Dans le Metal, on aime bien les petits rigolos, ceux qui se servent de la culture bis pour se construire un univers bien à eux. Ceux qui piochent dans les séries B, les péloches horrifiques et le folklore international de quoi se dessiner un bestiaire personnel, truffé de références toutes plus savoureuses les unes que les autres. Il est donc normal de se prendre d’affection pour un groupe comme SLUG GORE, qui justement avoue des obsessions classiques sous couvert de barouf maîtrisé.
SLUG GORE, c’est ce pote qui connaît toute la filmo d’Andy Milligan par cœur. Celui qui va citer Ishiro Honda dans le texte et qui voue une admiration sans borne à Lucio Fulci et le craspec italien. Rien d’étonnant à cela d’ailleurs, puisqu’il est lui-même italien. Alors les références nationales sont les plus évidentes pour lui, qui finalement ne cherche qu’une chose : partager ses passions, et développer une attraction fatale en mode virus improbable fabriqué dans une fausse usine quelconque d’un métrage de Bruno Mattei.
En écoutant ce premier long, on se souvient des faux rats contaminés de Virus Cannibale, des batailles menées par des bestioles japonaises radioactives comme Godzilla ou Ultraman, mais aussi des histoires sympathiquement horribles comme Deadly Spawn et ses bestioles gluantes. Un passage en revue de l’underground cinématographique, qui nous ramène directement à ces samedis soirs de visionnage de VHS fatiguées, louées au vidéoclub du coin. Des bandes épuisées qui sentaient bon la poussière des étagères et du grenier, mais qui nous transportaient loin dans un univers gentiment paillard et réellement amusant.
Il fallait donc au quatuor transposer ces obsessions en musique. Or, quoi de mieux qu’un bon Death/Grind pour décalquer les atrocités filmées avec deux francs six sous, et nous faire tressaillir de bonheur au fond de notre canapé élimé ?
Sbocco (Andrea Salvatore Parisi, chant), Danny (Daniele Faccani, batterie), Fuoco (Alessandro Fuoco, guitare) et Amianto (Pietro Gessaroli, basse) nous proposent donc avec ce They Slime! They Ooze! They Kill! Un joli flashback, enrobé de riffs massifs, d’arrangements subtils mais efficaces, et de borborygmes vocaux en mode mort-vivant fraîchement sorti de sa tombe. Le quatuor italien s’y connaît comme personne pour provoquer le chaos sans sombrer dans le bordel déstructuré, et nous offre un festival de figures imposées qu’on encaisse le sourire aux lèvres.
Et avec une doublette d’ouverture de la trempe de « Post Nuclear Big Smile » / « Demented Crickets », l’opération séduction marche immédiatement à plein régime, tant la production de ce premier court/long est épaisse mais précise. La folie qu’infuse le quatuor dans son Death/Grind est symptomatique des artisans les plus appliqués du créneau, ceux qui savent qu’une poignée de secondes pertinentes est toujours plus efficace qu’un long discours torturé mais linéaire et répétitif.
Fins musiciens, les quatre italiens groovent comme des malades, syncopent comme des psychopathes, et composent comme des serial-killers en goguette, nous obligeant à regarder la fiction en face pour supporter tout un tas de sévices finalement assez bon enfant. Avec quelques samples piqués à des œuvres diverses, des cassures pour relancer la machine à Gore, et un refus de glisser sur la pente dangereuse du Goregrind, SLUG GORE se montre incroyablement performant, et rythmiquement irrésistible.
Death, Thrash, Grind, Hardcore, tout est mélangé comme un jus de rat pour couler le long de la gorge alors que les mirettes et les esgourdes s’en prennent plein la peau. Mais cette exubérance est tellement jouissive qu’on en pardonne les quelques facilités, d’autant que ces facilités sont transcendées par des musiciens qui n’hésitent pas à mixer des influences disparates pour donner du goût à leur soupe corsée.
Tentez le coup de la cuillère de « Necrophiliattitude », et si vous n’y sentez pas un piment des années 90 qui a bien vieilli en pot de terre, alors vos sens ont été altérés par des années de cellophane et de surgelé.
Ce premier album a fière allure. Il se présente sous la forme d’un vidéoclub désert après minuit, ouvert à tous les malades en manque de décapitations et éviscérations, et dont la radio passe des tubes étranges, à base de pauvre jeune fille dézinguée à a machette, ou de mégapole foulée du pied par un monstre atomique quelconque, certes violent, mais au cœur battant et aux émotions tangibles.
Entre la Troma et les zombies italiens, plus proche de Honda que de la clique grotesque des Sharknado, They Slime! They Ooze! They Kill! est un petit court métrage très professionnel, mais qui sait rester ludique.
Titres de l’album:
01. Post Nuclear Big Smile
02. Demented Crickets
03. Overthrow The Surface
04. The Dust Says You’re Fucked
05. Necrophiliattitude
06. Salt
07. Wake Up Dead
08. Stuck in the Mud
09. The Deadly Spawn
10. 50K
11. Primal Rules
12. Cut At Once
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
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Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
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