Metaltouch - Zero Radicalism
Le roi Midas transformait en or tout ce qu’il touchait. Sympa économiquement, ce qui évitait de se creuser la tête pour finir le mois, mais plutôt pénible au moment du repas ou d’éventuels câlins sous la couette. Les colombiens de METALTOUCH quant à eux, transforment en Metal tout ce qu’ils jouent, en Thrash plus particulièrement. Les fans du genre les avaient découverts à l’occasion des deux EP’s déjà publiés en 2015 (Entering the Chaos) et 2017 (Terror.INC), mais c’est en 2022 que le quatuor fait son entrée dans la cour des grands avec ce premier long Zero Radicalism. Pas de radicalisme donc, et c’est un leitmotiv qui convient très bien à cette musique agressive mais modérée, puissante mais modulée, sérieuse mais striée de mélodies larvées, pour un résultat pro aux entournures et assez délicat en écoute.
Andres Rodriguez (basse), Juan Restrepo (guitare), Andres Ricardo Acosta (chant) et Alejandro Barrera (batterie) jouent donc sur la corde sensible de la nostalgie des années 80, mais pas celle bestiale d’Amérique du Sud, plutôt celle fine et nuancée d’Amérique du Nord. Les musiciens s’amusent parfois à jouer des convenances pour signer des titres assez décalés et soutenus par une grosse basse NYHC (« My Battle », hypnotique et bancal comme il faut), mais se sentent aussi à l’aise dans les structures les plus old-school, avec une rythmique solide et syncopée juste ce qu’il faut et une guitare qui se souvient des licks les plus accrocheurs de SLAYER (« Zero Radicalism », hymne, pour le moins).
Ceci étant dit, on sent que les gus aiment l’originalité, ce que démontre avec panache l’improbable reprise de « You Spin Me Round » des fardés et veloutés DEAD OR ALIVE, ou l’instrumental « My Land », truffé d’harmonies sucrées et légèrement Folk. Une envie de se démarquer du reste de la production vintage, du talent dans l’agencement, et de réelles capacités individuelles, voilà qui transforme ce premier essai et qui rapporte donc sept points aux METALTOUCH. Album un peu court au vu du potentiel dégagé, d’autant que la fin de l’histoire propose deux titres déjà lâchés en version studio, dans un contexte live cette fois-ci. Nous n’aurions pas craché sur deux ou trois originaux supplémentaires, le répertoire montrant des signes d’ingéniosité et de professionnalisme.
Vivement donc la suite des événements, puisque les colombiens projettent une image très séduisante, et qui nous fait oublier pendant une petite demi-heure les facilités nostalgiques d’usage.
Titres de l’album :
01. Acid Rain (Intro)
02. Zero Radicalism
03. Run or Die
04. My Battle
05. You Spin Me Round
06. My Land (Instrumental)
07. Get Out My Way
08. Zero Radicalism (Live)
09. Run or Die (Live)
Palm Tree Death Incident - Anarchy Inc.
PALM TREE DEATH INCIDENT, voici un nom pour le moins original pour une musique assez classique (mais…pas que). Avant d’aller plus loin, deux petites précisions qui ont leur importance : le groupe de Gleason, Tennessee, n’existe plus en 2022, et cet Anarchy Inc n’est pas une œuvre posthume en forme de compilation, mais bien la réédition en format digital de la première démo/album du groupe, sortie en 2007. Anarchy Inc a en effet été disponible en CD pendant quelques temps avant d’être épuisé, et c’est donc avec plaisir que nous pouvons retrouver ce groupe dans son jus, doté d’un son béton, mettant en relief un sens certain de la composition.
A l’époque, il y a quinze ans, le quatuor était formé par Hellrider (basse), The Shredder (guitare), Doombringer (chant, batterie) et The Wrath (chant/guitare), soit quatre pseudos rigolos pour une musique qui ne l’était pas vraiment. Sans prétendre qu’en continuant sa route le groupe aurait pu connaître une carrière enviable, autant dire que cette démo faisait montre d’un potentiel certain pour jongler avec les sous-genres, et faire montre de dispositions solides au Crossover le plus joyeux et féroce.
Entre Thrash classique et démonstration Speed imparable, PALM TREE DEATH INCIDENT ouvrait grand l’éventail de ses dispositions, et signait parfois de véritables hymnes à la violence, comme le démontre la petite bombe nucléaire « The Messenger », qui permettait à The Shredder de mériter son pseudo, ou la blague de potache Speedcore/S.O.D « CRACKRoCK ». De l’envie donc, ne pas se prendre au sérieux tout en jouant sérieusement, un paquet de riffs classiques au service d’une volonté de démarquage, voilà donc pour une démo qui peut s’appréhender comme un véritable album, celui que le groupe n’a jamais eu le temps d’enregistrer.
