Lorsqu’on parle de BLACK SABBATH, en abordant les différentes phases de sa carrière, on met immanquablement en avant les deux premières époques. Il faut dire que l’ère Ozzy est évidemment la plus remarquable, constellée d’albums majeurs, et que l’époque Dio mérite elle aussi la même révérence. On parle volontiers de chefs d’œuvre en citant les quatre premiers disques, mais aussi en évoquant Mob Rules ou Heaven and Hell. Il est donc d’usage de considérer que l’âge d’or du SAB s’est arrêté avec l’intégration un peu incongrue d’Ian Gillan sur le contesté Born Again, ce qui est évidemment d’une injustice éhontée pour un homme qui a su mener la barque lorsqu’elle affrontait les tempêtes les plus violentes.
Mais posez la question à des fans indécrottables du SAB, et vous en trouverez un certain nombre vous affirmant que The Eternal Idol ou Headless Cross sont aussi des pierres angulaires de la carrière du groupe anglais, et si cet avis peut paraître hérétique pour les non-avertis, il fait pourtant preuve d’un bon sens incontestable. Etant moi-même grand amateur de ces deux albums, je ne pourrais que souligner le talent de Tony MARTIN, le fidèle chanteur qui a épaulé Iommi dans les bons et mauvais moments. Las, Tony, sans l’aura initiale d’un Osbourne et la mystique d’un Ronnie James a souvent fait office de chanteur de seconde main, alors que son talent devrait lui valoir les louanges d’une fanbase qui a souvent oublié la période « roue libre » du ténébreux guitariste.
Alors oui, je l’affirme sans trembler du clavier, Tony MARTIN est lui aussi une légende, qui aura du officier sur des disques plus que discutables d’un point de vue artistique (pour ne pas dire catastrophiques dans certains cas très précis), et qui aura réussi à transcender parfois les rares qualités d’œuvres plus que dispensables. Mais aujourd’hui, il n’est pas vraiment question du SAB dans cette chronique, quoique les parallèles éventuels puissent se montrer pertinents.
Tony MARTIN n’avait plus donné de ses nouvelles en solo depuis Scream, qui accuse aujourd’hui dix-sept ans d’âge. C’est donc un réel plaisir de le retrouver sous son propre nom, pour un troisième album solo plein de promesses, et élaboré à quatre mains. Scott McClellan a donc étroitement travaillé avec le chanteur pour construire un répertoire digne de sa carrière, et il n’est pas stupide de considérer cette collaboration comme une image inversée du parcours de Tony en compagnie de l’autre Tony. A la différence près que Tony a évidemment une voix plus importante au chapitre, étant l’initiateur principal de ce projet. Thorns est donc une sorte de résumé de l’histoire artistique de Martin, un condensé de ses possibilités, de ses gouts, de ses envies, un instantané 2022 attachant, mais terriblement ancré dans un passé glorieux. Ceci n’étant évidemment pas une critique, l’homme traînant ses basques depuis suffisamment longtemps pour se montre allusif au passé, mais autant admettre que ce Thorns coupe la route de l’ère Martin du SAB en plus d’une occasion.
Tony déclare lui-même à qui veut l’entendre que cet album est « le plus Tony MARTIN » de tous ses albums. On a envie de le croire, mais il est aussi le plus symptomatique de son long passage dans l’institution de Birmingham, comme en témoigne une poigne aussi ferme que celle de « Black Widow Angel ». Le ton est résolument Heavy, empesé, emphatique et même opératique parfois, lorsque les chœurs féminins tissent une toile de mystère sur l’envoutant « Book of Shadows », qui n’est pas sans rappeler le mythique QUEENSRYCHE mais aussi le RAINBOW le plus lyrique…tout comme le SAB de Dio.
Ceci étant dit, considérer cet album comme un disque de BLACK SABBATH sans Tony Iommi serait d’une grave injustice ; les clins d’œil sont nombreux, les emprunts aussi, mais Tony a bien pris soin d’aménager des espaces plus personnels et nuancés, à l’image d’un « Crying Wolf », délicieusement acoustique, et survolé par cette voix puissante sachant parfaitement se faire caressante lorsque l’émotion le réclame.
Et Martin est en grand forme vocale si j’en juge par les onze morceaux de cette troisième incartade en solo. Une incartade totalement justifiée, et qui permet de retrouver l’un des plus grands vocalistes du Heavy Metal dans un contexte qu’il connaît bien. Tony souligne d’ailleurs l’immense travail accompli par son partenaire McClellan en déclarant que « Scott s'est avéré être un partenaire de choix pour cet album ... J'ai pu écrire de superbes chansons à partir des riffs qu'il composait, processus très similaire à ce que j'ai vécu avec Tony Iommi ». Une comparaison d’importance donc, pour un résultat qui n’est pas si éloigné que ça d’une réactualisation de la collaboration entre les deux Tony sur des albums comme les deux cités en préambule.
Les facilités Heavy sont là (« Damned by You »), l’énergie boogie écrasante à la PANTERA aussi (« No Shame at All »), tout comme la sensibilité, qui s’accorde très bien du timbre profond et du vibrato solide d’un chanteur qui n’a rien perdu de son coffre (« Nowhere to Fly »).
Une homogénéité qui permet à Thorns de se montrer percutant dans la diversité, avec quelques crises de colère en syncopes diaboliques (« Passion Killer », que SKIDROW aurait pu populariser), mais aussi de longs moments évolutifs symptomatiques du dramatisme en vogue à la fin des années 80 (« Thorns », qui évoque un SAVATAGE survolant les débats). Du travail solide, une interprétation hors-pair (on retrouve au casting Danny "Danté" Needham (VENOM), Magnus Rosén (HAMMERFALL), Greg Smith (ALICE COOPER, RAINBOW, BLUE ÖYSTER CULT), mais aussi Joe, le fils de Martin), un featuring fameux de la diva Pamela Moore (qui valide de fait l’allusion à QUEENSRYCHE), soit tous les ingrédients pour faire de Thorns un futur classique, et l’album qui permettra de replacer Tony MARTIN au générique des plus grand chanteurs.
Titres de l’album:
01. As the World Burns
02. Black Widow Angel
03. Book of Shadows
04. Crying Wolf
05. Damned by You
06. No Shame at All
07. Nowhere to Fly
08. Passion Killer
09. Run Like the Devil
10. This Is Your Damnation
11. Thorns
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