Chroniquer le treizième album d’un groupe qui m’a tant fait vibrer lors de ses débuts devrait être un plaisir en soi. Je me souviens très bien de l’impression que j’ai ressentie lorsque j’ai posé The Legacy sur ma platine, il y a quelques années de ça…Oh, une paille, 1987, j’avais seize ans à l’époque, des goûts musicaux pas encore assez affûtés, mais je savais déjà que ce groupe allait beaucoup compter pour moi. Sauf que cette sorte de précognition s’est vite avérée faussée tant le groupe n’a eu de cesse de me décevoir par la suite. Certes, j’en conviens, The New Order, malgré un ralentissement global méritait encore des louanges, tout comme Practice What You Preach, qui lorgnait déjà méchamment vers un Heavy Metal plus standard, mais joué par des esthètes de la basse qui claque et du riff qui marque. Mais ce que j’ignorais en 1987, c’est qu’il me faudrait attendre plus de vingt ans pour retrouver cette sensation unique, en glissant l’impeccable et monstrueux The Gathering dans ma platine CD. Et encore presque vingt ans pour en approcher les effets grâce au miraculeux et inattendu Brotherhood of the Snake, le dernier effort de la troupe, il y a quatre ans. TESTAMENT et moi, c’est donc l’archétype d’une histoire de non-amour née d’une passion déclenchée inopinément par des musiciens qui auraient pu écraser la concurrence, mais qui ont préféré se standardiser avec les années, sans jamais vraiment décevoir, mais sans enthousiasmer réellement non plus. D’ailleurs, c’est à reculons que j’ai fini par m’attaquer au cas de leur treizième album, ce Titans Of Creation à la pochette si belle que le contenu ne pouvait qu’être en adéquation. Et puis, quelques déclarations mettaient l’eau à la bouche, celle de Peterson notamment, l’année dernière à la conf’ de presse du Hellfest, qui affirmait que ce nouvel album serait plus Thrash, tout en mentionnant le nom magique de MERCYFUL FATE pour localiser l’inspiration. Mais il faut se méfier des déclarations promotionnelles qui souvent, abusent de métaphores et d’images trompeuses pour mieux vendre la soupe. Et sans être de la soupe - loin de là - Titans Of Creation n’a pas la majesté de sa pochette, malgré une envie qu’on sent grouillante, et une technique d’enregistrement et de composition qui a quelque peu bravé les méthodes modernes.
Sur le papier, une fois encore, ce nouvel album avait tout du massacre annoncé. D’abord, ce putain de line-up résistant depuis 2014, avec un quintet de légende aux commandes. Le trio d’origine Eric Peterson, Chuck Billy et Alex Skolnick, complété de deux monstres de technique à la rythmique, avec l’alpha Gene Hoglan au kit et l’oméga Steve DiGiorgio à la basse, de quoi donner des suées depuis longtemps aux fans de DEATH, SADUS, STRAPPING YOUNG LAD, DARK ANGEL et tant d’autres combos qui ont marqué l’histoire. Ensuite, cette fameuse pochette que Chuck n’hésite pas à taxer de « renaissance », signée par l’artiste Eliran Kantor, ayant déjà honoré de son trait les œuvres de SODOM, ICED EARTH, HATEBREED, SOULFLY ou encore THY ART OF MURDER. Et puis cette production in extenso peaufinée par Juan Urteaga et ce mixage confié au nouveau guitariste de JUDAS PRIEST en tournée mais gourou des consoles et ex-SABBAT Andy Sneap. Avec tant d’éléments probants en tête, aucun doute n’était permis, TESTAMENT allait nous refaire le coup de Brotherhood of the Snake et The Gathering, se souvenir de la légende qu’il fut à une époque, et mettre tout le monde d’accord. Les musiciens eux-mêmes en étaient persuadés, mais il y avait quand même quelque chose qui clochait…Car en lâchant « Children Of The Next Level » sur la toile, le groupe avait provoqué un entre-deux assez gênant dans les faits, scindant les fans en deux factions, ceux adoubant sans hésiter et les autres, plus mesurés et pondérés, ne voyant rien de particulièrement révolutionnaire dans ce morceau. J’étais moi-même resté sur mes gardes, trouvant la production trop standard (le reproche que je formule à l’encontre des réalisations modernes qui cherchent toutes la perfection mais laissent de côté la personnalité), l’inspiration pas forcément galvanisante, et le propos si commun et middle of the road qu’il en devenait irritant. Et après avoir écouté plusieurs fois in extenso ce Titans Of Creation, mon avis n’a pas changé, pis, il s’en est trouvé renforcé. Et il permet de pointer du doigt une problématique universelle et typique de notre époque, la normalisation excessive. Car en dépit de l’identité plus qu’affirmée de ce groupe et d’une poignée d’autres, on a souvent le sentiment qu’ils ne font plus qu’un, en tant qu’arrière-garde qui refuse de mourir mais qui va finir par se rendre.
