptibles de s’attirer les faveurs d’un public encore plus jeune. Le résultat est sans appel : l’album est efficace, mais ressemble à quatre-vingt pour cent de la production de Metal moderne US décomplexé.
Une fois de plus entouré d’une équipe de choc rodé à l’exercice de l’enrobage de luxe, avec mixage et masterisation signés par la référence Jacob Hansen (PRETTY MAIDS, VOLBEAT, AMARANTHE, et moult autres), et une production en triplette partagée entre Howard Benson (HALESTORM, SEETHER, BLACK STONE CHERRY), Mike Plotnikoff (HALESTORM, THREE DAYS GRACE) et Neil Sanderson (THREE DAYS GRACE), The Unknown ne fait pas honneur à son titre intrigant et se contente de poursuivre la voie bien tracée d’Universe. A savoir un Metal plus cinématique que symphonique dans la veine d’un THE MURDER OF MY SWEET moins ambitieux et plus middle of the road. Le tout est donc agréable en oreilles à défaut de provoquer des réactions épidermiques, même s’il y a fort à parier que l‘arrière-garde Heavy ne manifeste que du mépris à l’égard de ces onze morceaux trop calibrés.
Premier écueil à passer - toujours le même - pour apprécier la musique d’EDGE OF PARADISE, la voix très spéciale et acidulée de la chanteuse Margarita Monet qui donne parfois le sentiment d’avoir inhalé de l’hélium pour atteindre les notes les plus hautes. Second récif de taille, ces riffs convenus qui piochent dans le répertoire alternatif de l’orée des années 2000 et qui retrouve parfois l’impulsion radiophonique des EVANESCENCE (« The Unknown »). Du connu donc, du rebattu même, mais un flair indéniable pour trousser des arrangements d’époque, et une énergie qui ne se dément pas, même dans les instants les plus posés. On peut trouver ça méchamment redondant, voire inintéressant au possible, mais impossible de nier le potentiel créatif de cette doublette qui aujourd’hui, sait plus que jamais ce qu’elle veut.
En insistant sur le côté le plus fédérateur de leur art, les américains se sont bradés à la tendance d’une ouverture trop grande au grand public. Je conviens qu’un hit d’ouverture de la trempe de « Digital Paradise » n’est pas donnée à tout le monde, avec ce beat en mid martelé come un crédo, mais le formalisme ambiant empêche de vraiment se lâcher et faire tomber ses défenses à l’écoute de morceaux qui auraient pu être composés par n’importe quel groupe à la mode dans les années 2000. Les refrains sont certes efficaces, les couplets synthétiques et souples, la puissance palpable et parfois proche d’un DREAM THEATER vulgarisé pour la plèbe (« My Method Your Madness », son intro tout du moins), mais cette touche poppy dans un contexte purement Metal reste un plaisir pas si coupable qu’il n’en a l’air, pour peu que l’on remise ses attentes d’innovation sur le côté de la route de la normalisation.
Comme tout album qui se respecte, spécialement lorsqu’il s’agit du quatrième, censé relever les compteurs et surfer sur le succès du proverbial troisième acte, The Unknown cache en sa seconde partie les chansons moins prévisibles, pour autant que l’expression prenne du sens ici. On appréciera ainsi l’exubérance adolescente et spatiale du hit « False Idols », légèrement fanée par une prestation vocale à la limite du supportable (ces aigus mon Dieu….), la nostalgie Heavy de « You Touch You Die », prévisible, mais lourd, mais l’excès d’arrangements, le caractère trop classique des structures couplet/refrain/couplet/refrain/pont, et la production totalement standard pervertissent les intentions, et transforment cet album en tête de gondole en promo.
Ne rejetons pas l’effort en bloc pour autant, puisque certains titres nous sauvent du marasme, à l’image de ce ténébreux « Leaving Earth », ou du pseudo remix Indus de « My Method Your Madness », placé en clôture et qui nous rappelle JESUS ON ECSTASY ou THE PRETTY RECKLESS.
Aussi anecdotique qu’un nouveau coffret de METALLICA, ce quatrième album d’EDGE OF PARADISE fait légèrement tâche dans la production Frontiers de ce mois de septembre, plus volontiers voué aux gémonies d’un Hard mélodique accrocheur et prononcé. Ecouté sans réel effort, mais immédiatement oublié, The Unknown ne vous fera aucunement découvrir de zones d’ombres, mais pourra meubler un après-midi particulièrement oisif.
Titres de l’album:
01. Digital Paradise
02. My Method Your Madness
03. Tidal Wave
04. The Unknown
05. Believe
06. False Idols
07. You Touch You Die
08. One Last Time
09. Leaving Earth
10. Bound To The Rhythm
11. My Method Your Madness (Industrial Remix)
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