J’avais quitté les THUNDERMOTHER en 2015 en tant que quintette, je les retrouve en 2018 en tant que quatuor. Ce sont les aléas de la vie de groupe me direz-vous, mais force est d’admettre que lorsque Filippa Nässil, guitariste et fondatrice de la troupe fait le ménage, elle ne le fait pas à moitié. Saluons donc l’entrée en piste de Guernica Mancini au chant (SOULS ON 11, ROYAL RUCKUS), de Sara Petterson à la basse et d’Emlee Johansson à la batterie (VISION, FRANTIC AMBER, SPITCHIC), pour un gang renouvelé de fond et presque en comble, rentrant dans le moule souhaité par Filippa, et dont les contours furent définis dès les premières années. Non, malgré cette formation renouvelée, le style n’a pas vraiment changé, presque d’un iota serait-je tenté de dire, et c’est donc avec plaisir que nous sevrons une fois encore nos oreilles de ce Hard-Rock in your face, joué no bullshit style, aux influences australes prononcées mais qui toutefois n’hésite pas à s’ouvrir à des horizons plus distanciés. Road Fever m’avait contaminé de son énergie de toutes les diablesses, et je n’avais pas hésité à l’époque à citer quelques références bien frappées, AC/DC évidemment, mais aussi les KIX, D.A.D., que j’avais juxtaposés aux immanquables AIRBOURNE, à MOTORHEAD, mais aussi aux RUNAWAYS, la moue lippue juvénile en moins et le torse bombé en plus, et une fois encore, ces mêmes clins d’œil sont toujours d’actualité, puisque ce troisième album éponyme ne trahit en rien la philosophie d’origine, en privilégiant un Rock joué Hard simple mais honnête, et surtout, carré aux entournures, et au moteur chromé qui carbure. Thundermother ne marquera donc pas la fin d’une époque, autre que celle symbolisée par la configuration en quintette, et les fans qui ont pu assister aux shows chauds du gang l’été dernier au Wacken ne seront pas surpris de retrouver leurs héroïnes dans un costume binaire qui leur sied à merveille. Car en faisant fi de toute innovation trop marquée, cet album au tempo en acier trempé les fera hurler sans discontinuer.
Lorsqu’on écoute THUNDERMOTHER, c’est par besoin viscéral. On sait quasiment d’avance à quoi s’attendre de la part d’un groupe qui n’a jamais joué la carte de la nuance ou de la dualité, et on apprécie ces hymnes à la vie sur la route pour ce qu’ils sont. D’autant plus que les brulots ont été captés à chaud, au studio Nordic Soundlab de Skara, avec Thomas Plec Johansson (Mustasch, Hardcore Superstar, Watain, pas mal comme références) derrière la console. Ce dernier a concocté aux musiciennes un son sur mesure, âpre mais pas trop, épais mais costaud, qui permet même à la basse de briller comme il faut. Dans les nouveaux rôles du casting, les trois bleusailles s’en sortent à merveille, et donnent le sentiment d’adhérer à la philosophie éternelle, sans que l’on sente le moindre effet de « pièce rapporté ». A tel point que ça en devient parfois troublant, à l’occasion du pamphlet crâmeur de bitume « Racing On The Mainstream », qu’un Jesper Binzer aurait pu enflammer de son gosier irrité. On sent le quatuor en pleine cohésion d’ensemble, et l’énergie énorme que dégage ce morceau valide toutes les transitions opérées par la leadeuse Filippa, qui doit certainement se réjouir de ses choix. Evidemment, malgré quelques variations de palette, on ne peut pas dire que Thundermother soit radicalement différent de Road Fever, même si quelques moments d’émotion disséminés de çà et là nous permettent de reprendre notre souffle. Ainsi, « Fire In The Rain » et son intro délicate et délicieusement fifties des nineties nous déroule le velours sur un tapis sonore plus subtil que d’ordinaire, et suggère quelques accointances rétrogrades avec la décennie des L7 et autres Rrriot Grrls à l’étendard fermement tenu. Non que la comparaison se valide au niveau du propos, mais le son, l’attitude et les options rappellent vraiment cette époque charnière où le Hard-Rock se voulait plus ouvert, et légèrement alternatif sur les bords. Mais rassurez-vous, les girls n’ont pas changé le leur, et marchent toujours sur le même trottoir Rock, qu’elles arpentent le pas leste et le geste preste.
