Il m’a fallu exactement vingt secondes pour craquer pour le quatrième album des américains de SAVAGE MASTER. Le temps que le premier riff de « Hunt At Night » s’impose sur fond de mid tempo rageur, et l’opération séduction était déjà réussie. Ceci étant dit, l’histoire d’amour entre les originaires de Louisville dans le Kentucky et moi ne date pas d’hier, et les trois premiers albums de la bande avaient déjà trouvé bonne place dans mon cœur de vieux rockeur, notamment parce qu’ils faisaient appel à une forme de nostalgie qui m’est complètement familière.
Trois ans après l’acclamé Myth, Magic and Steel qui les a définitivement installés au sommet de l’iceberg underground, les américains reviennent avec un quatrième long, chargé en électricité, sauvage comme une amazone défendant son territoire, et ombrageux comme un ciel d’orage prêt à éclater. On connaît la recette du quintet, se reposer sur des influences majeures et évidentes (JUDAS, JAG PANZER, OMEN, ACCEPT, MAIDEN), pour imposer une griffe plus personnelle que la chanteuse Stacey Savage plante dans les meubles d’occasion de cette brocante Hard-Rock de premier choix.
Aucun changement de line-up, une formation toujours soudée entre Larry Myers (guitare) Adam Neal (guitare), John W. Littlejohn (batterie) et Brandon brown (basse), et une direction artistique qui n’est pas prête à dévier pour s’aventurer en terre d’innovation et de culot. Et avec ce miraculeux Those Who Hunt at Night, SAVAGE MASTER vante les mérites de la chasse nocturne, au collet ou autres, pour emprisonner dans des pièges mortels tous les fans de false Metal.
Tout ce que vous avez toujours adoré chez ce groupe est au menu de ce quatrième banquet, préparé les petits plats dans les grands, mais fait pour être dévoré avec les doigts. Ces guitares massives et franches, en réminiscence des premiers émois Heavy de la première partie des eighties, ces quelques mélodies plus volontiers empruntées à la NWOBHM, cette fougue totalement US et cette agressivité transpirant, le tout dominé d’une voix de maîtresse bondage par une Stacey Savage à l’organe toujours proéminent. La chanteuse reste donc dans son registre médium, entre Dawn Crosby et Ann Boleyn, peste comme une teigne Heavy enragée par les concessions radiophoniques, et impériale comme une prêtresse de magie noire contrôlant l’esprit de ses esclaves.
Dès lors le décorum, ces masques en cuir/latex, ces allusions SM n’en prennent que plus de relief lorsque cette bande-son les accompagne dans leurs tâches lubriques, mais cette partie fine évite la grossièreté d’une vulgaire partouze de banlieue entre prolétaires Rock, et se distingue auprès des plus élitistes en mode Eyes Wide Shut plus abordable.
Une fois de plus, Larry Myers et Adam Neal donnent tout ce que leurs guitares ont dans le ventre pour percer notre carapace, et tissent un canevas très serré sur lequel les volutes vocales de leur leadeuse coud des motifs occultes, ou gentiment paillards. Une formation solide qui accouche sans péridurale et à la dure d’hymnes Hard n’Heavy qui passeront le test du temps avec une aisance incroyable. J’en tiens pour preuve le guerrier « A Warriors Return », sorte de spécialité MANOWAR empruntée le temps d’un refrain puissant, ou le petit frère des classiques les plus sombres d’AC/DC « Rain of Tears », soit deux morceaux qui démontrent que le quintet US en a sous le coude et qu’il connait bien toutes les zones du paysage Metal qui l’entourent depuis les années 80.
Mis à vrai dire, Those Who Hunt at Night n’est qu’une accumulation de morceaux de bravoure qui résonnent dans notre mémoire, et qui rappellent à la garnison les plus preux chevaliers d’une époque qui renaît sans cesse. Evidemment à l’aise dans les saillies courtes et percutantes, le groupe ne rechigne pas à développer son propos pour proposer des choses plus construites et explosives, à l’image du pétaradant « The Hangmans Tree », que les SAVAGE GRACE auraient pu chiper aux EXCITER canadiens.
