Un rêve sans fin. En gros, un mélange entre l’histoire sans fin, un jour sans fin, et une créature de rêve. Sauf qu’ici la créature aurait plutôt des allures d’une muse tout de noir vêtue venue vous prendre pendant votre sommeil pour vous emmener vers un ailleurs pas franchement rassurant. Mais imaginons un peu le concept du rêve sans fin. Une nuit éternelle, peuplée d’images fantasmagoriques plus ou moins reliées au réel, des histoires sans queue ni tête, de la violence parfois, un peu de peur et de paranoïa, pour une fausse pénombre laissant filtrer la lumière d’une imagination post-mortem. Ça peut tenter, effrayer, en tout cas, l’idée n’est pas inintéressante pour celui considérant la réalité comme un coma prolongé dont il est impossible de s’extirper.
C’est l’idée qui a germé dans les cerveaux embrumés de deux leaders de l’underground, Derrick Vella (TOMB MOLD) et Justin DeTore (INNUMERABLE FORMS) au moment de mettre sur pied un projet commun. On connaît la dévotion des deux hommes pour la scène la plus cryptique, et leur fascination pour le Death et le Doom dont ils usent et abusent comme des armes de destruction massive. La collaboration entre le Canada et les Etats-Unis est donc enfin formalisée sous la forme d’un premier longue-durée qui la joue justement, avec seulement sept morceaux développés à l’envi.
Derrick Vella (guitare, douze-cordes, basse, basse fretless), et Justin DeTore (batterie, chant), ont donc uni leurs forces et leur passion pour accoucher d’un des albums de Death/Doom les plus romantiques et fascinants de l’année 2021. Sous couvert d’une agression larvée, les deux musiciens ont donc tissé des textures beaucoup plus complexes, reposant sur des bases de progressif mélodique des années 70, transposées dans un langage Doom des nineties. Il n’est donc pas difficile de jouer l’analogie en évoquant OPETH, ANATHEMA, PARADISE LOST, MY DYING BRIDE, et pourtant, Tide Turns Eternal a vraiment quelque chose d’unique dans sa conception. Tout semble formel, et très influencé par l’école Peaceville des années 90, mais ce mélange de mélancolie et de noirceur est à ce point équilibré qu’il pourrait passer pour une métaphore sur la vie et ses différentes phases.
A l’écoute du gigantesque pavé de plus de onze minutes « Dream Unending », il est impossible de ne pas repenser à cette époque bénie durant laquelle les groupes les plus extrêmes et Heavy rendaient hommage à l’écurie 4AD, tout comme à l’héritage seventies des PINK FLOYD ou le legs eighties des CURE. Mais même si ce premier album exhale des effluves bien connus des amateurs de fragrances douces-amères, il n’en possède pas moins un charme très particulier, mais aussi terriblement glauque. Loin d’un Séphora pour nez bouché par la nostalgie, DREAM UNENDING est une sorte de pot-pourri génial et odorant de tendances passées, mais à l’odeur toujours très tenace. Entre Doom/Death vraiment épais et grave, et romantisme gothique sincère, Tide Turns Eternal est une marée dont le flux et le reflux charrient des essences lointaines, comme une marée noire souillant une plage immaculée pour y laisser des cadavres en parfait état de conservation.
On aime évidemment ces riffs épais dont la tristesse est allégée de mélodies superbes et d’arrangements parfaits, mais on aime aussi ce formalisme qui nous ramène au temps des compilations de Peaceville, lorsque la nouvelle génération s’apprêtait à prendre le pouvoir. « Tide Turns Eternal », fonctionnant comme un épilogue/épitaphe, est un title-track à la majesté superbe, strié de notes en son clair, qui nous prépare à l’agression d’un Doom résigné, à peine enjolivé de riffs concentriques hypnotiques, et de quelques volutes de chant féminin.
Pour un premier effort, c’est évidemment une réussite totale, qui s’appuie sur l’expérience de deux musiciens méchamment rodés à l’extrême. Pour un album tout court, c’est la validation d‘un concept classique, qui ne se contente pas de recycler des ficelles usées et prêtes à s’effilocher pour de bon. Et en tant que rêve sans fin, DREAM UNENDING nous offre un voyage dans notre inconscient, à la recherche de repères perdus qui nous aideraient à accepter cette réalité qui sera la nôtre jusqu’à la libération finale.
Titres de l’album:
01. Entrance
02. Adorned In Lies
03. In Cipher I Weep
04. The Needful
05. Dream Unending
06. Forgotten Farewell
07. Tide Turns Eternal
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37