Atmospheric Sludge Metal.
D’un côté.
Hardcore Punk/Sludge Metal Hybrid
De l’autre.
Au milieu et en toute objectivité, du Sludge évidemment, mais aussi du Stoner bien crade, et surtout, du Heavy Metal comme s’il en pleuvait du plomb. Mais aussi des mélodies qui allègent le tout, et une envie de se laisser aller à des désirs progressifs sincères et passionnés. SIGNO ROJO, suédois malgré son nom à consonance ibérique, chemine depuis 2009 du côté de Karlshamn, diffusant sa musique à travers l’Europe pour tenter de se faire une place à la lune de l’univers Sludge, tout en rejetant les principes inamovibles de base. Pas question de taper l’enclume avec un marteau pendant quarante minutes, mais bien de forger l’acier le plus pur pour partir en campagne.
Entre la NOLA immortelle et le Heavy de papa, le quatuor (Pontus Svensson - batterie, Elias Mellberg - guitare, Jonas Nilsson - basse/chant et Ola Bäckström - guitare, line-up quasiment inchangé depuis les débuts) passe l’épreuve cruelle du troisième album, douze ans après un album promo, et six ans après le très complet Svårfödd. Des gens qui prennent leur temps donc, pour ne pas balbutier leur discours ou tout simplement se cantonner à des formules toutes faites. L’épreuve était donc redoutable, et le résultat n’en est que plus brillant.
Si l’épaisseur des guitares nous place en terrain connu, si le chant écorché mais légèrement mélancolique respecte les attentes, si la lourde rythmique oppresse juste ce qu’il faut, l’ensemble se veut plus léger qu’un énième glaviot Sludge plein de tabac à chiquer, et les morceaux osent sortir du cadre, pour proposer des idées plus photogéniques, et une évolution logique remarquable. Pas encore à la colle avec le MASTODON le plus culotté, SIGNO ROJO fait tout de même montre d’ambitions concrètes, comme en témoigne l’ouverture de ce There Was a Hole Here.
« Enough Rope » entame donc les retrouvailles avec un entrain peu coutumier, et nous entraîne dans un monde de solitude, de regrets, mais aussi de puissance face à l’adversité. A la manière d’un CORROSION OF CONFORMITY très bluesy et Heavy, SIGNO ROJO s’amuse avec la légende de BLACK SABBATH, et les errances nocturnes d’un DOWN, le tout sous couvert d’une philosophie Post Grunge assez fascinante.
Il y avait un trou ici.
Un trou. Quel genre de trou ? Un trou de lapin en mode terrier, une tombe fraîchement creusée, ou un abime séparant les suiveurs des leaders ? Un peu tout ça à la fois, et même si le groupe nous affirme qu’il a suffisamment de corde pour nous remonter, il n’en emploie pas moins des recettes inhabituelles qui peuvent déstabiliser. Ainsi, le title-track lui-même lâche un clin d’œil à la scène progressive des seventies de son déroulé évolutif, alors que « What Love Is There » pose une question d’importance :
Où est l’amour ici ?
L’amour s’exprime dans les harmonies lâchées avec prudence, et le rôle de séducteur de Jonas Nilsson n’en est que plus crucial. Entre deux gimmicks accrocheurs en mode Heavy des années passées, le quatuor impose son point de vue sans ambages, et flirte parfois avec l’extrême, cris et graisse compris dans le prix.
Loin de l’avant-gardisme, et proche d’une vision plus commerciale des turpitudes les plus lourdes de l’underground, There Was a Hole Here creuse un trou comme les héros de The Music of Chance construisaient un mur, sans vraiment savoir pourquoi, et comptant sur le destin pour répondre à leurs interrogations. Ce trou qui les isole du reste des groupes du cru, sans se montrer élitiste ni méprisant. « Also-Ran » se rapproche ainsi d’un tube des années Sub-Pop teinté de MELVINS et SOUNDGARDEN, alors que « Dead On The Vine » préfère les itérations de la génération 97/98, répétant la même formule mais avec une foi indéfectible.
Parfaitement produit par le groupe lui-même, mixé par Johan Blomström et masterisé par Jack Endino, There Was a Hole Here est un disque complet plus complexe qu’il n’y paraît, et qui animera vos longues soirées d’hiver plus efficacement qu’un puzzle mille pièces ou qu’une partie de dominos.
Beaucoup d’énergie, des pulsions thrashy, une envie de confronter la gravité des riffs aux mélodies de l’âme, pour un résultat convaincant. D’ailleurs, question d’allégeance, le disque se termine sur une dernière brique prise au coin de la tronche, « Botfly », qui résume toutes les options et les choix.
Vous avez celui d’écouter cet album ou non, mais ne pas le faire ne serait pas vous rendre service.
Titres de l’album :
01. Enough Rope
02. Looking-Glass Self
03. The World Inside
04. There Was A Hole Here
05. What Love Is There
06. Also-Ran
07. Dead On The Vine
08. Botfly
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30