Ils sont trois, comme les légendaires BULLDOZER de l’époque (Marco " Big Jerk " Lecce – chant/basse, Piero Greco - guitare, Patrizio Panariti – batterie), viennent d’Italie comme les légendaires BULLDOZER de l’époque (Lizzano contre Milan), et jouent du Thrash sans concession comme les légendaires BULLDOZER de l’époque. Est-ce à dire que les DRASTIC SOLUTION sont les BULLDOZER de l’époque de maintenant ? Non, bien que les points communs soient parfois évidents. On trouve entre les deux groupes cette même inclinaison à traiter de sujets de société sérieux comme d’autres au second degré moins pointilleux, et surtout, une propension à jouer une musique extrême en gardant sous le coude un aspect paillard et résolument personnel. Mais si comparaison il devait y avoir, j’autoriserais plutôt un parallèle avec les américains de WHIPLASH, pour cette approche un peu sourde et diffuse, quoique les italiens soient un poil moins misanthropes, et ne refusent pas le chaperonnage d’EXODUS et du SLAYER des premiers jours.
Sinon, tout ça tourne plutôt rond, et même parfois en rond tant les compositions semblent toutes issues du même moule façonné de vitesse raisonnable, et de perspirations Hardcore palpables. Crossover ? Oui, quelque part, mais plutôt light. Je verrais plutôt les choses sous l’angle d’un Speed/Thrash de transition, de celui qui expirait des sillons de certaines réalisations de la charnière 85/86, lorsque les flingués n’avaient pas encore l’audace de se frotter aux frontières d’un boucan désorganisé.
Mais tout ça sent quand même bon, et nous rappelle la scène Italienne des années 80, lorsque tout restait à faire et que les parallèles n’étaient pas encore trop envahissants. Niveau bio, les DRASTIC SOLUTION ont déjà commis un premier forfait, il y a trois ans, qui ne faisait pas grand cas de la cause qu’il épousait. Thrashers avait alors convaincu une large frange du lectorat underground, qui semblait se fédérer aux accents pur Thrash de ce premier jet qui ne cherchait pas la sophistication. Depuis, silence radio, à tel point qu’on pensait le groupe éteint, alors qu’il n’était qu’en veille.
Et de répétitions en concerts maison, le trio a fini par revenir dans notre giron en septembre via cette seconde formalisation Thrash Till Death, qui enfonce encore un peu plus le clou de la fidélité dans le cercueil des suiveurs de mode incapables de rester collé à une optique. Ici, là, et à côté aussi, du Thrash donc, plutôt modéré, mais suffisamment euphorique pour vous faire headbanguer, et vous replonger dans les temps reculés où la Bay Area et la Ruhr débitaient de l’acier par albums entiers, pour faire des étincelles et savourer une bonne syncope bien biseautée. Sur une rythmique simple comme mosh se greffe donc une guitare qui n’a pas les cordes dans sa poche, et qui sait distiller des riffs sinon top, du moins assez pertinents pour accrocher l’oreille. La simplicité est de mise sur ce second LP qui ne cherche pas à épater, mais bien à éclater, et qui remplit sa mission sans genou ployer. Inutile donc de chercher le raffinement technique ou l’esbroufe électrique, ici, on admire des brulots comme Power And Pain, Bonded By Blood, Retaliatory Strike, Black Metal et autres Show No Mercy, qu’on se permet d’adapter aux vues Crossover des classiques Speak English or Die ou Game Over. De temps à autres d’ailleurs, le Punk et le Hardcore prennent la mesure sur le Metal, et le pogo s’encanaille d’une rythmique up qui vaille que vaille, soutient une guitare et une voix aussi rauques et déchirées l’une que l’autre (« Thrash Till Death »).
Classique et formel, Thrash Till Death se satisfait très bien de morceaux simples et courts, qui répètent plus ou moins les mêmes motifs en les agrémentant parfois de breaks plus intuitifs. A ce titre, les trois premières interventions « Fucked By… », « Extreme Problem Extreme Solution » et « Taste of Blood » sont sensiblement les mêmes et nous entraînent dans un tourbillon de saccades et autres pieds sur le champignon, tout en gardant la vitesse sous le coude pour ne pas tomber dans les travers d’un Thrashcore trop de travers. On joue juste et à la note près, pour ne pas trop se décaler, et il faut avouer que si l’ensemble dégage un parfum juvénile qu’on aime bien, on attend parfois le coup de rein qui va faire basculer la chose du côté obscur d’un Thrash plus radical d’outre-Rhin. Mais ainsi va la vie et roule le Thrash qui n’amasse pas mousse, et qui sous la houlette des italiens se porte bien, sinon mieux.
Un peu de Heavy façon Core pour se maintenir éveillé (« Killing »), des choses plus poussées qui cassent un peu le schéma pour le faire avancer façon TESTAMENT de « C.OT.L.O.D » (« T.O.J.I.F.Y.M.A »), mais aussi des longueurs qui nous laissent regarder passer les heures (« Adelphiliac », du SLAYER sans SLAYER, et trente ans après « Necrophiliac »), heureusement corrigées par des éclairs de colère qui de leur brièveté permettent de se secouer (« Infamous Bastard », l’une de mes préférées…). En gros, un bilan plutôt positif pour un éventail assez restreint qu’on aimerait voir se développer un peu plus.
Mais assez intelligemment, le trio termine son effort sur une dernière attaque sonore plutôt bien balancée, et privilégiant un Heavy/Thrash assez envouté, dans l’optique du SLAYER de South of Heaven (« Stronger », titre prédestiné), qui laisse augurer d’une suite qu’on espère moins prévisible…Au bilan, ajoutez des soli pas vraiment dans l’air du temps et digne du tandem Hanneman/King de l’enfer, une voix râpeuse qui ajoute une plus-value Core, des arrangements sommaires et vous obtenez un LP de Thrash à tendance Crossover honnête, qui aura quand même du mal à surnager dans le marasme permanent de la surproduction ambiante. Il conviendra aux DRASTIC SOLUTION de redresser la barre dans la tempête et d’oser des idées moins systématiques pour pouvoir se faire remarquer. Mais si vous cherchez un LP assez court pour vous éclater entre deux cours, alors Thrash Till Death fera largement l’affaire. Pas de quoi se taper la tête contre les murs de la cour, mais largement de quoi faire chauffer ses chaussures.
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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