Là forcément, si je vous dis DEMOLIZER, Thrashmageddon, vous n’allez pas m’accuser de tromperie sur la marchandise. Et bien que pas mal de groupes aiment jouer l’ironie pour brouiller les pistes, çà n’est pas le cas de ces jeunes danois, vite repérés par LA maison de disques nationale qui n’a pas manqué l’occasion. C’est donc encore les pisteurs de Mighty Music que l’on retrouve derrière ce premier album, qui à n’en point douter marquera la rentrée de septembre de son empreinte. Formé en 2014 à Copenhague, Danemark, DEMOLIZER a d’abord battu pavillon RADTSKAFFEN pendant quatre ans avant de changer de pseudonyme pour se la jouer plus direct. Entre 2014 et 2018, le combo a tout de même pris le temps de publier un EP et un live, avant de se rebaptiser, et de nous asséner un premier coup dans la tronche sous la forme d’un EP, Ghoul, lâché il y a deux ans. Mais vous vous demandez sans doute ce qui a permis à un jeune groupe du Danemark de se faire repérer par un label aussi référentiel, et la plupart du temps éloigné de la cause Thrash ? Tout simplement le talent, mais aussi une exposition live non négligeable en tant que finaliste du Wacken Metal Battle danois, ce qui en effet a du aiguiser les curiosités. Et c’est donc un an plus tard que nous découvrons les travaux longue-durée de ces quatre marsouins, qui n’y vont pas par quatre chemins pour rallier la Californie ou l’Allemagne. Se réclamant sans détour d’une nostalgie fort à propos, les musiciens ne jouent le Thrash que sous son aspect le plus puriste et sous influences, négociant les virages à fond la caisse, sans oublier l’humour en route, ni la technique. Leurs compositions, assez simples, frappent fort, et l’aspect très professionnel de cette première réalisation réjouit, tout comme le côté « hymne » de certains morceaux qui ont largement leur place dans le patrimoine brutal mondial.
Thrashmageddon, l’Armageddon du Thrash, c’est en quelque sorte la leçon à tirer de ce premier LP avant même d’en avoir écouté la moindre note. Mais l’avertissement est franc, comme cette musique qui sous des aspects classiques ne manque pas une occasion de rappeler l’actualité de la vague old-school, remise au goût d’un jour un peu plus exigeant que les premières années de conquête. Dès le départ, ces musiciens paraissent sympathiques, et les quatre larrons pas du tout foireux (Ben "Polle" Radtleff: guitare/chant, Aria Mobbarez: guitare, Bjørn "Krölle" Hjortgaard: basse et Max Petrén Bach Hansen: batterie) connaissent leur boulot, et le prouvent en quelques secondes. Les quelques secondes d’intro de « Copenhagen Burning », gros burner judicieusement placé en ouverture et qui vous explose à la face comme un rire tonitruant de Tom Araya. Et c’est après une courte intervention à la guitare rappelant le score mythique de John Williams pour Jaws que tout s’envenime soudain pour atteindre une cadence d’exécution tout à fait respectable. Pris à la gorge, le fan reconnaîtra quand même le mélange entre la fluidité US et le radicalisme rythmique allemand, pour un cocktail SLAYER
/DEATHROW très vitaminé, et donnant immédiatement envie de détacher sa couette pour se croire dans un pit surchauffé. Le son, clair, propre et net est un atout non négligeable (production signée Lasse Ballade (KONVENT & SOLBRUD)), et si la basse se retrouve légèrement étouffée dans le mix, les guitares rattrapent aisément le coup, et la batterie profite d’une frappe sèche et matte. Tout ça commence donc très bien, et avec à peine trente-cinq minutes au compteur, on devine que les débats ne vont pas se calmer.
Ce qui n’empêche nullement les gaillards d’aménager des breaks finauds et très Mosh pour détendre l’atmosphère, sans perdre de vue le plus important dans le Thrash : les riffs. Ces riffs infernaux hérités de Mustaine, Hetfield, Holt, Ian, Petrozza, et qu’on retrouve en masse sur ce premier album qui se présente comme un nuancier de guitare exhaustif. Vrai point fort d’une première calotte en CD, cette accumulation de plans homériques et virils, mais juste assez fun pour ne pas qu’on se perde sur la route du trop sérieux. Néanmoins, faites attention, les mecs sont branchés en triphasé, et lorsque les BPM augmentent le rendement, l’effet est immédiat, et le cœur de thrasheur se prend 240 battements par minute (« Cancer In The Brain »). Les breaks lourds et emphatiques permettent l’application de la figure dite du « crapaud en hélicoptère », et les alternances jouent l’évidence : les DEMOLIZER ont tout compris à l’immédiateté de la musique qu’ils pratiquent. En version mid tempo diabolique, les danois assurent aussi comme des bassets, et « NTC » d’enfin oser laisser flotter quelques chœurs à l’allemande, et des reprises terriblement fluides et légèrement Core. Les compositions, la plupart du temps courtes évidemment, bénéficient parfois d’une petite prolongation, ce qui permet d’instaurer des ambiances plus tamisées et des réflexes moins systématiques. Ainsi, « Until I Die » se la joue TESTAMENT, ose un solo bien troussé et harmonique à souhait, apportant un peu d’amertume à cette ambiance surchauffée. Et bien que les interventions les plus modulées souffrent un peu de niaiserie mélodique (on ne sait pas si c’est fait exprès, mais ça sonne un peu faux et hésitant comme de l’Epic Folk des années 80), ces instants de contraste permettent de mieux apprécier la vitesse ambiante, d’autant que le groupe démontre tout son savoir-faire sur les compos les plus différenciées. Ainsi « Lost In Torment » est un classique instantané que les ASSASSIN et autre EXUMER auraient pu signer, tandis que le lapidaire « Gore » se savoure Speedcore de ses quarante-huit secondes rageuses.
Alors, tout est bon ? Presque, nous avons la concision, la cadence d’exécution, la fluidité de saison, des riffs béton (« MSW » et ses rebonds vraiment canon), et s’il n’y avait que ces quelques mélodies qui parfois sonnent un peu fluettes, plein eut été le carton. Mais ne soyons pas ronchon, pour un premier album, le résultat est largement probant, au-dessus de la mêlée, et laisse augurer d’un avenir mosheur pour les danois enragés. Un LP qui donne envie de se mettre en short et de slammer du balcon, sur la tronche des voisins du troisième certainement euphoriques de tant de dynamique.
Titres de l’album :
01. Copenhagen Burning
02. Cancer In The Brain
03. NTC
04. Bloodshot Eyes
05. Litany of Poison
06. Gore
07. Until I Die
08. Lost In Torment
09. Built On Slavery
10. MSW
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