Oxygen Destroyer - Spawned By The Horrors of Thermonuclear Warfare
Seattle, ce sont évidemment les souvenirs 90’s des groupes qui ont renversé le Hair-Metal, mais c’est surtout l’une des villes les plus prolifiques à la scène la plus originale des Etats-Unis, à égalité avec Boston et Portland. Et aujourd’hui, une fois encore, l’état de Washington nous donne une preuve de la créativité de ses citoyens via cette compilation des OXYGEN DESTROYER.
Pour ceux peu au fait des traditions cinématographiques nippones, OXYGEN DESTROYER est le nom d’une arme utilisée pour tuer le vilain Godzilla, ce saurien géant qui ne supporte ni les architectes, ni les aviateurs. Mais c’est aussi le nom d’une bande hirsute multipliant les formats de sortie depuis sa création en 2014. Jugez du peu, pas moins de deux longue-durée, quatre splits, deux démos, et enfin cette compilation, divisée en quatre parties, et huit morceaux, pour apprécier le travail de brute de ces défenseurs de la violence bio.
Alors évidemment, les monstres c’est rigolo, mais lorsqu’ils arrivent sur l’écran, il faut que la musique soit bien choisie pour que l’effet soit maximal. Alors, un duo entre Puff Daddy et Jimy Page, c’est marrant et superbement Rock/Hip-Hop, mais du Black Thrash à tendance Death/Thrashcore c’est quand même beaucoup mieux. Ainsi, sur Spawned By The Horrors of Thermonuclear Warfare, les originaires de Seattle nous bombardent de tous les côtés, et nous offrent une guerre thermonucléaire de série B, pour le plus grand bonheur des adeptes de Thrash vilain et radioactif.
D’ailleurs, est-ce vraiment du Thrash per se ? On se pose la question, et puis on s’en cogne finalement, parce qu’on connaît les deux albums de ces bourrins (Bestial Manifestations of Malevolence and Death, 2018 et Sinister Monstrosities Spawned by the Unfathomable Ignorance of Humankind, l’année dernière), parce qu’on adore ce son de caisse clair si sec et net, et ces riffs tronçonnés par paquets de douze qui turbinent comme un gros lézard pas jouasse parce que les mouches se font rares.
Pour détailler, quatre line-up différents s’affrontent dans cette joute où le seul vainqueur est l’auditeur, avec pour point commun la présence de Lord Kaiju à la guitare et au chant, de Joey Walke à la guitare ou à la basse, et de Chris Craven et Rodney Serrano à la batterie. Après, la différence de niveau sonore entre les titres pourra choquer les puristes de la stabilité, mais accentue cette impression de chaos découvert par hasard, les morceaux assez similaires sont plaisants et violents, et l’ambiance générale celle d’un film catastrophe avec secrétaire de mairie souillée par un gigantesque monstre qui se sent un peu seul. Recommandé aux adeptes de la séance drive-in du samedi soir, en bonne compagnie, qui se termine sur la banquette arrière à se raconter le film la bouche pleine.
Merci Seattle.
Titres de l’album :
01. Sons of the Necrobeast
02. Cyclopean Razorbeast
03. Dessicated by Parasitic Arthropods
04. Onslaught of the Precambrian Hordes
05. Summoning the Moth of Divinity
06. Subsumed Within the Bowels of the Perennial Monstrosity
07. Spawn of Contamination
08. Relentless Desire for Nuclear Radiation
Vorlust - Lick the Flesh
Après Seattle, Oakland et la Californie, et après le Death Thrash thermonucléaire, le Black Thrash à tendance bestiale. On ne s’ennuie jamais dans l’underground, et les VORLUST nous proposent donc leur premier album, en totale autoproduction, qui sent bon des pieds et qui résume trente minutes de vie en enfer avec des diablotins vous fouettant de leur queue fourchue.
Trois ans après leur démo Beast, un an après leur split en compagnie des ASTRAL BUTCHER, les VORLUST nous offrent un menu plus copieux, et une salve de morceaux à rendre addict Lucifer lui-même. Mené de voix de succube par Cunnus, blonde fatale qui manie aussi la basse, VORLUST s’appuie sur un côté primitif très prononcé, et un amour du Metal noir et poisseux des plus sincères.
On pense au MAYHEM des années Deathcrush se faisant les dents sur BATHORY et SODOM, mais aussi à toute cette vague de Black Thrash US qui sévit depuis quelques années. Pas de technique excessive donc, mais une science du riff redoutable, quelques cris bien rauques et autres raclages de gorge en règle, pour une demi-heure de violence paillarde, qui rappelle le POSSESSED le plus cru, et les débuts de la dégénérescence pour le Thrash classique, prêt à copuler gaiement avec tous les autres styles.
