Intéressante idée. Et si en effet la troisième guerre mondiale tant redoutée se jouait en ce moment même ? Les mouvements russes sur les pays frontaliers, la Syrie commandée à distance par les Etats-Unis et l’Europe, la France et son soutien indéfectible à Israël, et l’Allemagne qui profite d’une situation instable en France pour placer ses propres pions après des années de partenariat sur l’UE, tout ça sent un peu le roussi vous ne trouvez-pas ? Et si nous avions déjà un pied dans le conflit sans le savoir, attendant inconsciemment d’avoir les deux dans le béton pour accepter la punition ? Tout ceci mérite réflexion, mais n’est pas dénué de sens. En tout cas, pour les GENOCIDE KOMMANDO, pas d’équivoque possible : l’heure est à l’affrontement global, et les munitions sont dépensées sans compter.
GENOCIDE KOMMANDO, c’est un concept étrange, inventé par deux musiciens pour le moins attachés à des valeurs artistiques très précises. Kommander Noktu (basse/guitare/chant), le maître d’œuvre inamovible, et son nouveau comparse Diktator Spektr (guitare/basse) continuent donc d’évoluer dans un univers de conflit, de ruines, de batailles destructrices et de poussière de char d’assaut, ne retenant de ce schéma que le chaos qu’il entraîne et les victimes qu’il laisse au sol. Très portés sur une vision belliqueuse d’un War Metal en panoramique, les deux acolytes ne font pas dans le détail, et s’échinent à reproduire en musique le boucan ambiant d’une guerre sans merci, utilisant cette ambiance comme une métaphore assez pertinente sur notre quotidien, fait de querelles de clocher et autres algarades entre factions.
Inutile donc de chercher une quelconque finesse dans ce disque. Third World War est la suite logique des deux premières apparitions du groupe, et encore plus celle d’Anthems of Mass Massacre, paru il y a deux ans. On y retrouve cette solennité de ton, cette agressivité ininterrompue, et ces quelques mélodies malmenées comme des civils en victimes collatérales.
La voix de Kommander Noktu est toujours aussi stridente et irritante, et donc parfaitement en phase avec le propos. Sur une trame de BM classique et puissant, le tempétueux leader brode des thèmes de circonstance, et se love au creux de la bestialité la plus emblématique d’un sous-genre qui n’aime rien tant que broyer les os et pulvériser l’ennemi. Pourrait-on dire pour autant que GENOCIDE KOMMANDO se place en décalage de la production mondiale ? Pas vraiment, puisque son classicisme parle de lui-même.
Mais on peut être classique et envoutant. C’est le cas sur ce troisième album qui en négocie le virage sans prudence, mais avec beaucoup de maitrise. En s’assurant d’une stabilité confortable dans la mise en place (la densité de la production est suffisamment éloquente pour qu’on le comprenne sans réfléchir), GENOCIDE KOMMANDO avance donc à découvert, les chargeurs vissés à la ceinture et le viseur bloqué sur les cibles militaires. Mais à qui s’adresse cette provocation ? Aux conformistes, aux bénis oui-oui qui pensent encore que le meilleur est à venir, et aux indifférents qui se disent qu’en cas de conflit, la dime sera vite prélevée. Mais les gouvernements ne l‘entendent pas de cette oreille, et continuent de se focaliser sur des problématiques mineures pour ne pas avoir à affronter leur propre veulerie et leur incapacité chronique à voir plus loin que leurs propres intérêts.
Bombardez-moi tout ça.
Faisons table rase, et admirons un instant les charniers, les ruines et les exodes sur des routes qui mènent toutes au même endroit : la désolation et la perdition. Third World War est donc l’illustration musicale la plus adaptée à un conflit d’envergure avec ses riffs tranchants comme le froid d’hiver, et sa rythmique impitoyable maniant les tempi avec une fluidité impressionnante. Aussi lourd qu’il n’est rapide, aussi expressif qu’il n’est sombre, ce troisième album fait honneur à son rang et nous réserve des surprises savoureuses. Ainsi, « Burn the Cenotaph » écrase tout sur son passage, les chenilles faisant craquer les corps sans vie de leur mécanisme bien huilé. Entre ces couches de voix et ces guitares qui laminent comme à la grande époque de DARK FUNERAL, l’atmosphère est pour le moins pesante et éprouvante, et l’écoute malmenée par des à-coups très violents et sans assurance.
Il est rassurant de constater que GENOCIDE KOMMANDO n’a pas changé son lance-roquette d’épaule. Toujours à la pointe de la bestialité clinique, le duo signe son œuvre la plus pleine, ne s’autorisant aucun écart susceptible de faire retomber la pression. « Obliteration », entame qui détruit tout à la ronde, « Battle for Eradication » qui prône le ménage par le vide, « Drowning in Acid Poison » qui se réjouit de piétiner les cadavres sans aucune émotion, le tracklisting est parfait, et l’efficacité mise en avant.
Guerre tactique et sadique, Third World War annonce des temps plus sombres que le charbon. Des temps qui oscilleront entre peur panique et résignation critique, en attendant que le monde ne rende les armes, et nous avec. Il est possible de trouver ça très académique, mais le Black Metal sait aussi se replier sur ses qualités propres pour décrire une situation en impasse que tout le monde craint.
GENOCIDE KOMMANDO, deux mots qui juxtaposés en disent long. Mais les faits parlent d’eux-mêmes.
Titres de l’album:
01. 666 – Mark of the Black Beast
02. Obliteration
03. Raped Destiny
04. Battle for Eradication
05. Impious Venom
06. Mankind-Self-Destruction
07. Burn the Cenotaph
08. Drowning in Acid Poison
09. Abyssic Warfare
10. Fallen Angel Rape
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Yep, c'était le war volume III de chez SOM. De mémoire les deux autres étaient ceux de Bloodthorn/And Oceans et Bethzaida/Anata. Un peu comme à la même époque le Thorns/Emperor mais c'était chez Moonfog :)
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Merci beaucoup pour ce compte-rendu sur le vif. Je reviendrai avec plaisir à Rochefort !
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C'est pas mal du tout, assez Marduk dans la période blast à tout va en effet. Je regrette juste toujours que sa musique ne soit pas aussi audacieuse que ses provocations, comme s'il s'arrêtait à mi-chemin, c'est plus un choix esthétique qu&apo(...)
24/02/2025, 13:31
Il y a un clin d'oeil à David Martin dans la chronique, on peut même aller jusqu'à "Enjoy The Violence" :-) les " vétérans" comprendront....
24/02/2025, 13:04
Complètement fan Merci holy records.J ai découvert bon nombre de groupe de metal à grâce à vous et ce catalogue que j epluchais à quête de la nouvelle pépite... que de nostalgie etque d heure de lecture.Et just(...)
24/02/2025, 11:28
Superbe Label en effet . J'ai justement decouvert le Metal Extrème avec ces groupes cités et inconnus jusque là
24/02/2025, 10:26