On ne rigole plus, si tant est que l‘on ait rigolé un jour. A peine un an après leur dernier méfait, les canadiens de WRECK-DEFY nous prennent par surprise avec un autre énorme pavé dans la mare. Pourtant, Powers That Be était déjà méchamment conséquent en termes de riffs et de durée, mais The World Enslaved lui tient la dragée haute en poussant les exactions brutales au-delà de l’heure de jeu. Une heure de Heavy/Thrash pur et dur, c’est un pari difficile à relever, mais lorsqu’on connaît le pedigree des musiciens impliqués, il apparaît beaucoup plus simple qu’il n’y parait.
Pour les néophytes n’ayant pas suivi l’affaire, WRECK-DEFY est un groupe de Thunder Bay dans l’Ontario, fondé par le guitariste Matt Hanchuck, seul survivant du line-up d’origine et présent depuis le premier album, Fragments of Anger. Depuis 2018 et le second LP Remnants of Pain, Matt est soutenu par une rythmique diabolique, formée par l’axe Greg Christian (basse, HAND OF FIRE, TRAUMA, TRINITY FALLEN, VICIOUS RUMORS (live), ex-LEGACY, ex-MESHIAAK, ex-TESTAMENT, ex-HAVOCHATE) / Alex Marquez (batterie, CREATE A KILL, EXCESSIVE BLEEDING, SOLSTICE, MURDER SUICIDE, ex-WRECKAGE, ex-RIGHTEOUS PIGS (live), ex-CEPHALIC CARNAGE, ex-DEMOLITION HAMMER, ex-DETHRONED, ex-HELLWITCH, ex-HYPGNOSTIC, ex-MALEVOLENT CREATION, ex-THRASH OR DIE, ex-PESSIMIST (live), ex-SARGON, ex-BRUTALITY, ex-RESURRECTION, ex-ANTAGONIZED, ex-DIVINE EMPIRE, ex-THE MORTUARY SOCIETY, ex-ANGER), deux musiciens à la carrière exemplaire dans le créneau du Thrash traditionnel, qui évidemment apportent une plus-value extraordinaire à la musique, formelle dans fond, mais extraordinaire dans la forme.
Quatrième album donc, un anniversaire à fêter, mais aussi une intronisation, puisque The World Enslaved célèbre une accession au trône et un départ. Le départ de l’ancien vocaliste Aaron Randall (ex-ANNIHILATOR) et l’arrivée au micro de Greg « Wags » Wagner (BREAKING THE HALO, H.A.T.E., PROPHECY, WAGS METAL INC., ex-CONCUSSION, ex-PUBLIC OUTCRY, BUZZKILLER, SINISTER MIND, ex-ARCHETYPE, ex-BREAKER, ex-SHATTER MESSIAH, ex-TWIST OF FATE, ex-BRITISH STEEL, ex-DIGITAL NERVE, ex-THE GREG WAGNER PROJECT, ex-VAGNER, ex-WAGSROCKS!). Ce changement n’est donc pas anodin, et il semblerait que WRECK-DEFY ait souhaité le fêter en grandes pompes, via dix titres et soixante-et-une minutes de jeu.
La formule du groupe n’a certes pas vraiment changé, avec toujours ce parti-pris technique, évolutif et mélodique, et ce quatrième chapitre de la saga ne surprendra guère les fans que par son ambition démesurée. Avec une majorité de titres dépassant les six ou sept minutes, le quatuor canadien n’a pas regardé à la dépense temporelle, et nous emporte dans un ballet de virtuosité, et de métissage musical. On retrouve évidemment toutes les composantes du groupe, cette approche modérée dans la violence, à la frontière entre le Thrash et le Power Metal, ces affirmations individuelles probantes, et cette osmose générale qui nous renvoie au meilleur des années 2000, dans un créneau où le Thrash se refuse encore à recycler des idées trop fermentées.
Pas question de véritable old-school ici, même si les racines même du groupe s’y plantent de fait. Première constatation, le passage de flambeau entre les deux chanteurs s‘est fait sans heurts, et Greg « Wags » Wagner donne le sentiment d’avoir toujours fait partie de la bande, tant sa confiance vocale impressionne. Dans un registre assez proche de ce que Steve Grimmett pouvait proposer après avoir rejoint ONSLAUGHT, Wagner se lâche, appuie sur le vibrato, et donne corps à ces instrumentaux volubiles qui démontrent que la partie composition n’a pas été appréhendée à la légère. Outre le plaisir de retrouver la basse sacrée de Greg Christian, si ronde sur le séminal Practice What you Preach de TESTAMENT, la satisfaction de considérer que Matt Hanchuck n’a rien perdu de sa dextérité et de sa fluidité en solo, et le bonheur d’une frappe ajustée et maitrisée de la part de Marquez, on note une petite évolution qui permet à certains morceaux de viser la cible du Thrash progressif ou du Heavy/Power évolutif, crossover parfaitement symbolisé par « Crushing The Coward », aussi teigneux et conquérant qu’il n’est souple et séduisant.
Si vous n’êtes pas familier avec la discographie du groupe, et que vous souhaitez en savoir plus avant de vous jeter à l’eau, sachez que la musique du groupe évoque un savant mélange de fragrances ANNIHILATOR, TESTAMENT, TOURNIQUET et TOXIK (période Think This, en moins chargé). Nous nageons donc en plein Heavy/Thrash de première catégorie, avec harmonies prononcées, agressivité nuancée d‘une touche de fluidité, et si l’ex-ANNIHILATOR Aaron Randall a quitté le navire, le commandement spirituel de Jeff Waters tient toujours fermement la barre.
On s’en rend facilement compte lors des saccades précises de « Tow The Line », mais aussi lors des moments plus calmes, comme cette mer d’huile sur « I'd Share Your Grave » à la basse ronflante, et si le rythme gagnerait parfois à monter dans les tours pour dynamiter des titres un peu étouffés par la raison (« Death By War »), si quelques morceaux auraient pu être épurés de quelques minutes parfois (« Form Of Release », avec suffisamment de folie pour ne pas provoquer de bâillements, et une accélération dantesque en coup du lapin, malheureusement trop brève), The World Enslaved reste une œuvre conséquente et d’importance, ne serait-ce que pour sa variété de ton et sa précision instrumentale.
Les plus agressifs et déterminés se satisferont très bien de la méchanceté effective de « Fashionably Offended », mais les esthètes de la mélodie et les puristes de la modération trouveront bien des qualités à ce quatrième album des WRECK-DEFY, un peu trop riche, mais chargé en mets succulents pour les tympans.
Titres de l’album:
01. Bring It All Down
02. Fashionably Offended
03. Obey
04. Crushing The Coward
05. Tow The Line
06. I'd Share Your Grave
07. Death By War
08. Moment Of Clarity
09. Form Of Release
10. Kill The Pain
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