Un exemple simple pour étayer cette thèse, le titre « Symptoms ». Modèle de technique précise et de brutalité maîtrisée, ce morceau est pourtant l’épicentre de la problématique. En l’écoutant, et malgré le merveilleux solo d’Alex et cette superbe partie en tierce, j’ai eu le sentiment d’écouter un nouveau titre d’EXODUS, de DESTRUCTION, d’OVERKILL, ou de tout autre ancien de la cause Thrash, tant les riffs utilisés par toutes ces références sont classiques, éprouvés, et similaires dans le fond et la forme. Cette sensation de gêne ressentie dès les premières notes de l’album a perduré, alors même que le jeu des protagonistes impliqués m’a toujours fait trembler de plaisir et rendu vert de jalousie et de désir. Alors oui, la basse de Steve claque toujours autant, mais même le jeu d’ordinaire si extraordinaire de Gene sonne ici convenu, spécialement lorsque le tempo croit. A ce moment-là, on pense clairement à EXODUS, et « False Prophet », malgré son enthousiasme et son énergie de tomber à plat, un peu comme « Into the Pit » dégonflait comme une baudruche sur The New Order. C’est évidemment et sans conteste possible excellemment bien fait, méchamment bien produit, mais la voix de Chuck, les parties rythmiques, et les guitares sonnent comme programmées par un logiciel ayant compilé les meilleurs plans du Thrash des années 80 pour les restituer genre machine midi qui recrache du thème au kilomètre, sans âme…Vous me pensez perdu pour la cause, trop vieux pour admettre que les temps changent et qu’il convient de s’y adapter ? Alors pensez que je chronique en moyenne trois ou quatre albums de Thrash par quinzaine et que j’ai suivi l’extrême depuis son émergence dans les eighties. Mes mots sont mesurés, et non pas guidés par une nostalgie du « c’était mieux avant », même si dans le cas de TESTAMENT…
Il y a de bonnes choses sur cet album, de très bonne mêmes. La tonitruante mise en bouche de « Dream Deceiver » et son groove digne du meilleur MEGADETH, le parfum passéiste et subtilement occulte de « Night Of The Witch », assombri et composé par Eric. La basse traitée de Steve et l’allant général et générique de « Code Of Hammurabi », mais le tout est si calibré, millimétré, qu’on en vient à se dire que tout ça est un peu vain. Impossible évidemment de ranger Titans Of Creation dans la catégorie des plantades achevées sous peine de passer pour un crétin, mais je le concède et l’écris sans honte ni remords. Titans Of Creation m’a laissé de marbre, la première fois, la seconde fois, la dixième fois. Trop gonflé aux stéroïdes, trop long, trop prévisible, trop dans son époque. Trop, mais pas assez à la fois. Un bien drôle d’héritage…
Titres de l’album :
01. Children Of The Next Level
02. WWII
03. Dream Deceiver
04. Night Of The Witch
05. City Of Angels
06. Ishtars Gate
07. Symptoms
08. False Prophet
09. The Healers
10. Code Of Hammurabi
11. Curse Of Osiris
12. Catacombs
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06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
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C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
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