PHANTOM ELITE est un projet né de l’association entre Marina La Torraca (EXIT EDEN, chanteuse live pour AVANTASIA) et le guitariste d’AFTER FOREVER Sander Gommans, ce dernier prenant en charge la composition et la production. On retrouve aux côtés des deux têtes pensantes Max van Esch (guitares), Joeri Warmerdam (batterie) et Vincent de Bruin (basse), trois noms bien connus du circuit, qui épaulent ce concept de leur professionnalisme. Le groupe qui n’en est pas vraiment un mais qui permet de faire le lien entre le Brésil et les Pays-Bas nous a déjà exposé ses vues il y a quatre ans via un premier long baptisé Wasteland, mais aujourd’hui, il semblerait que Marina et Sander aient décidé de passer à la vitesse supérieure pour approcher une sorte de plénitude dans la composition, en proposant à leurs fans un second longue-durée de qualité incroyable et d’inspiration plurielle. Il est d’ailleurs relativement difficile de classer cet album autrement qu’en le glissant dans la catégorie passe-partout du Metal moderne, tant les inflexions des morceaux revisitent tout un pan du Heavy Metal contemporain. Et sans provoquer de tremblement de tympans de son originalité, admettons immédiatement l’efficacité de ce Titanium qui semble s’évertuer à mériter son titre à chaque note.
Metal symphonique, Metalcore, Metal moderne, progressif, tous les ingrédients passent dans le blender de l’inspiration des deux leaders, et finalement, Titanium incarne une démarche totalement décomplexée, qui n’a cure d’une affiliation pour s’exprimer en toute liberté. D’ailleurs, les auteurs de l’album se fendent d’un léger communiqué pour en expliquer la genèse et leurs attentes :
« Les auditeurs peuvent s’attendre à des chansons mélangeant Metal moderne et approche symphonique et/ou progressive, où les énormes riffs percutent les mélodies, le tout teinté d’un spectre d’émotion et d’un réel amour pour la musique »
En lisant ces mots, on comprend rapidement que Marina et Sander ont voulu adapter les standards du Heavy traditionnel à des arrangements très modernes, et le résultat correspond en tous points à la description qu’ils se font de leur art. Même si le côté symphonique penche plutôt vers un Metalcore développé et argumenté, même si les ambitions progressives ne se matérialisent qu’au gré de plans très techniques et précis plus que dans de longues digressions prétentieuses, PHANTOM ELITE a néanmoins mis tous les atouts de son côté pour séduire les fans d’un Heavy Metal bien dans son époque, qui à quelques éléments près, n’est pas sans rappeler le côté le moins putassier d’AMARANTHE. Mais si les mélodies sont effectivement bien présentes sur les refrains fédérateurs, les riffs n’hésitent pas à plomber l’atmosphère en jouant avec les frontières du Thrash des années 2000, ce qui aboutit à un décalage intéressant que des astuces d’enrobage viennent mettre en relief. La puissance de l’ensemble est manifeste dès « Conjure Rains », ainsi que le compromis synthétique, et nous nous trouvons face à un groupe très à l’aise avec son style, et qui le pratique avec panache et suffisamment de grandiloquence pour le rendre accessible aux masses sensibles à une orchestration musclée, mais subtilement tape-à-l’œil.
On pourrait même par moments parler de Power Metal travesti en Heavy musclé, spécialement lorsque la rythmique s’emballe et que le tempo monte dans les tours (« The Race », avec un peu d’imagination, se rapproche de l’intensité du légendaire City de STRAPPING YOUNG LAD). Très chargées, les chansons de Titanium ne font aucunement profil bas, et acceptent le legs des groupes les plus référentiels de ces vingt dernières années (ARCH ENEMY, AMARANTHE, AFTER FOREVER évidemment) pour le transformer en richesse personnelle. La voix de Marina, toujours aussi lyrique se fond admirablement bien dans l’écrin qui a été dessiné pour elle, et ses interventions, manquant parfois de sensibilité, s’accordent plus facilement des inserts les plus violents, qui lui permettent de faire étalage de ses capacités opératiques. Pour autant, ne vous attendez pas à un solo d’une Castafiore trop fière de porter sa robe de soirée, le ballet incessant des guitares empêchant justement le projet de sombrer dans une nuit à l’opéra pompeuse et ennuyeuse.
Entre ces attaques courtes et précises qui rebondissent sur l’inspiration, le groupe parvient tout de même à jouer le jeu de l’évolution plus mystique et travaillée via le long et pénétrant « Titanium », qui se pose en title-track digne de ce nom. Modulations plus prononcées, ambiance plus tamisée, mais toujours cette rage des riffs qui ne peuvent s’empêcher de mordre les tympans, pour éviter la niaiserie mélodie. On pourra reprocher des similitudes évidentes en termes de composition, une indéniable linéarité de surface, mais le tout dégage une telle force qu’on excuse volontiers ces quelques facilités, même si la fin de l’album souffre d’une fièvre de redite assez corsée. Heureusement pour nous, certains morceaux jouent le Pop Metal sans aucune honte ni gêne, et l’élasticité de « Glass Crown » permet de souffler et danser un peu entre deux charges virulentes.
Et entre un mid tempo plus apaisé (« Silver Lining »), une transition Ambient mélodique à souhait (« Haven »), et un final en mode « hit turbocompressé » (« Eyes Wide Open »), Titanium finit par emporter les suffrages de sa conviction et de sa précision. Les plus attachés aux valeurs traditionnelles auront évidemment du mal à accrocher à cet opportunisme moderne, mais les fans d’un Metal qui accepte les impératifs de son époque se retrouveront dans cette musique cinématique qui rappelle parfois une version encore plus hollywoodienne des THE MURDER OF MY SWEET.
A vous de voir si cette débauche de moyens et d’arguments est accessible à votre sensibilité, mais on ne peut que louer le travail accompli par la bande, qui est allée jusqu’au bout d’une démarche risquée, mais payante.
Titres de l’album:
01. Conjure Rains
02. The Race
03. Diamonds And Dark
04. Worst Part Of Me
05. Glass Crown
06. Titanium
07. Bravado
08. Silver Lining
09. Haven
10. Deliverance
11. Eyes Wide Open
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