Direction le Brésil en ce dimanche après-midi ensoleillé, pour une bonne dose de ténèbres nous tombant sur la tête. On sait le pays assez prolixe en matière d’extrême poisseux, et ce, depuis les années 80, mais en trente ans, la patrie de SEPULTURA a largement eu le temps de s’adapter aux exigences modernes pour produire une musique plus léchée et moins embrumée. Au demeurant, pas grand-chose à dire à propos de ces nouveaux venus sur la scène sud-américaine, puisque les THEY COME CRAWLING ne sont pas très diserts sur leur page Facebook. Fondé en 2016 à Orleans, Santa Catarina, ce quatuor de malandrins tatoués nous propose donc son premier longue-durée aux proportions d’un gros EP, pour moins de trente minutes de musique. Fondé par des anciens membres de groupes locaux (SOMBERLAND, METHODIC, RYTHUAL, DON CAPONE, DISGRACE AND TERROR), cette nouvelle entité se dévoue corps et âme à un Death subtilement Thrash, ou à un Thrash méchamment Death selon l’opinion, sans toutefois renâcler à intégrer à sa musique des éléments de Groove, de Melodeath, et de Hardcore méchamment corsé. Une sorte de Crossover un peu larvé, qui se satisfait très bien d’un mid tempo très agressif. Ainsi, Igor Pereira (chant), Geison Frasson (basse), Douglas Mattos (guitare) et Wagner Barros (batterie) aiment se montrer sous un jour assez viril, prônant des valeurs de DIY qui les honorent. C’est donc un premier LP éponyme de fort bonne facture qu’il nous est donné d’apprécier, avec des plans certes classiques, mais une mise en place professionnelle, et une ambiance générale solide, mais assez aérée.
Alternant les tempi avec flair, ne résistant jamais longtemps à emballer les débats, les brésiliens ressemblent parfois à leurs aînés de SEPULTURA, période de transition 89/91, avec une bonne dose d’OVERDOSE par-dessus, un peu de RATOS DE PORAO quand l’énergie devient plus Hardcore, sans négliger l’apport mélodique des AT THE GATES et autres SOILWORK. A mi-chemin d’un traditionalisme de surface et d’une approche contemporaine viable, They Come Crawling sonne comme une œuvre à l’aise dans son époque, nostalgique juste ce qu’il faut, mais pas trop pour ne pas se rattacher à la locomotive old-school. « Christian Bodies Everywhere » en ouverture donne un bon aperçu des possibilités, et adopte une vitesse de croisière conséquente pour séduire les fans d’un Thrash violemment relevé de quelques blasts purement Death et scandinaves. On se prend au jeu assez rapidement, les brésiliens avouant implicitement leurs influences sans les nommer, et l’énergie dont fait preuve l’ensemble convainc, sans chercher l’originalité. On apprécie évidemment les gros riffs bien saccadés, cette voix grave et rauque, et l’allant d’un batteur qui ne fait pas semblant de cogner. Un solo pour tenir la route, une production très honnête et bombée, pour un résultat qui fait mouche et relie le Brésil, la Suède, les Etats-Unis et l’Allemagne. Une équidistance de styles assez intéressantes, puisque les musiciens ont pris la peine de conférer une âme à leurs morceaux, ne se contentant pas de ruer dans les brancards. Quand la machine se cale en mid, la guitare se veut accrocheuse et groovy, et lorsque le tout s’emballe, la folie pointe le bout de son nez pour nous faire headbanguer.
Constant et sérieux, le groupe concède quelques secondes à un humour second degré assez subtil, avec un rageur « David Lynch Sucks » de moins de quarante secondes qui règle son compte à notre cinéaste expérimental préféré. Mais cette petite boutade ne fait pas oublier la conséquence des morceaux les plus développés et enrobés, et « Ignorance » de nous sevrer de sa puissance de char d’assaut, avec encore une fois en exergue cette facilité à transformer un simple mid-tempo en arme de destruction massive. Quelques plans beatdown pour appuyer sur les cervicales, des reprises qui soufflent dans les bronches, des accélérations dantesques, le tout est très bien construit et se suit avec plaisir, d’autant que le groupe sait alterner les approches. Ainsi, « If It Kills You » rappelle le meilleur SOULFLY (donc celui de ces dernières années), tandis que la clôture « Guilty Conscience » accentue encore l’oppression et la lourdeur par l’entremise d’un duo guitare/batterie des plus efficaces. On se prend même à regretter que l’aventure ne dure pas plus longtemps, THEY COME CRAWLING faisant preuve de créativité dans la tradition, et stoppant son aventure un peu trop tôt. Mais espérons que cette carte de visite lui permette de se faire connaître bien au-delà de ses frontières, pour bientôt accoucher d’une suite plus ambitieuse et aussi efficace.
Titres de l’album :
01. Christian Bodies Everywhere
02. Rapture
03. Live Fast Die Faster
04. Ignorance
05. David Lynch Sucks
06. Shape of Things to Come
07. If It Kills You
08. Guilty Conscience
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09