Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais en 1990 est sortie une compilation baptisée Thrash the Wall, proposant des morceaux de quatorze groupes différents, dont quelques-uns n’ayant rien à voir avec le Thrash. Et bien en expurgeant cette compilation de ses entrées les plus discutables (MOTORHEAD, HELLOWEEN, RAGE, KING DIAMOND, OBITUARY), et en se concentrant sur ses représentants les plus logiques (XENTRIX, SEPULTURA, ATROPHY, PARADOX, GANG GREEN) et en secouant le tout pendant plusieurs minutes, on finit par obtenir un nouveau cocktail qu’on nommera pour plus de facilité THRASHWALL. Bon, OK, je ne suis pas certain que la genèse de ce groupe portugais résulte de cette méthode, mais il est certain que sa musique sonne comme un shaker géant mixant des ingrédients fameux, dont les groupes mentionnés entre les secondes parenthèses, mais aussi en ajoutant une sale dose d’EXODUS, SLAYER et TESTAMENT. En gros, ce combo émergeant non de la mer ou de nulle part mais bien d’Évora au Portugal représente la quintessence même du style dont il emprunte le nom, et appartient bien évidemment à la nouvelle vague Old-school de revival Thrash européen, qui commence à salement bomber le torse face à ses homologues américain et allemand. Créé en 2015, THRASHWALL a mis cinq ans avant de nous pondre un album digne de ce nom, mais autant dire que cet éponyme crève tous les plafonds et fait exploser toutes les statistiques. Il eut été facile au regard de sa durée compacte et de son intro digne de la légende « Hell Awaits » de comparer ThrashWall à une version moderne de Reign in Blood, mais l’approche lusophone est plus fluide, variée et fun que son modèle US, et pis de toutes façons, c’est c’lui qui dit qui est et THRASHWALL est UN PUTAIN D’ENORME GROUPE ET VOUS ALLEZ ECOUTER SON ALBUM NOM DE DIEU !!!!!!!
Pardonnez mon enthousiasme que mon clavier d’ordinaire modéré régule de lui-même, mais sincèrement, un groupe qui frise la perfection en un seul album a de quoi réveiller l’adolescent mosheur qui est en vous. Et c’est exactement ce que ThrashWall a accompli, sans se prendre la tête ni tergiverser, juste en utilisant les trucs les plus efficaces des combos les plus capés des années 80…et 2000. En effet, ce quintet (Garras - batterie, Gonçalo Branco & Nelson Coelho - guitares, Luís Rodrigues - chant et le petit dernier depuis cette année, João Martins - basse) réconcilie les générations, pique à MUNICIPAL WASTE de quoi ruiner la nappe d’EXODUS, louche vers la copie d’ENFORCED de quoi corriger les fautes de NUCLEAR ASSAULT, et tape POWER TRIP de quoi enfoncer le clou TESTAMENT. De près et de loin, ce crossover semble fondre dans un même creuset Fabulous Disaster, Beneath the Remains, The Legacy, Among The Living, pour recueillir le précieux Metal fondu, et en faire une statue moderne, brillante, imperfectible, et d’une valeur inestimable. Rois pour balancer du riff saccadé comme s’il sortait du hachoir, les THRASHWALL ne ralentissent que très rarement la cadence pour utiliser un mid tempo que Gary Holt et sa bande maîtrisaient à merveille, multiplient les soli propres, les accélérations qui font baigner les dents du fond, et de « War Outside the Wall » à « Mosh in the Hall », tout n’est que prétexte à la fête en skate et en jean troué, de posters de Tom Araya, de sourires de Chuck Billy, et de rotation des épaules des mecs de LEEWAY. Pas vraiment à cheval entre le Thrash et le Hardcore, car trop Metal pour ça, les portugais n’empruntent au Hardcore que son énergie street, ce qu’on remarque lors d’intros endiablées, notamment celle de « Insanity Alert ».
Je mets donc les choses au point avant que l’on ne m’accuse de copinage avec le groupe ou la maison de disques. THRASHWALL ne propose absolument rien de neuf, mais juste ce qu’on attend d’un album de Thrash nostalgique qui n’a retenu que les principes fondamentaux du genre. Aussi intense que le séminal Interstellar Experience d’ASSASSIN, aussi enthousiasmant que le The Legacy de TESTAMENT, aussi carré que le Beneath the Remains de SEPULTURA, et aussi fun que n’importe quelle saillie de MUNICIPAL WASTE, ce premier LP n’est que source de joie, de bonheur et de headbanging pour le fan de Thrash des années 80, qui assistera ravi au relookage de son style préféré version 2K. Alors que beaucoup de groupes confondent hommage et copie, les portugais braquent à tous les étages, mais s’approprient le butin pour le redistribuer aux aficionados, sans garder la monnaie. Ici, le plaisir est décuplé par la rage de cette rythmique qui semble capable d’assimiler tous les plans, et par l’envie d’une paire de guitaristes qui ne savent pas vraiment ménager leur médiator. Mais ce qui fait vraiment la force de ce groupe unique, c’est sa façon de rendre la violence légère et fun, à l’image de la devise
Good Friendly Violent Fun d’EXODUS. On s’en rend évidemment compte dès les premières mesures de « War Outside the Wall » qui entame les hostilités à la façon d’un SUICIDAL TENDENCIES bien énervé, mais dès que Garras accélère le tempo, la furie prend des allures de fête ininterrompue. Batteur très capable, le percussionniste multiplie les figures et les pirouettes, parfaitement soutenu par une basse ronde qui parvient à alléger les parties les plus furieuses. De son côté, Luís Rodrigues sonne comme le fils illégitime de Steve Souza et Chuck Billy, et multiplie les harangues, les chœurs achevant de conférer à l’ensemble cette patine hystérique.
Résultat : ThrashWall n’incarne rien de moins que l’album Thrash de cet automne, et partage la médaille avec les estimables CYANIDE GRENADE, dans un registre moins radical et plus syncopé (« Old Jail »). Et comme les THRASHWALL ne sont pas des rustres qui se cassent sans dire merci, ils nous laissent hilares et surexcités en lâchant une dernière bombe, ce « Mosh in the Hall » qu’EXODUS et SEPULTURA auraient pu partager en final d’une tournée commune en tête d’affiche. Alors, pour conclure :
THRASHWALL est UN PUTAIN D’ENORME GROUPE ET VOUS ALLEZ ECOUTER SON ALBUM NOM DE DIEU !!!!!!!
Titres de l’album:
01. Intro
02. War Outside the Wall
03. Old Jail
04. Warehouse Rampage
05. World Domination
06. Mental Destruction
07. Insanity Alert
08. Mosh in the Hall
C est clair que the Legacy devait être leur album de chevet marrant pour une génération qui n a pas connu cette époque.
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20