D’ailleurs, impossible de se tromper en découvrant l’ouverture « Revival », qui dès ses premières notes paie son hommage au regretté Malcolm Young, certainement très fier de son au-delà de constater que son héritage est constamment pérennisé. Mais impossible non plus de ne pas relever que les filles ont légèrement adouci leur approche, et qu’elles osent des choses beaucoup plus abordables que par le passé, comme le démontre avec un certain flair « Hanging At My Door », à la limite d’un Pop-Rock purement eighties qui accepte son histoire et la raconte de son point de vue. Ce son un peu plus poli, ces respirations un peu moins strangulées de folie autorisent donc une plus grande variété de ton, et une linéarité infléchie, qui cherche une porte de sortie qu’on n’espère pas forcément commerciale, mais qui confère à cet éponyme effort une aura différente. Mais les burners sont toujours de sortie - comment pourrait-il en être autrement ? - et « Rip Your Heart Out », sous des atours un peu Punk de battre le rappel des troupes autour d’un refrain une fois de plus irrésistible. On sent que la maturité a pointé le bout de son nez, même si le passé ressurgit juste avant d’être rappelé (« The Original Sin », le Rock dans toute sa splendeur), et qu’il se montre aussi vif qu’un souvenir ressassé (« Quitter », de quoi vous filer des crampes Suzy QUATRO dans les jambes D.A.D.). D’ailleurs, le groupe le crie haut et fort, « We Fight For Rock N’Roll », autre pamphlet tonitruant qui nous ramène dare-dare dans le giron d’un binaire de bon ton, mais qui profite de modulations vocales plus prononcées émanant du gosier d’une vocaliste au timbre bien marqué. D’ailleurs, le choix de Guernica Mancini pour prendre en charge les vocal duties semble le bon, puisque les variations de la chanteuse s’accordent parfaitement des légères fluctuations de composition, que l’ambiance soit lourde comme un trente-huit tonnes de tournée chargé à bloc, ou que l’atmosphère se recueille d’un aftershow un peu nostalgique sur les bords (« Follow Your Heart », Blues, Pop, Rock, Alternatif, tout à la fois mais surtout, pas mal d’émotion au bout des doigts).
Et si « Children On The Rampage » semble marquer le pas de sa synthèse pas forcément transcendante, « Won’t Back Down » joue les au-revoir bluesy à souhait, et nous laisse sur un sentiment étrange, nous privant de l’épiphanie explosive qui nous revenait de droit. Mais comment en vouloir à un groupe qui joue la musique qu’il ressent, et qui respire le Rock comme il exhale le Hard ? Thundermother marque un peu le pas, se veut parfois un peu hésitant sur son optique générique, mais nous offre les morceaux les plus attachants du répertoire des suédoises, et surtout, une tentative de variété qui fait plaisir à entendre. On pouvait craindre une redite un peu redondante, mais le choix d’avoir ouvert quelques portes fut le bon, et comme le nouveau line-up passe admirablement bien son test d’entrée, la route tracée par le quatuor semble pavée d’or et d’argent. Il n’y a pas de mal à prendre un peu de distance avec ses convictions, et mieux vaut militer différemment plutôt que de se montrer limité dans le temps. Souhaitons que l’avenir sourie à ces musiciennes bénies, mais avec une musique pareille, il n’y a pas à attendre de paradis. Seul l’enfer supportera cette débauche d’énergie, quoique le purgatoire sente quand même une possibilité de rédemption.
