Avec une pochette pareille, il y avait de quoi s’attendre à un bon gros Stoner Rock fumeux et fumiste. Mais ce serait mal connaître les CRITICAL PINT que de les croire aussi prévisibles, d’autant que le groupe a éclairci les choses depuis un petit moment. En live notamment, son terrain de jeu de prédilection, et celui qui permet à sa musique de prendre toute son ampleur Rock. Car les CRITICAL PINT sont indéniablement Rock, loin de toute querelle de clocher et autre confusion de style. Un Rock certes gras, redondant, mais efficace et souriant. De quoi se replonger dans les seventies et les nineties conjointement, pour constater les effets d’un legs pérennisé depuis de longues années.
A l’image d’un restaurant de route à la bouffe simple mais riche et copieuse, CRITICAL PINT rassasie, met les mets sur la table et ne fait pas de chichis. Le menu est simple comme un morceau de pain tartiné de bon pâté, et les frenchies l’envoient d’ailleurs volontiers. Les influences sont reconnues et admises (LED ZEPPELIN, FOO FIGHTER, CLUTCH, THE VINTAGE CARAVAN et RIVAL SONS), le champ d’action bien balisé, et l’inspiration multiple, entre simplicité et sincérité, le tout enrobé dans un gentil nuage de fumée rose. Gros chamallow savoureux qui fond en bouche, Thirst Of All a soif de plaisir, celui que l’on partage on stage avec un public bigarré.
Quand on n’a pas inventé la poudre, on la fait parler, et ceci étant dit sans aucune condescendance. Tout le monde n’a pas vocation à bousculer l’ordre établi, mais à s’en contenter en faisant de son mieux. Et le mieux pour CRITICAL PINT, c’est de faire headbanguer en toute quiétude, de faire s’agiter les baskets en toute mesure, et de respecter le Rock pour ce qu’il a de plus sincère : les guitares, la batterie, la basse et le chant. Le reste étant d’une futilité incontestable.
De fait, Thirst Of All tient plus du Rock endurci que du véritable Hard-Rock. D’ailleurs, ses pratiquants le nomment plus volontiers Loud Rock, ce qui correspond parfaitement à la réalité des faits. Entre des STONES surchargés et un QOTSA simplifié, CRITICAL PINT (Alex Palmier : chant/guitare, Maxime Héraut : guitare/chœurs, Thibaut Mazuir : basse/chœurs et Tom Depoorter : batterie/chœurs) joue simplement sa carte énergique et haute en couleurs, les mêmes que l’on retrouve sur cette superbe pochette qui aurait pu enchanter BARONESS.
Heavy mais paradoxalement léger, Thirst Of All est une tournée que l’on offre à un public venu soutenir les siens. Une tournée que l’on boit mais aussi une tournée que l’on joue, les amplis à fond et la tête dans les nuages, alors que les pieds sont eux fermement posés sur une estrade à échelle humaine. Rois du groove qui tâche mais qui laisse de l’espace, les quatre musiciens se plaisent parfois à citer le Doom du SAB’ dans leurs intros (« Nameless Bastards »), avant d’opter pour un ternaire de circonstance, rappelant le boogie du TOP et de tous les barbus sudistes ne crachant jamais sur un Jim Beam.
La France se pare donc des couleurs du sud des Etats-Unis, pour un road trip dont tout le monde sort vainqueur. Un road trip qui écume les highways, qui laisse la classic radio égrener de vieux tubes amplifiés, et qui fabrique des souvenirs au kilomètre. Avec une production immaculée signée des menottes de Yannick Barru (enregistrement, mixage et mastering, chapeau), Thirst Of All étanche et humidifie la glotte alors que le visage est frappé de plein fouet par les rayons d’un soleil digne de Joshua Tree.
Je parlais de simplicité et d‘honnêteté, mais les deux valeurs n’impliquent pas forcément un manque d’ambition. Seulement, cette ambition est ici noble et humaine, et repose sur un principe de donnant/donnant clairement exposé sur les deux morceaux « Temptation » et « Mojo's Working ». D’ailleurs, le mojo de CRITICAL PINT est plutôt en forme, et en position avantageuse. Et je ne vais ni mentir ni enjoliver les faits, et simplement affirmer que cet album m’a rempli le cœur d’idées enthousiastes et la tête de mélodies simples, mais efficaces. Le groove du groupe n’est ni teinté de luxure ni souillé de stupre, et reste immaculé, comme ces paysages du sud que l’on contemple juste avant que la nuit tombe.
Bar-band dans la plus noble tradition du terme, CRITICAL PINT mélange émotion et impression, et nous offre quelques moments d’intimité prude sur « Veil Of Ashes », avant de faire parler les watts en mode Blues torride sur « Shameless Shaman ». Sans drogue, avec juste ce qu’il faut d’alcool et une volonté de fer dans un corps d’athlète, refusant les complications pour rester de saison, entre slide, steel guitar et odeurs de tabac (« Not My Fault »), Thirst Of All pourrait être une playlist de soir de gig, quelque part entre l’Alabama et la Louisiane.
Si d’aventure la production sophistiquée de ce premier tiers de siècle vous fatiguait, si les œuvres trop complexes vous donnent des céphalées, je vous conseille de confier votre soirée aux CRITICAL PINT. Rameutez une dizaine de potes, faites de la place dans la grange, appelez les filles, et déhanchez-vous jusqu’à ce qu’épuisement s’ensuive. A notre époque, tout ça prend une valeur ajoutée monstrueuse.
Titres de l’album:
01. Temptation
02. Mojo's Working
03. Flying Away
04. Brand New Day
05. Nameless Bastards
06. Veil Of Ashes
07. Shameless Shaman
08. Not My Fault
09. The Procrastinator
10. The Devil's In You
11. Stuck In A Loop
En 1 mot...BRAVO...!
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34
“According to The Daily Journal, Montana was involved in a dispute with his neighbor in South San Francis(...)
03/05/2025, 08:09
Armé et dangereux, il a été flingué par la police de SF. Visiblement il est allé jusqu’au bout du concept du nom du groupe..
03/05/2025, 08:03
Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
01/05/2025, 23:51
Je suis sur le dernier de mon côté, Malignant Worthlessness, sorti cette année. Du tout bon, même si il n'y a plus l'effet découverte "c'est qui ces tarés !?"
01/05/2025, 22:41
Tout le monde voyait bien ces difficultés dans l’activité de la salle depuis la pandémie, et j’étais au courant par plusieurs biais des soucis d’un autre ordre. Les lecteurs de Metalnews savent bien que je suis un habitué des lieux depuis vingt(...)
01/05/2025, 21:22
Je sais bien que je tourne en rond mais le principale problème c'est le manque de renouvellement du public, autant j'ai maudit ces courant type metalcore/deathcore, ils apportaient un nouveau public. Je suis trentenaire et parfois je me sens jeune dans un concert black/death meta(...)
01/05/2025, 19:06