Evidemment, on a déjà entendu tout ça un certain nombre de fois, mais on apprécie toujours cette crudité et cette franchise, spécialement lorsqu’elles s’accompagnent d’un bon gros lick redondant et gluant. Ainsi, « 13th Circle » joue parfaitement son rôle d’éclaireur, et nous gicle au visage comme un mufle éjaculateur précoce, bondissant d’une rythmique sauvage (Avinash Mittur - batterie et Cunnus donc, basse), pour mieux se poser comme une mouche à miel sur des cordes légèrement rouillées (Dustin Ponko & Sonny Reinhardt - guitares).
Lick the Flesh est donc efficace, rempli de gimmicks purement 80’s, parfois ambitieux et évolutif dans les hits (« Creatura », sombre, moite et sexualisé à outrance), offrant des transitions à la « Danse Macabre » du FROST (« Templo de Carne »), pour mieux nous aplatir la tronche d’un ralentissement Heavy sabbathien (« Tormenta », qui pue sévère du cimetière), et nous laisser complètement à plat, sur le sol de la salle de bain, persuadé que les femmes sont toutes des démons avides de sang et de semence (« I Am Woman I am Beast », horrifique et très Hammer).
Un premier LP très bien agencé, intelligent dans le blasphème, qui donne envie d’en savoir plus que ce quatuor américain fan d’Anton LaVey et des productions Blumhouse. De l’excellent Black Thrash, joué par des passionnés, qui mélangent dans le même shaker DEATH SS, COVEN, SODOM et HELLHAMMER. Un sacré cocktail, pas vraiment fait pour les âmes et foies sensibles.
Titres de l’album :
01. 13th Circle
02. Venomous Scent
03. Creatura
04. Templo de Carne
05. Tormenta
06. Divine Agony
07. I Am Woman I am Beast
Nuclear Tomb - Offer Your Life
Terminons ce petit périple Thrash américain avec le Baltimore si cher au cœur de John Waters. Le Maryland est donc assez fier de nous présenter le deuxième EP des locaux de NUCLEAR TOMB, au nom qui peut éventuellement aiguiller sur la mauvaise piste. Alors qu’on s’attend à un saucissonnage Death putride en règle, nous voilà confrontés à un brutal évolutif et intrigant, dissonant lorsqu’il le faut, et subtilement coupé 80’s et 90’s.
En quatre morceaux seulement, A. Morris (basse), JD (batterie), M.Brown (chant/guitare) et Matt Ibach (guitare) nous entraînent dans leur monde à part, résolument analogique, avec ce son si sec caractéristique de l’extrême underground de la seconde moitié des eighties. Sauf que la nostalgie pure n’est pas la bonafide de ces animaux-là, qui préfèrent expérimenter dans leur coin, et mixer SADUS, NOCTURNUS, BLIND ILLUSION et PSYCHOTIC WALTZ, pour obtenir un breuvage chargé en alcool de décibels, mais raisonnable en pulpe de BPM.
On appréciera une fois encore cette production casher, avec cette batterie dont les roulements n’ont aucun écho dans la pièce, cette énorme basse limite Grindcore, et ce chant si rauque réminiscent des glorieuses années de PROTECTOR. Entre Black Thrash et Death progressif, les NUCLEAR TOMB n’ont pas choisi, mais attendent quand même le troisième morceau pour monter dans les tours et dévoiler un peu plus leur art. Art qui consiste à débrider la laisse des guitares pour qu’elles explorent le plus de terrain possible, et à assembler le plus de parties possibles pour créer un climat envoutant et légèrement occulte.
Ainsi, « Human Error » est sans conteste le haut fait de ce moyen-format, qui nous rappelle les magiques MORBID ANGEL, plus portés sur l’ingéniosité Thrash que sur le satanisme Death, immédiatement suivi en termes de qualité par le final gargantuesque de « The Grand Carcass », qui multiplie les figures de style et les prouesses individuelles.
Sans me montrer mesquin envers les deux autres groupes de cette rubrique, autant dire que les NUCLEAR TOMB font partie d’une division plus relevée. La seule chose que l‘on regrette est évidemment la brièveté de l’ensemble, qui commençait à révéler sa magie à mi-parcours et qui aurait mérité une prolongation. En attendant le jour béni d’un LP, célébrons de concert le talent incroyable de ce quatuor de Baltimore, qui n’aurait jamais pu illustrer un film de John Waters, mais qui prouve que le Maryland compte en ses rangs des musiciens de pointe. Un Thrash très, très agressif, aux portes d’un Death technique, pour un parti-pris aussi esthétique que violent. Un équilibre pourtant dur à obtenir, mais imposé par cet Offer Your Life pour lequel on ne donnerait sans doute pas sa vie (faut pas déconner pour quatre morceaux non plus…), mais pour qui on pourra consacrer quelques heures d’écoute pour décortiquer tous les plans, et idées.
Titres de l’album :
01. Offer Your Life
02. ...and the Lamps Expire
03. Human Error
04. The Grand Carcass
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