Titres de l'album:
Juste regardé la dernière, il s'agit de la fameuse grotte aux cristaux géants (qui ne peut hélas être visitée..).
07/04/2025, 13:00
1 - Géorgie (le pays, pas l'état US)2 - Lozère3 - Kentucky4 - Belize5 - Belize6 - Mexique (état de Chihuahua)Voila voila. Une chasse au trésor ?
07/04/2025, 09:53
Et évidemment que les élections sont suspendues en temps de guerre, ça me semble logique.Genre il va organiser des élections avec une partie du territoire sous occupations lol, il y a plus urgent.
06/04/2025, 23:07
Mouais défendre l'impérialisme russe, aucun pays qui en était occupé ne regrette ce temps.et les arguments types les accords des minsk LOL, genre la Russie en a quelque chose à foutre de ces traités.Je sais pas ça fait vraiment r&ec(...)
06/04/2025, 23:02
@satan : tu veux dire comme ton Zelensky qui fait arrêter nombre de personnalités, interdire des partis et des médias par qu’il le considérait trop proche de la Russie? Ou parce qu'il profite de la loi martiale en vigueur en Ukraine piur ne pas organiser de n(...)
06/04/2025, 18:21
Je ne savais pas mais je suis pas surpris le moins du monde, j'ai l'impression que ces notions censées être précises se sont perdues, oui une femme peut vivre une relation abusive et être complaisante, être consentante et l'aimer sur le coup pour div(...)
06/04/2025, 11:29
Si je ne m'abuse, il a été blanchi des accusations qui pesaient contre lui. Et son dernier album est excellent !
05/04/2025, 13:57
@ Zgueg : Pour le coup ton pseudo est bien cohérent avec ton raisonnement, assez pitoyable je dois dire.Ton raisonnement est une sorte de gruyère déformé : tu oublies énormément d'éléments factuels et tu en déformes all&egrav(...)
04/04/2025, 20:08
@Warzull Pour le coup, dans cette news, c'est bien de politique dont il est question...
04/04/2025, 18:24
Personnellement cette scène post-black-mon-cul de bourgeois ouverts, particulièrement ouverts si je puis dire, m'emmerde tellement par son existence que je cherche systématiquement mon shirt le plus NS possible, essaye de m'empêcher d'entrer tu va devoir (...)
04/04/2025, 17:44
Chouette cher Simony on va se retrouver comme aux US ou la sécu scrute les patchs pour voir si rien est trop dérangeant. Je sais pas si je suis un sale vieux mais cette idée d'une scène safe ou rien est trop fashy ou radical j'en dégueule du matin au s(...)
04/04/2025, 17:38
Sortez les pop-corns, le message du patron du Motoc' sur la condamnation de la fachosphère du RN promet d'alimenter les longues soirées d'été
04/04/2025, 17:00
On en avait un "grand" festival de metal extrême, c'était le Fall of Summer et il a coulé, et pas à cause du Covid. Alors couillons, je ne me permettrais pas (et d'ailleurs je vais par ex voir Maiden en juillet comme un couillon
04/04/2025, 14:29
Je suis un grand fan d'Envy (bien qu'ils aient sortit leur pire album) et Cult of Luna, mais ce devrait être la limite. Rien à foutre de l'ouverture d'esprit.
04/04/2025, 11:34
Non honnêtement j'ai été trop gentil c'est une affiche de merde qui cherche à contenter tout le monde, est-ce qu'on peut avoir un grand festival de metal extrême ou c'est trop demander?
04/04/2025, 11:28
Mouais mais en même temps c'est un problème de la scène actuelle, tu as encore des couillons pour aller voir Iron Maiden ou Metallica, Alors ouais il y a du bon, mais tu payes majoritairement pour Trivium Dimmu Kerry King et ce genre de merdes. Il y a un temps ou sur ce t(...)
04/04/2025, 11:25
Autant je me contrefous de MM, autant je suis content qu'il puisse encore jouer malgré ses problèmes judiciaires.
04/04/2025, 08:18