Il faut être deux pour être heureux. J’espère que ce cher Balou ne m’en voudra pas d’avoir détourné les paroles de sa chanson culte, mais dans la jungle des sorties Thrash, il est parfois utile de jouer sur les mots. Deux, un, duo, les Etats-Unis, et même le Kentucky, pour fêter la sortie d’un premier album pour le moins étrange, concocté par des locaux qui n’ont cure des formalités d’usage.
ANNIHILATOR, KREATOR, VEKTOR, STRANGULATOR, VAGINATOR et aujourd’hui AXICATOR, le suffixe en tor a toujours eu les honneurs des groupes de Thrash qui n’ont d’autre volonté que de tout détruire sur leur passage. Mais si Thor écrase tout avec son marteau, les musiciens tentent souvent de dégager leur allée avec une pelle, et l’efficacité n’est pas toujours suffisante pour se faire remarquer de ses voisins. Certainement charmants, Ben Ooten et Layne Saegar, guitaristes et chanteurs ont-ils les arguments de leur agressivité ?
Oui, parfois, de temps en temps, mais il est difficile de juger.
Difficile, parce que cette mixture de Thrash, de Black et de Heavy a de quoi déconcerter. Alors qu’on s’attendait à un piège classique de violence lubrique, ‘Til Thrash Do Us Part nous prend à revers, et se traîne le long d’un mid tempo balourd pour fans d’extrême un peu sourds. Sourde d’ailleurs comme la production de ce premier album, victime de son autoproduction et qui a un peu de mal à mettre ses idées en valeur.
Mais tout ceci est-il vraiment du Thrash, ou quelque chose d’autre plus difficile à cerner ?
Les riffs penchent pour la première option, mais le chant grognon, le tempo carton et les arrangements maison s’inclinent vers la seconde solution. Cette musique est en effet bricolée avec passion, mais laisse quelques points d’interrogation. A la manière des premiers groupes de proto-Black/Thrash sud-américains, AXICATOR déjoue et se défausse sur des possibilités autres, nous laissant circonspect face à tant de méchanceté.
A la manière d’un SLAYER jouant du POSSESSED en calmant les ardeurs de Dave Lombardo, à la mode SARCOFAGO plus éduqué et moins porté sur les rots, ‘Til Thrash Do Us Part est un drôle de machin qui déroute, et qui se gratte les croutes. Plus efficace qu’un énième pet nostalgique qui finalement ne pue pas plus qu’un gaz émis par un vieux clébard Punk, AXICATOR juxtapose les mélodies étranges et les riffs qui s’arrangent, et propose un entre-deux en ménage à trois, Heavy/Black/Death/Thrash, avec un invité de dernière minute.
Mais attention, qui dit original ne dit pas forcément létal. Un peu ambiguë, l’approche des américains ne convainc pas totalement, même si les riffs font le boulot la plupart du temps. Mais le son trop étouffé, la basse inexistante et le chant mixé en arrière-plan peinent à convaincre, et on a parfois le sentiment d’écouter une démo de PROTECTOR singeant gauchement les tics les plus Heavy de TESTAMENT.
Mais le coup est plutôt bien tenté. Conscients de leurs moyens limités, les deux compères misent sur l’originalité, et le démarquage old-school bien entamé. Proposant à intervalles réguliers des inserts harmonieux et doucereux, ils brouillent les pistes et brouillent l’écoute, sans brouter….Bref.
Plutôt concis mais ouvert, ‘Til Thrash Do Us Part est un petit OVNI qui passe dans le ciel du Thrash californien, et qui laisse s’échapper quelques gouttes de pluie pendant le pique-nique. Assez déroutant, il nous plombe parfois d’un nihilisme à la BATHORY des premières années, pour mieux nous exploser d’un lick redondant au possible, et graissé à l’huile de phoque (« The Torture Chair »).
A la manière d’une première démo des années 80, ce premier long plutôt court nous prend de court, et laisse un arrière-goût étrange dans les oreilles. Pas vraiment pro, pas vraiment carré, foutraque et élimé, ‘Til Thrash Do Us Part sent bon l’occulte et les parias d’un genre qui n’aime rien tant que rester collé aux basques de ses icones adorées.
Ici, pas de référence facile, pas de formule tactile, mais plutôt l’envie d’un ailleurs, moins prévisible, mais encore un peu confus.
Un disque à réserver à tous ceux qui abhorrent le conformisme et les produits manufacturés à la chaîne. Mais attention, parfois, l’inspiration est à la traîne.
Mais comme il en faut peu pour être heureux…
Titres de l’album:
01. Secret Weapon
02. Apocolypse
03. Under the Wizards Spell
04. ‘Til Thrash Do Us Part
05. Rebirth
06. The Torture Chair
07. Unto the Realm of Sin
08. Evil Takes the Wheel
09. Sacrifice
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