Dans la vie, il faut d’abord croire en soi-même avant que les autres ne puissent croire en vous. Et en musique, le flashy, le fort en gueule, ça paie souvent, spécialement lorsque vous traînez vos guêtres du côté du Glam, du Sleaze, et du Hard Rock survitaminé. Il est certain que ces créneaux ne sont pas vraiment faits pour les introvertis, les timides et les réservés, et ceux qui souhaitent traverser la vie sans se faire remarquer. Et puis, quel mal y a-t-il a se la péter, puisque de toute façon le show-business est fait pour ça, pour nous faire rêver, nous permettre de nous évader et de mimer nos idoles devant un miroir pour nous laisser croire que nous aurions pu être Marc Bolan si nous étions né Marc Bolan. Cette attitude, les australiens de SNAKE BITE WHISKY l’ont bien comprise, et ces hirsutes n’hésitent pas à s’autoproclamer « groupe Sleaze australien numéro 1 », ce que leur premier album semble confirmer de sa morgue et de sa hargne sexuée. Fondé en décembre 2014 du côté de Brisbane, ce quatuor ne fait pas dans la dentelle mais plutôt dans le cuir et les moues boudeuses, les fanfreluches leather et les gestes obscènes. Une certaine façon de perpétrer l’esprit originel du Strip dont ils se réclament, à juste titre puisque leurs chansons ont le panache des permanentes laquées du public de cette scène. Quatre musiciens donc, avec foi mais sans loi (Jay R - chant, David Arens - guitare, Stacii Blake - basse et Al « Ace » Buvka - batterie), qui nous ont déjà offert quelques petites pépites de format divers, en commençant leur parcours par un single bien troussé. Puis, ce furent deux EP’s qui entérinèrent leur soif de gloire, Two Steps to Oblivion et Dirty, en 2016, avant que le combo haut en couleurs ne se fasse remarquer par les radios, les plateformes, et signe un deal avec Pavement Entertainment aux USA pour une distribution via Sony Red. C’est donc bien épaulés que les australiens affrontent aujourd’hui la concurrence internationale, d’autant plus que This Side of Hell semble un outsider sérieux dans la catégorie poids moyen du Glam.
Se décrivant comme un cocktail survitaminé composé d’une bonne rasade du GUNS des débuts épicée d’une épaisse couche de liqueur MOTORHEAD, les SNAKE BITE WHISKY se posent en ardents défenseurs d’une certaine conception du Sleaze d’il y a trente ans, et n’hésitent pas à nommer quelques influences pour vous permettre de les appréhender. Ainsi, les noms de FASTER PUSSYCAT, LA GUNS, BEAUTIFUL CREATURES, MOTLEY CRUE, JOHNNY CRASH, SKID ROW serviront de balises, même si le Hard Rock des australiens a ce côté sauvage qui caractérise les sorties nationales les plus Rock. Ici, pas question de diluer sa hargne dans de jolies mélodies pour séduire les adolescentes, le Hard doit rester abrupt, dur, mais gouailleur juste ce qu’il faut pour ne pas trop se prendre au sérieux. Sans prétendre révolutionner quoique ce soit, ces quatre cousins du bout du monde ont pris leur temps pour dessiner les contours du leur, et en dix morceaux, font le tour de la question, abordant chaque thématique avec sérieux, mais avec le détachement nécessaire pour ne pas passer pour de vilains prétentieux. Dotés d’un son très sec, faisant claquer la basse comme un fouet, This Side of Hell n’est rien de moins qu’un concentré de séduction virile, qui recycle des riffs éprouvés et des méthodes assumées, faisant montre d’un surplus de puissance qui permet de se distinguer de la masse. Pas question de sombrer dans l’excès de sentimentalisme, les mecs sont là pour frapper fort et vite, vous organiser une party de l’enfer, et repartir avec les petites culottes de votre mère. Et on sent cette envie de choquer et de marquer dès « Damnation Alley », que les FASTER PUSSYCAT auraient pu entonner en compagnie des ZODIAC MINDWARP il y a quelques décennies. Esprit greasy, licks qui collent au palais, implication totale, tels sont les arguments d’un combo qui préfère exploser que briller, et qui ne perd pas de temps en conjectures.
D’une simplicité qui le confine à l’économie, ce premier LP fait la part belle aux guitares hargneuses et aux rythmiques qui pulsent, et si le chant très étrange de Jay R pourra rebuter quelques âmes sensibles (on a parfois l’impression d’entendre le Rob Zombie des jeunes années tenter d’imiter Taime Downe), le feeling Punk de l’ensemble qui ne trahit pas l’allégeance Rock aura de quoi séduire les plus durs des tendres. D’ailleurs, les anciennes méthodes de drague de Bolan sont recyclées, dans le riff de « Down In The Dirt » qui travestit le « 20th Century Boy » pour le faire tapiner du côté des premiers trottoirs arpentés par les GUNS. C’est sauvage, mais ça reste compréhensible, et surtout, ça n’abuse pas de gimmicks pour combler les vides, même si l’utilisation de quelques chœurs juvéniles agrémente l’ensemble d’une petite touche de perversion. On se laisse alors aller à dodeliner, et lorsque le tempo monte d’un cran, le tout prend des allures d’hymne adolescent pour brûleurs de bitume incandescent (« Ain’t Dead Yet » gueulait l’écossais. Mais les australiens savent aussi beugler). Comme une version survitaminée des premiers L.A GUNS, This Side of Hell nous décrit un enfer somme toute assez sympathique, ou s’envolent des feux-follets de syncope à la AEROSMITH (« Spin »), et où se dandinent quelques drôlesses au charme dangereux, mais aux baisers fougueux (« B.A.M », subtil mélange scolaire de bisbille entre les garçons et les filles sur fond de tempo à la MOTORHEAD). Du classique donc, mais joué avec une telle énergie qu’on ne se perd pas en justifications, et qu’on ne cherche pas à raccrocher ce wagon à la bonne locomotive. Se rapprochant parfois d’une traduction sommaire et brutale des BACKYARD BABIES (« Last Man Standing »), ce premier LP fait exploser le potentiel d’un groupe qui trouve sa raison d’être sur scène, et qui s’apprête justement à les cramer de ses hits envenimés.
Se focalisant sur des interventions courtes, les SNAKE BITE WHISKY instaurent un climat de hold-up sensoriel, et projettent l’image d’une horde sauvage débarquant dans un bar pour se jeter une rasade, coller de près aux gentes dames, et s’enfuir à cheval sans aucune explication. On se remémore en leur compagnie de quelques shots déglutis avec des potes (« Drinking For Two »), nous laissant la gueule à l’envers mais le cœur pas solitaire. Ce qui n’empêche pas une certaine émotion au moment de rentrer à la maison (« Another Day »), quelques ambitions (« New Revolution », plus lourd que la moyenne et au son à l’ancienne), mais surtout, une bonne dose de boogie pour revenir à la raison (« She Likes Machines »). Pas étonnant que ces fieffés greffiers du Sleaze miaulé se soit décrétés number one, puisqu’ils en ont les arguments, et que ce premier album est de la catégorie des œuvres qui agissent immédiatement. Mais il est inutile de bluffer lorsqu’une quinte flush vous brûle les mains. Il suffit de poser les cartes sur le tapis pour faire le malin et remporter la mise haut la main.
Titre des morceaux :
01. Damnation Alley
02. Down In The Dirt
03. Ain’t Dead Yet
04. Spin
05. B.A.M.
06. Last Man Standing
07. Drinking For Two
08. Another Day
09. New Revolution
10. She Likes Machines
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