Non mais les mecs, si vous ne voulez pas qu’on parle de vous, continuez d’enregistrer des démos dans votre chambre et ne les faites écouter à personne, ça ira plus vite…La toile a multiplié les informations et leur vitesse de transmission, mais visiblement certains musiciens se complaisent encore dans la discrétion la plus totale, voire l’opacité un peu inexplicable…Ça ne me dérange pas d’avoir à fouiller les arcanes du Net pour obtenir des tuyaux, mais jouez un peu le jeu, ça ne le rendra pas moins intéressant. Car en fouillant dans mes archives de chroniques, je suis tombé sur ce LP de Death Grind d’une qualité tout à fait honorable, avant de me rendre compte que le groupe dont j’allais parler n’existait pas vraiment, et en tout cas, pas sous ce nom-là. En effet, pour en savoir plus sur FLESH PRISON, il faut se rendre sur la seule page officielle disponible, le Bandcamp de DIZCHU, obscur groupe du Pays de Galles, avant de se rendre compte qu’un seul et unique musicien est le point commun entre les deux entités. Sauf que le sieur Rhys Williams n’a pas de compte Facebook, et qu’il ne distille donc les renseignements que de façon éparse. C’est une fois encore la bible Encyclopaedia Metallum qui a éclairé ma lanterne en précisant que l’homme se cachait derrière les deux projets, ce qui m’a permis d’en savoir un peu plus sur l’un des deux. Cet originaire de Tredegar est donc le leader autoproclamé (et comme il est seul, c’est d’autant plus facile) de DIZCHU, projet de Black atmosphérique, qui a donc décidé d’élargir son champ d’action en se livrant à des exactions Death Grind, beaucoup plus Grind que Death d’ailleurs…Ainsi naquit donc FLESH PRISON, concept sur lequel Rhys s’est laissé aller, en jouant évidemment une fois de plus de tous les instruments (basse, guitare, chant, programmation), et en livrant ce premier LP sorti de nulle part qui mérite pourtant tout votre intérêt.
Dans le créneau Death Grind/Grind, l’approximation n’a pas sa place, et l’inspiration doit être palpable pour intéresser les esthètes. Nous n’avons pas forcément de temps à perdre avec les démos de quelques secondes qui ne font que reproduire (biffez les mentions inutiles) les excès de CARCASS, MISERY INDEX, NAPALM DEATH, PHOBIA, DEATHBOUND, et si l’exagération est l’un des principes moteur du genre, il n’en demeure pas moins qu’il doit s’accompagner d’une créativité et d’une efficacité probantes. Coup de bol, c’est justement le cas de To Satisfy An Artificial Urge, qui permet au gallois de passer du BM au Grind sans faire le grand écart facial. Et visiblement, cet album répond en effet à un besoin naturel urgent, tant le musicien s’est investi à fond dans sa réalisation pour nous offrir une toute petite demi-heure de carnage musical qui n’est évidemment pas sans rappeler les meilleurs efforts ricains du genre, entre l’exubérance d’un THE KILL et les dissonances de BRUTAL TRUTH, le tout enrobé de stridences, de feedback, et de saillies immédiates qui causent des crises de priapisme aux tympans. Très crédible dans son rôle, Williams s’en donne à cœur joie, hurle comme un beau diable sorti de sa boîte, mais manipule les riffs avec flair, se permettant l’hérésie de gonfler certains de ses morceaux de mélodies bien tangibles (« Ketracel-white », le meilleur du lot). Factuellement, ce premier LP d’un projet dont on ignore s’il sera pérenne est d’une excellente facture, et constitué principalement de morceaux très courts et lapidaires, avant que les instincts naturels de leur auteur ne reprennent le pli en fin de parcours, pour deux segments plus conséquents.
Les bouzins éclairs sont bien évidemment saturés de blasts, de guitares qui tronçonnent, de hurlements écorchés, mais le tout, et malgré une rythmique programmée, empeste la passion analogique des années 90/2000. Loin de se satisfaire d’un caprice d’un jour, le musicien donne donc des preuves de sa passion, et les inserts les plus brefs font montre d’un flair certain dans le mauvais goût, alternant le chant en growls et les couinements de petite souris, sur fond d’instrumental apocalyptique, mais fédérateur. Ainsi, le triptyque « Lying by Omission » / « Doomsday » / « Aerial Warfare » est parfaitement jouissif, avec ses accélérations dantesques, mais aussi ses passages en mid qui frappent la conscience sadique. Lorsque le gus étire un peu plus, il n’en perd pas en impact pour autant, et fait montre d’autant d’implication dans les licks et thèmes. Ce premier LP est donc du genre créatif dans l’excès, et des chapitres épileptiques de la densité de « Kill Everybody » ne sont pas sans rappeler les délires organisés par la nouvelle génération bruitiste (un peu de FULL OF HELL, un peu de NAILS, mais surtout beaucoup de PIG DESTROYER et AGORAPHOBIC NOSEBLEED). Beaucoup de clins d’œil à NASUM, et surtout, une euphorie qui ne se dément pas sur les vingt-quatre minutes de ce massacre, pour un produit fini de très haut niveau et qui semble résulter d’un effort de groupe et non d’une pulsion personnelle. Du bon boulot donc, pour un mec à qui on pardonne finalement son sens de la discrétion, qu’il compense d’un exhibitionnisme musical parfaitement indécent.
Titres de l’album :
01. Friends with Benefits
02. Lying by Omission
03. Doomsday
04. Aerial Warfare
05. Dietary Delusion
06. Kill Everybody
07. Brawl
08. Illegal Alienation
09. Coltan
10. Brain Pill Man
11. Fuck Your Life
12. Lust for Carnage
13. Ketracel-white
14. The Perishing
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