Je vous le donne en mille, tout suspens laissé de revers. Oui, les SANDSTORM sont adeptes d’un Heavy Metal à la mode à la fin des années 70 et début des années 80, et ils ne s’en cachent pas. Comment le pourraient-ils d’ailleurs avec un tel accoutrement et une pochette aussi typique ? Old-school, Vintage, nostalgique, quel que soit le terme que vous emploierez, il conviendra aux canadiens qui assument totalement leurs travers. A compter qu’ils en fassent montre, puisque la nostalgie entre leurs mains à une saveur particulière, fraîche, spontanée, et pourtant, terriblement réfléchie dans les faits. Cette dualité s’articule autour de compositions aux idées qui sentent le flair immédiat, les plans évidents, mais à la mise en place étudiée et aux mélodies ne l’étant pas moins. Cocasses dans le look, les originaires de Vancouver qui ne sont visibles qu’avec du cuit noir et des clous brillants, sont aussi cocasses dans l’inspiration, puisque la motivation cachée derrière leur inspiration dérive du Metal suédois des années 80, de la NWOBHM, mais aussi du compte Instagram de Rob Halford, dont ils donnent l’adresse exacte sur leur Bandcamp…Il n’y a pas de mal à prendre au sérieux un art consommé de l’ironie, et les SANDSTORM ont un mérite indéniable : ils sont inattaquables musicalement. On le sait, dans le domaine du vintage remis au goût du jour, l’écueil de la repompe est dur à éviter, et celui de la crédibilité personnelle aussi. Pourtant, les canadiens, en seulement six titres prouvent la validité de leur démarche, et l’évidence de leur talent artistique. Cette superbe pochette sur canson aux crayons de couleur du petit Jayson, 5th grade, n’était donc pas qu’un simple moyen d’attirer l’œil du chaland, mais bien une façon très honnête de prévenir le spécialiste en lui envoyant un message clair : on connaît le truc. Et à l’écoute de « Death Is Near », on se rend compte qu’on connaît le truc nous aussi. Du HM/HR joué comme si l’humanité était restée bloquée entre 80 et 84.
Mais pas de mal à ça. D’abord, parce que ce premier EP offre des proportions respectables. Avec trente-quatre minutes, il se hisse à la hauteur de bien des LPs de l’époque, malgré six morceaux seulement. Mais avec leur obsession de l’épique, ces trois musiciens (Reptile Anderson - basse/chœurs, P.J. "The Butcher" La Griffe - batterie et Stevie "Broke" Whiteless - guitare/chant) nous lâchent autant de chapitres/tranches de vie qu’ils n’ont d’inspiration, et à l’écoute de ces morceaux, et de leur diversité, on se dit que le trio en a encore de belles sous le coude. Time to Strike à la base, accuse déjà un an d’existence au compteur : il est en effet sorti à compte d’auteur en février 2019, avant d’être réédité cette année en CD et LP par le label Dying Victims Productions, typiquement allemand. Mais rassurez-vous, Time to Strike, s’il sent le fil des patches cousus sous les doigts, ne suinte pas la bière aux oreilles. Il a cette finesse qu’on retrouvait chez les rares groupes suédois de l’époque, mais aussi la rigueur de la sidérurgie Hard de Berlin ou Hanovre, sans oublier la frivolité légèrement Punk de l’industrie globale anglaise du pivot 79/82. A l’écoute de ces six morceaux, un groupe vient à l’esprit immédiatement, et bien avant les autres, HAUNT. Le trio semble en effet animé des mêmes intentions que celles qui obsèdent Trevor William Church, et c’est particulièrement patent sur « Whips And Chains ». On aime par-dessus tout ce look et ces titres/textes qui jouent les clichés, cette musique qui ne les contredit pas, et cet équilibre général entre passéisme et qualité, qui nous permet d’apprécier des chansons qui en sont vraiment, et pas de simples décalques du passé.
Certes, se laisser impressionner par un titre comme « Witchman, Sorcerer Of Satan » en dit long sur la fixette que vous pourriez faire sur le Heavy Metal de papa. Et pourtant, ces clichés sont tous attendrissants d’une certaine manière, spécialement sous les coups de la rythmique Reptile Anderson/P.J. "The Butcher" La Griffe. Leur osmose rappelle les unions magnifique de McBrain/Harris, de Scott Park/Randy « Thrasher » Foxe ou encore Jimmy Bain/Vinnie Appice, tandis que la voix fluide et puissante de Stevie "Broke" Whiteless nous replonge dans les cordes des plus grands vocalistes des 80’s. Le tout est emballé dans des arrangements réduits au strict minimum, puisque seuls les trois instruments ont droit de s’exprimer. Pas de synthé qui déboule comme à la fête à neuneu, pas de concession radiophonique pour se la jouer à la suédoise, juste du HM qui accepte la pureté de sa forme initiale. Ce qui n’empêche guère le trio de nous caser des breaks boogie dans l’esprit des premiers MAIDEN/SAXON, ou d’accepter d’adoucir un peu les débats pour se rapprocher d’un Hard Rock de saison. « Denizen Of Hell » pour l’exemple, tolère tout à fait les recherches américaines et par extension germaines pour incruster les charts sans trahir l’esprit d’origine, et ce mid tempo surprenant est donc parfaitement délicieux. Les soli, réduits à leur plus simple expression sont pertinents, et en trente-quatre minutes, le groupe résume cinq ou six années de transition Metal, parvenant à chaque fois à nous attraper dans ses filets catchy (« Hymn To The Hell Knights », dès qu’il y a de la cowbell, désolé, mais je craque). Le dernier morceau et épilogue de l’aventure, « Lucia, Warrior Of Light » revient une fois encore aux origines lourdes et célèbre DIO, avec ces envolées vocales dramatiques et ces mélodies que MAIDEN a usées jusqu’à la corde. Mais l’atout majeur de SANDSTORM est de rendre fraiches des idées qui accusent trois ou quatre décennies, sans user d’artifices de studio.
Un premier EP qui rappelle légèrement le séminal Burst into Flame de HAUNT, en version plus virile et lourde, et l’occasion de laisser la balle dans le camp du Canada qui n’est pas non plus le dernier à jouer le recyclage intelligent.
Titres de l’album :
01. Death Is Near
02. Whips And Chains
03. Witchman, Sorcerer Of Satan
04. Denizen Of Hell
05. Hymn To The Hell Knights
06. Lucia, Warrior Of Light
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21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
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