Il est libre Max, y’en a même qui disent qu’ils l’ont vu repeindre ses volets.
Oui, Max est libre, et depuis longtemps. Depuis 1987 pour être plus précis, date de naissance de sa créature difforme MERCYLESS. Sans pitié, le guitariste/chanteur nous broie les tympans depuis presque quarante ans, et a toutes les raisons d’être fier de son attitude. Car même si son médium d’expression a connu de longues périodes de silence, et quelques errances, il est aujourd’hui l’un des plus puissants de l’underground, français et international. On se demandait quand même s’il allait bientôt terminer de peindre ses volets pour venir nous grogner fleurette, puisque The Mother of All Plagues accuse aujourd’hui quatre ans d’existence…le tempétueux musicien revient donc pour nous exposer les mécanismes régissant le monde d’en bas, ses créatures, ses divinités et ses blasphèmes.
Those Who Reign Below voit Osmose choper la balle au rebond, et ce huitième album est fait de cette matière que les pionniers adorent. Ce mélange subtil de fragrances extrêmes, entre Death et Thrash Metal, entre mélodies et attaques soniques, entre la Floride et Stockholm, quelque part sur Mulhouse, dans ce Grand-Est qui subit les sévices de ce quatuor depuis si longtemps. Si longtemps que l’inspiration pourrait venir à s’essouffler. Mais ce serait bien mal connaître Max que de le croire capable de nous refiler du matos de troisième main.
Rien n’a vraiment changé, et les choses sont toujours aussi violentes. Huit longue-durée, pour un patrimoine classé, et des œuvres protégées. Je me souviens encore du temps où je découvrais les premières exactions du groupe, à l’orée des années 90, via ce fameux tape-trading qui nous a tous permis de rester collés à la réalité des faits.
MERCYLESS 2024 est donc en forme. Alors que son pendant 2020 subissait de plein fouet le marasme du confinement, la version actuelle est décomplexée, et osons-le dire, acharnée. Ces rythmiques en chien de fusil, ces lignes vocales exhortées comme des commandements suprêmes, ces riffs directement sortis du congélateur à morbide, et cette attitude globale qui tient du perfectionnisme le plus sauvage, tout est là, et bien plus encore.
Raph Henry du studio Heldscalla a apporté un soin particulier au son de cet album, qui résonne comme un dernier avertissement lancé des profondeurs de la terre. « Extreme Unction » a d’ailleurs l’allure des ultimes soins prodigués à des mourants - nous évidemment - et nous oint de son propos acide et de son réalisme rythmique impitoyable. On y entend le groupe à son meilleur, toujours classique mais jamais claqué, avec cette attaque de guitare incomparable qui a fait de Max l’un des frontmen les plus respectés avec Alex d’AGRESSOR et Stéphane de LOUDBLAST.
Musicalement parlant, rien n’a changé. La cathédrale sonore ne s’est pas racheté une conduite, et le quatuor (complété par Yann Tligui à la basse, Laurent Michalak à la batterie et Gautier Merklen à la guitare) est toujours aussi porté sur les règlements de compte avec les religions et le côté le plus macabre d’une existence qui devrait bientôt arriver à son terme.
Dans un registre qui lui appartient, et très influencé par l’école US, MERCYLESS continue son travail de sape en lâchant ses chiens de l’enfer, des mâtins qui sortent les crocs et vous égorgent comme sur cet impitoyable « Thy Resplendent Inferno », qui sonne comme un inédit de premier choix du MALEVOLENT CREATION de légende, ou cet acharné « Crown Of Blasphemy » qui n’a pas oublié l’importance d’un MORBID ANGEL, dans un dogme traduit du Crossover le plus rude entre Death technique formel et Thrash mortel.
Carré, propre, gonflé aux entournures, carburant au cyanure musical, Those Who Reign Below ne dénote évidemment pas dans la discographie opulente de nos amis, et s’inscrit dans une logique de composition imposée dès le comeback de 2011. On y retrouve donc ces réflexes instantanés qui permettaient à Abject Offerings de s’imposer en Europe, et de propulser le groupe dans le cénacle restreint des artistes les plus crédibles. Ne se contentant pas de réchauffé, Max reste dans les clous, s’énerve quand il le faut, et oblige son batteur à jouer sa partition la plus échevelée, réclamant des blasts régulièrement, et des roulements de grosse caisse fermes.
Alternant avec beaucoup d’intelligence oppression et exactions, Those Who Reign Below résume quatre décennies d’une carrière bien remplie. On sent le vice et la luxure sur le très floridien « Chaos Requiem », le désir de bestialité clinique sur le bref et impitoyable « Absurd Theatre », et la vitesse sans précipitation sur « Sanctus Deus Mortis », dernier gros morceau qui nous en laisse dans la gorge.
Sans provoquer l’originalité, MERCYLESS nous donne exactement ce que nous attendions de lui. Un Death Metal solide teinté de Thrash, fluide, autoritaire et mélodique. Toujours aussi barbare et sauvage, Max continue son petit bonhomme de chemin en pulvérisant les lieux communs sur une nostalgie que certains peuvent légitimement invoquer plus que les autres.
Pas de pitié. Un crédo des années 80 qui effraie toujours autant en 2024.
Titres de l’album:
01. Extreme Unction
02. I Am Hell
03. Evil Shall Come Upon You
04. Phantoms Of Caïn
05. Thy Resplendent Inferno
06. Crown Of Blasphemy
07. Prelude To Eternal Darkness
08. Chaos Requiem
09. Absurd Theatre
10. Sanctus Deus Mortis
11. Zechariah 3:1
Hâte de l'écouter, celui-ci !
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Vu cette année au rock and eat, rencontre max une de mes legendes, en concert ça déchire et toujours aussi
Malsain, hate d'écouter le nouvel album
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