Peut-on être le premier, mais aussi le dernier, ne serait-ce que pour un court instant ? Oui, et la belle histoire des italiens de WITCHHUNTERS le prouve. Formé au début des années 80, le groupe a dû patienter jusqu’en 1994 pour sortir son premier album, sur un label national alors naissant, Underground Symphony. Et aujourd’hui, trente ans plus tard, le deuxième album du quatuor voit le jour sur le même label, et devient donc sa dernière référence…jusqu’à la prochaine. Mais arrêtons le temps un instant, puisque l’anniversaire est joli et que le temps, justement, est le sujet de ce disque flambant neuf, aux aspirations délicatement nostalgiques.
WITCHHUNTERS chasse les sorcières, mais joue aussi avec cette donnée immuable, qui pourtant selon Einstein serait relative. Le temps, celui qui passe, celui qui est déjà passé, celui qui va venir, on se perd en conjectures, et mieux vaut finalement oublier l’équation pour ne pas devenir fou. Nous avons bien mieux à faire, parler de cet album qui clôture trois décennies de silence d’un des combos les plus sympathiques de sa génération.
Je vous renvoie à la biographie disponible sur le site du groupe pour en savoir plus sur lui, et je me concentrerai donc sur ce deuxième tome, fidèle aux positions prises à l’occasion du premier. A savoir un Heavy Metal fier et transalpin, qui sonne justement comme une rencontre entre les scènes italienne et allemande des années 80. Et si aux origines, les WITCHHUNTERS préféraient reprendre des standards Hard-Rock des seventies, ils peuvent aujourd’hui être fiers de leurs originaux, qui dans un contexte old-school célèbrent l’esprit vaillant du Heavy d’antan, sans appuyer sur le passéisme.
Chantant, énergique et plein d’allant. Voici comment définir le Metal proposé par ces quatre musiciens (Marcello Monti – chant, Miguel Ramirez – guitare, Cristiano Agnani – basse et Cesare Vaccari – batterie). Des musiciens d’un certain âge qui donnent le sentiment d’avoir oublié quelques années à leur état civil tant leur investissement est égal à celui de jeunes loups affamés de concerts. Il est très agréable de constater une fois de plus que la musique permet de rester jeune, et les WITCHHUNTERS n’ont rien à envier à cette génération qui prend un malin plaisir à copier ses aînés.
Avec un timing plus clément, les italiens auraient eux aussi pu devenir une référence, mais qu’importe le passé, seul compte le présent. Et le présent se conjugue en mélodies et en riffs purs, pour une conquête Heavy souple, abordable, mais haute en décibels. Les compères n’ont pas oublié de pousser le volume, et jouent comme si leur vie en dépendait, prenant du plaisir à retrouver ce feeling qui les animait dans les années 80. Et la doublette d’intro « Forever Young » / « Time Is Running » d’imposer un son rond, et une attitude en béton. Deux morceaux dont les titres en disent long sur les opinions, mais aussi sur les options. Aucune concession, et une agressivité à la lisière d’un Power Metal tranquille, mais sévère.
Superbement produit, avec une basse qui surgit des enceintes et des soli précis, Time Is Running est le type même d’album qui fait autant plaisir à ses auteurs qu’à ses fans. Sans prétendre révolutionner quoi que ce soit, les quatre italiens jouent le plus naturellement du monde, et pondent de petites merveilles de sensibilité et de puissance comme « Always » ou « All You Can Feel », qui combinent admirablement bien les mélodies et l’agressivité de la guitare, le tout sur un tempo fluide et décoré d’interventions fines.
Chant plein de feeling, cassures sur les couplets avant reprise des droits de la distorsion, toutes les figures sont passées en revue, et le résultat est aussi agréable qu’une journée d’été rafraichie par une petite bise. Difficile de croire que l’aventure a commencé il y a plus de quarante ans, tant on a le sentiment d’avoir affaire à un jeune groupe des années 2010, ayant déjà fait ses gammes et prêt à passer à la vitesse supérieure.
Je l’avoue, je n’avais aucune attente particulière en choisissant cet album. La pochette m’a interpelé, et le reste m’a conquis. En flirtant souvent avec les limites de genre, les WITCHHUNTERS confèrent une variété appréciable à leur travail, chaque composition possédant son propre caractère. Et comme les musiciens ne sont pas à court d’idées pour les arrangements, le séjour musical est parfait. J’en prends note sur le trépidant « Lilith », choisi en single, au groove imparable et au feeling légèrement amer connoté alternatif des nineties.
« Words » revisite à sa façon la sensibilité de la fin des années 80, lorsque chaque groupe de Hard-Rock avait sa propre power-ballad à faire grimper en haut des charts. Et lorsque la dernière mesure du tranquille « I Will Burn » s’évanouit dans les airs, on se dit « quoi, déjà ? ». Oui, déjà. Trente ans de silence, trente-six petites minutes et puis s’en vont.
Mais j’espère qu’ils reviendront, avec une nouvelle cargaison de chansons simples, sincères et efficaces. Pour continuer à écrire cette jolie histoire que le temps a pris le sien pour nous la raconter.
Titres de l’album :
01. Forever Young
02. Time Is Running
03. Motorcycle Driver
04. Always
05. All You Can Feel
06. Lilith
07. Words
08. I Will Burn
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