Les bonnes surprises succèdent aux morceaux pondus par des iconoclastes, qui en fait, distillent ce nouveau répertoire depuis des années sur la toile, et notamment sur leur page Facebook. On gardera pour la fine bouche le groove incroyable de « Eat Shit and Die », entre PANTERA et les CIRCLE JERKS, les allusions plus ou moins fines mais carrément jouissives de vitesse et de hargne (« Drugs Are a Man's Best Friend » difficile de faire plus intense, comme quoi la drogue, c’est pas toujours mal), mais aussi les éléments ambitieux et évolutifs sur le final « Wormz », composition sournoise à la basse roublarde et au chant un peu de traviole.
Il est toujours temps de rattraper le temps perdu, et de télécharger cette petite merveille de fun pour se souvenir d’un groupe qui n’a pas laissé grande trace dans l’histoire du Thrash, mais qui avait pourtant la plume assez inspirée pour figurer dans les encyclopédies à la rubrique « l’underground qui le mérite ».
Titres de l’album :
01. End of Dayz
02. Blackened Cross
03. The Messenger
04. Tool
05. Eat Shit and Die
06. Frenzy
07. Cold Dead Kiss
08. CRACKRoCK
09. (jen)ocide
10. Screams of Pain
11. Placebo
12. Ode to Britney Spears
13. Drugs Are a Man's Best Friend
14. Wormz
Dиверсант - Ненависть и отчаяние
New-Wave Thrash Metal band formed in 2010 in Russia, Saint-Petersburg
Ainsi ce présente ce quatuor (Yuriy Konovalov - basse, Dmitriy Zhgun - guitare/chant, Mediar Khayrat - guitare et Nikita Tretyakov - batterie), et force est d’admettre que cette accroche simple et directe est la bonne. Mais alors, me direz-vous, qu’ont accompli ces originaires de Saint-Pétersbourg en douze années de carrière ? Pas grand-chose effectivement, si ce n’est un EP lâché en 2015, avant, régulièrement, de proposer à son public quelques morceaux en guise de singles jusqu’en 2017.
DИВЕРСАНТ, loin d’un combo nostalgique de plus, souhaite donc s’inscrire dans la nouvelle vague des groupes Thrash ayant bien retenu la leçon de leurs aînés. Ненависть и отчаяние, premier album est donc solide de bout en bout, méchamment épais, parsemé d’idées formelles mais efficaces, et dominé par un groove permanent, même dans les instants les plus débridés. On reconnaît de ci de là du PANTERA, quelques accents à la SHAH, les précurseurs russes, mais aussi du CHANNEL ZERO, de la NOLA bien travestie, quelques clous de girofle fournis par CORROSION OF CONFORMITY, et surtout, du Heavy bien large d’épaules, pour un résultat plus que probant : convaincant.
Loin du vintage bradé dans les friperies musicales, DИВЕРСАНТ actualise la violence, la traite sous un angle technique (« Камеры »), presque progressif parfois, sans oublier d’y injecter une bonne dose d’ingrédients externes pour la transformer en Fusion euphorique et délicatement Funky/Hip-Hop (« Чехарда »). Beaucoup de pistes à suivre donc, pour un premier album impressionnant de maîtrise et d’originalité. A tel point qu’il aurait pu faire l’objet d’une chronique individuelle, tant ses morceaux se retiennent facilement.
Mais l’essentiel est d’en parler, et en bien. Entre Thrash d’obédience nineties et brutalité chaude contemporaine, Ненависть и отчаяние est une véritable oasis dans un désert d’inspiration, et relègue la concurrence trop timorée à des kilomètres à la ronde sur des chameaux fatigués de porter le poids des années. Rapide, concis, précis, maniant la saccade comme Leatherface la tronçonneuse (« Оставь Мой Мир »), imposant des breaks lourds et angoissants, DИВЕРСАНТ est donc une excellente surprise venue de l’underground, et Ненависть и отчаяние mériterait une distribution moins confidentielle, aux mains d’un label spécialisé dans la cause Thrash.
On retiendra de cette affaire un flair certain pour peaufiner des intros atmosphériques (« The Oath »), une dualité de guitare probante, un chant agressif mais compréhensible, et un panache indéniable pour jouer avec le Blues et l’insérer dans un contexte plus radical. Des traces évidentes de PANTERA donc, comme je le soulignais, mais des moyens plus personnels pour poser une conclusion énorme (« Будущее Нашего Вида »), et se rapprocher des grandes icones d’antan, TESTAMENT, EXODUS, et évidemment METALLICA ou encore FLOTSAM & JETSAM.
Original, addictif, ce premier longue-durée est hautement recommandable, et DИВЕРСАНТ donne enfin à sa carrière l’impulsion qu’elle méritait depuis longtemps.
Titres de l’album :
01. Чёрный
02. Камеры
03. Чехарда
04. Оставь Мой Мир
05. Голова
06. Отсчет
07. The Oath
08. Если Бы Мы Все Были Равны
09. Будущее Нашего Вида
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