Me voilà donc de retour sur les terres du Hard Rock plus classique, d’ailleurs à la limite du Classic Rock, s’il n’y avait cette distorsion très présente et cette énergie de tous les diables. Il est d’ailleurs bon de se recentrer parfois et d’abandonner les méandres obscurs de l’underground pour se concentrer sur une musique plus fondamentalement consensuelle, même si je tiens ce mot en horreur. N’est-ce pas Wayne Campbell qui lui-même affirmait que LED ZEPPELIN n’était même pas universel entre deux émissions et autres blagues potaches ? Des proportions plus humaines donc, des prétentions plus humbles, mais pas moins de talent pour autant, et même sans remarquer que ce groupe nous vient du Danemark et donc garant d’une qualité indéniable, il est aisé à l’écoute de sa musique de comprendre qu’il ne souhaite pas révolutionner le monde du Rock, mais lui apporter une fraîcheur lui faisant souvent défaut. BLACK OAK COUNTY, BLACK COUNTRY COMMUNION, le parallèle nominatif pourrait être établi assez facilement, et pourtant, même si les deux groupes partagent certaines conceptions, leur approche du Hard-Rock n’en est pas moins différente, au moins autant que les époques les ayant inspirés. Si le groupe de Glenn Hughes s’abreuve de ces seventies qu’il a lui-même connu au sein de DEEP PURPLE, les danois de BLACK OAK COUNTY semblent plus fondamentalement obsédés par les nineties et le nouveau siècle, et il n’est pas étonnant de les voir souvent comparés aux BLACK STONE CHERRY, bien qu’artistiquement, les différences soient de plus en plus notables. Et pour cause, puisque le BLACK OAK COUNTY n’est plus vraiment le même qu’hier, ou avant-hier.
Avant-hier plus précisément, puisque le dernier (qui fut aussi le premier) LP des danois date de 2017, ce fameux éponyme qui avait attiré l’attention de magazines référentiels comme Classic Rock Magazine ou Metal Hammer. Il faut dire que cette introduction brisait cinq ans de silence, ces cinq années qui le séparaient de la création du groupe en 2012. Fondé à Esbjerg il y a donc sept ans, BLACK OAK COUNTY était à la base un quatuor, formation qu’il a conservée pendant un bon moment, avant que son chanteur Niels Beier ne se décide à arrêter complètement la musique pour se concentrer sur d’autres activités. C’est donc à un power-trio auquel nous avons affaire aujourd’hui, les trois musiciens restant ayant choisi de ne pas choisir, et de refuser l’exercice Ô combien difficile du changement de vocaliste. C’est donc le bassiste René Hjelm qui tient aujourd’hui le micro, acceptant la lourde tâche de faire oublier une voix qui avait marqué de son empreinte un premier album prometteur, et après écoute, avouons que l’homme s’en tire plus que bien. Son timbre, plus posé et lisse convient parfaitement au léger glissement artistique opéré par le trio, qui avec Theatre of the Mind se veut plus modéré et modulé, mais terriblement ancré dans une époque qui regarde autant vers le passé qu’elle n’accepte le présent. Produit par Jacob Hansen (AMARANTHE, PRETTY MAIDS, DIZZY MIZZ LIZZY, VOLBEAT), mixé et masterisé par Jonas Haagensen, Theatre of the Mind est donc la nouvelle scène des danois, qui lorsque le rideau se lève laisse apparaître un ensemble sûr de son fait, et maître de son destin, armé de chansons simples, aux refrains symptomatiques de mélodies en vogue il y a vingt-cinq ans, mais légèrement remises au goût du jour. A l’aise dans son nouveau costume, le combo se lâche donc au gré de dix compositions qui ne cherchent pas la petite bête, mais qui procurent des sensations plus tangibles, de celles qu’on ressentait dans les années 90 lorsque le Hard Rock se teintait d’une patine de nostalgie abrasive pour s’adapter à son contexte humain.
Lâchant quelques influences au détour de sa page Facebook (BLACK SABBATH, MOTÖRHEAD, PRIDE & GLORY, SOUNDGARDEN, BLACK LABEL SOCIETY, BLACK STONE CHERRY, ALICE IN CHAINS, GODSIZED, HELLFUELED, SPIRITUAL BEGGARS, ALTER BRIDGE, SLASH, ZAKK WYLDE, ZZ TOP, OZZY OSBOURNE, LAMB OF GOD…), BLACK OAK COUNTY ne fait pas grand mystère de son éclectisme, même si la plupart des noms cités n’ont qu’un lointain rapport avec les dix nouveaux morceaux qu’ils nous offrent. Première constatation, le son est bon, très même, légèrement gonflé mais avec cette sincérité qui a fait que les nineties flottent encore dans les mémoires comme la décade de la franchise. Plus nivelés, mais pas moins honnêtes, les trois musiciens n’ont pas vraiment bousculé les bases de leur approche, et se contentent toujours de riffs simples et directs, de breaks immédiats et d’harmonies un peu amères (« I Know You’re Lonely ») pour propager leur message Rock, toujours aussi convaincant, puisque reposant sur des principes de qualité. Entre mid tempi soulignés et burners en forme de clin d’œil (« Stick To My Guns », le genre de truc que SLASH aime bien tripoter en compagnie de Miles Kennedy), Theatre of the Mind est un petit bijou de sensations fortes rendues plus abordables par une vision policée mais pas aseptisée, et si ce second album ne bénéficie pas de l’effet de surprise du premier, il confirme dès « Watch Your Back » que l’heure n’est pas à la temporisation, mais bien à la course en avant tout en surveillant ses arrières. Cette ouverture aux guitares aiguisées et aux percussions en écho semble prendre plaisir à synthétiser la science mélodique des HAREM SCAREM et l’immédiateté Rock des BLACK STONE CHERRY, pour rappeler les débuts des STONE TEMPLE PILOTS, de CREED et autres figures de proue d’une époque pas si révolue que ça.
Ça joue carré, propre, mais pas édulcoré, puisque la puissance est toujours aussi palpable, la basse se satisfaisant très bien de son rôle de pivot central, et l’ambiance à la ALTER BRIDGE/FOO FIGHTERS est plus qu’agréable, et rappellera sans doute de bons souvenirs à la génération X. Pas vraiment de faute de goût sur cette suite qui confirme le potentiel, et « Since You’ve Been Gone » de trépider d’un binaire franchement dansant, sur lequel le phrasé de René Hjelm fait merveille. En trente-sept minutes et pas plus, les danois précisent encore une fois qu’ils ne sont pas venus jouer les doublures, et lâchent l’énergie pour nous doper d’hymnes à la joie de jouer (« Sycophanic»), sans pérorer, mais en s’appuyant sur des arguments agencés. Un second LP qui permet donc aux BLACK OAK COUNTY de se poser en leaders d’une nouvelle génération danoise avide de Rock, mais pas au point de piller le passé pour se construire un avenir prévisible.
Titres de l’album :
1. Watch Your Back
2. Just Another Psycho
3. My Change To Change
4. Since You’ve Been Gone
5. Pretty Pistol
6. Sycophanic
7. Wasted Life
8. I Know You’re Lonely
9. Stick To My Guns
10. Theatre Of The Mind
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30