Un album dont le moteur rutilant tourne à plein régime, et dont la production exemplaire met en valeur toute la puissance. Aussi classique et formel qu’un hommage puisse l’être, Those Who Hunt at Night se veut chasse du Comte Zaroff, avec gibier humain un peu trop porté sur la modernité et le renouveau. Ici, on reste campé sur ses positions, et on décoche des flèches mortelles pour punir les hérétiques.
Le maître est donc toujours sauvage, mais magnifique dans la décadence et le stupre.
Titres de l’album :
01. Hunt At Night
02. Eyes Behind The Stars
03. Rain of Tears
04. Spirit of Death
05. A Warriors Return
06. The Hangmans Tree
07. Queen Satan
08. Vaster Empires
09. The Death of Time
Pour moi, par ordre décroissant préférentiel, ce sera :Massacra - Enjoy the ViolenceMercyless - Abject OfferingsLoudblast - Disincarnate
23/04/2025, 12:56
Allez, mon top 3 français des années 90: Massacra - Signs of the Decline Mercyless - Abject OfferingsLoudblast - Sublime Dementia
23/04/2025, 08:42
Je rajoute une couche avec l'album d'Anialator sorti en fin d'année dernière. Je l'ai beaucoup écouté et l'écoute encore avec plaisir.
22/04/2025, 19:35
Plus fan de Massacra que de Loudblast perso, même si je possède les deux premiers albums du groupe.
22/04/2025, 19:34
De mon côté j'ai toujours eu du respect pour le groupe même si ce n'est pas ma génération, je n'étais pas né quand ils se lançaient... Donc ils ne m'ont pas marqué comme ils ont pu le faire avec leurs fans de la prem(...)
22/04/2025, 17:35
Pour moi Loudblast, ce sont des suiveurs avec un bon train de retard sur ce qui se fait à chaque époque et Clearcut fait partie de cela... Bref, je ne suis pas très client de leurs albums, on m'avait chanté les louanges de Burial Ground, je me suis ennuyé..(...)
22/04/2025, 16:04
@RBD : ton dernier paragraphe est plein de vérité. Quant au pseudo DPD je préfère le laisser croire ce qu'il veut. Vu comment il écrit, il a pas dû encore sortir de l'école. J'encourage néanmoins les thr(...)
22/04/2025, 13:35
@Tourista : tu t'es trompé, la news sur les 40 ans de Loublast, c'est plus haut
21/04/2025, 20:53
Le Metal est parfois sur le fil du rasoir de la beauferie... Voire tombe carrément dedans.
21/04/2025, 11:45
Vidéo vue, merci.De mon côté, je préfère le son de Sublime à celui de Disincarnate et c'est aussi le style de death que j'affectionne. Bien lourd, posé et mid tempo tout en étant agressif. Par exemple, c'est pour cela qu(...)
20/04/2025, 18:02
Comme je le dis dans la vidéo, leur sommet c'est Desincarnate. Puis The Burial Ground. Je suis moins fan de Sublime.
20/04/2025, 14:08
Pour moi Loudblast c'est surtout Sublime Dementia et Cross the Threshold. (Quand à la vidéo je ne manquerai pas de la regarder ce soir).
20/04/2025, 12:45
Si je comprends, cette charge allait contre cette part non négligeable du public Metal qui reste bloquée aux groupes de leur jeunesse mais ont cessé de se tenir au courant dès qu'ils ont reçu des responsabilités (premier travail, première rela(...)
19/04/2025, 14:36
J'écrit comme un enfant de 5 ans ici et je dois encore ajouter des précisions, imagine le truc, peut-être que l'Ehpad c'est metalnews au final. Combien de personnes postent depuis leur lit de mort ici ?Le metal généraliste c'est d&eacut(...)
19/04/2025, 09:13
J'ai pas tenu 30 s...J'imagine qu'ils seront sur la mainstage au HELLFEST en juin prochain non ?
19/04/2025, 08:38