Du grec fier et puissant, ça vous tente en ce dimanche froid mais ensoleillé ? Bien sûr, puisque vous êtes fan d’un Metal franc et massif, sans trop de fioritures, et qui prend son essence dans les exploits les plus virils mais nuancés d’années 80 si prisées.
RUNNING FLAMES, quintet d’Athènes se livre donc via un premier long qui ne fait pas semblant de l’être. Plus de cinquante minutes de musique via neuf titres flambant neuf, et une tendance à recycler avec panache, quelque part entre IRON MAIDEN et nos NIGHTMARE, soit la quintessence d’un Heavy Metal noble, chromé, mais agressif et emplumé. De quoi rassasier les instincts les plus carnassiers, sans léser les amateurs de crème dessert bien sucrée.
D’un profil classique à outrance, RUNNING FLAMES tire son parti, et ne cherche pas à révolutionner la production actuelle. Pas vraiment old-school, mais pas vraiment new-school non plus, Through Fire and Sand chauffe le sable du désert d’un feu ardent, parfaitement symbolisé par cette pochette aux teintes chaudes, qui en révèle plus qu’il n’en faut. Et si les objectifs restent modestes (surtout en matière de production, crue et presque live), les attentes sont comblées, puisque ces musiciens ont pris le soin d’élaborer un répertoire de compétition, entre lyrisme flamboyant et agressivité de circonstance.
Enregistré par Costas Papadopoulos et Epameinondas Oikonomou, mixé par Costas Papadopoulos, masterisé par Epameinondas Oikonomou, Through Fire and Sand est un dossier à charge solide, qui reprend les principes de base du Metal pour les affiner d’une imagination plus délicate que la moyenne. Avec ses accents grecs prononcés, ses passages Folk bien amenés, cet album est beaucoup plus varié que sa catégorie ne le laissait à penser, et un morceau aussi subtil que « Persian King » permet d’apprécier une culture fouillée, qui nous guide sur les traces de légendes hellènes qu’on se raconte encore au coin du feu, dans les villages reculés aux maisons blanches et bleutées.
Dimitris Stavroulakis (batterie), Vaggelis Mountzouroulias & John Tzigounakis (guitares), Christos Orfanidis (chant), et Orestis Zannetopoulos (basse) se proposent donc de confronter les préceptes nord-européens aux coutumes du sud, et l’équilibre trouvé entre les diverses parties permet à ce premier long de se hisser d’une tête ou deux au-dessus de la production. Beaucoup plus charmant et dépaysant qu’une énième visite de Mykonos sous un soleil brûlant, Through Fire and Sand est un hommage à ce pays englué dans la pauvreté depuis des années, au taux de chômage aussi élevé que la côte d’impopularité de notre premier ministre.
Alors, oublions pour quelques instants cette catastrophique situation, pour apprécier les paysages musicaux dessinés par ces musiciens doués de la plume et des cordes. Loin du pamphlet rétrograde et simpliste que nous étions en droit de craindre, Through Fire and Sand est un magnifique album intemporel, qui ne cherche pas à s’ancrer dans une époque particulière. Comme une barque dérivant au gré de l’envie, les morceaux respirent, muent, mutent, et voguent au gré de mélodies superbes et d’arrangements magnifiques, nous offrant le spectacle vivant d’un « Show Me the Way », romantique comme un baiser athénien de fin de journée.
Avec deux segments dépassant allègrement une durée normale, RUNNING FLAMES souligne ses propres ambitions, et joue avec le son clair pour mieux frapper d’un coup de fouet de distorsion bien placé. « Black Waters », se joue de DIO pour mieux rappeler la scène Heavy européenne de l’axe 1984/1985, et place l’emphase sur la lourdeur, à la manière d’un MANILLA ROAD délocalisé en Grèce. On se prend donc de passion pour ce Metal intelligent et sincère, et si le travail de la basse peut remercier la méthode Steve Harris, les nombreuses harmonies doucereuses permettent d’éviter la tutelle trop envahissante d’un MAIDEN des grands jours.
Mais, en étant honnête, il convient quand même de souligner les points communs entre la NWOBHM de Dickinson et la nostalgie de RUNNING FLAMES, lorsque le tempo monte dans les tours et que les cavalcades vont bon train. Ainsi, « Vigilante » aurait pu figurer sur un best-of d’inédits de la vierge de fer, tant son ambiance belliqueuse et ses instincts guerriers rappellent le meilleur de Piece of Mind.
Un peu de costaud des années 90 pour se rapprocher d’un Heavy trapu, mais beaucoup de finesse instrumentale pour ne pas se faire happer par la mode du recyclage, et l’affaire est bien emballée. Nous aussi d’ailleurs, incapables de résister à l’assaut sévère d’un « Scorpion’s Bite » au dard affuté, qui pique et nous transforme en zombi Heavy prêt à donner sa vie pour la cause.
Rien de notable à mettre en avant en termes de créativité, mais une passion sincère, et une efficacité ne se démentant pas jusqu’à la fin du trajet. Les grecs nous gratifient même de quelques éclairs Hard-Rock brillants, avec en exergue la simplicité à la U.D.O d’un « Run in Flames ».
Mais l’envie d’en donner pour leur argent aux fans éventuels pousse le quintet à se lâcher complètement en fin de métrage, pour retrouver l’inspiration lyrique et romanesque de Steve Harris, avec un final orgiaque de proportions respectables. « Through Fire and Sand » est donc l’épilogue parfait pour un album en forme de voyage entre tradition et artisanat, à travers un Athènes moins touristique et plus typique.
Belle entrée en matière, et nos guides s’y connaissent pour déchaîner les feux de l’enfer.
Titres de l’album:
01. Race in the Sky
02. Dark Ages
03. Persian King
04. Show me the Way
05. Black Waters
06. Vigilante
07. Scorpion’s Bite
08. Run in Flames
09. Through Fire and Sand
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