Du Death, du vrai. Cette phrase un peu sibylline peut paraître un raccourci pratique au moment de parler du nouvel album des brésiliens de CORPSE GRINDER, elle est pourtant très adaptée à son contenu. Avec un blaze pareil, tout le monde serait en droit d’attendre un décalque de CANNIBAL CORPSE en bonne et due forme, et si certains reflexes brésiliens se rapprochent du coup du lapin perpétuel des américains, le résultat se sent plus proche de l’Angleterre de BOLT THROWER et de BENEDICTION, avec quelques épices US de plus pour corser le résultat.
Les originaires de Machado sont des vétérans de la scène brutale sud-américaine. Formé en 1987, le collectif n’a depuis pas vraiment chômé, même si son premier longue-durée a dû patienter jusqu’en 2001 pour s’exprimer. En amont de cette professionnalisation, un sacré paquet de démos, dont trois enregistrées avant les années 90. CORPSE GRINDER fait donc partie des légendes lusophones qui ont depuis longtemps rassemblé un public de brutes, à même d’apprécier cette ambiance morbide que l’on retrouve une fois encore sur ce septième album. Et si Dieu a inventé MASTER le septième jour, le Diable a lui continué de bosser la semaine suivante pour mettre au monde les créatures les plus viles.
T.O.M.B., en forme d’acronyme fait donc suite au déjà cruel Into the Coffin. Six ans entre les deux attaques, largement de quoi encaisser le coup et reprendre une vie normale, jusqu’à la nouvelle estocade meurtrière en plein milieu d’un cimetière ou d’une morgue. Condensé en trente minutes et quelques poussières, ce nouvel effort fait la part belle à l’inspiration late 80’s, même au niveau de sa production. De la nostalgie proposée par des musiciens ayant connu les origines, voilà qui promet une qualité casher, et c’est effectivement le cas dès que « When Madness Reign » répand ses effluves.
Analogique sur le bout des ongles, morbide et sentencieux, composé de titres homogènes et plutôt chafouins, T.O.M.B. a de faux airs de best-of déguisé, qui résumerait plus de trente ans de carrière. Si l’inspiration reste fidèle aux dogmes classiques, l’interprétation fait montre une nouvelle fois d‘une passion sans faille pour un Death Metal formel, aux figures imposées respectées à la règle, le tout assaisonné d’une cuillère à café de mélodies maltraitées. Le meilleur du monde d’en dessous donc, et une sacrée leçon donnée à la génération old-school qui peine à copier à la lettre les missives des anciens.
CORPSE GRINDER convainc donc une fois de plus. Un titre comme « Ode to Death » est même une petite merveille d’embaumement, avec sa basse concentrique qui pompe les fluides et sa guitare aux motifs plus harmonieux qui rend ses derniers hommages à la famille.
Júnior Vieira (guitare/chant), Rômulo Júnior (batterie), Flavio Nery (basse) et Ruben Alvim (guitare) se connaissent suffisamment pour être d’accord sur la direction à prendre. D’autant qu’elle est toujours la même. Passer dans le petit bois, marcher un peu sur le chemin de terre, et ouvrir grand le portail rouillé pour aller entretenir des tombes parfois centenaires, et à l’état variable. Les quatre musiciens s’y connaissent comme personne pour domestiquer la violence et la laisser s’exprimer pleinement quand il le faut, avant de la museler sur les passages les plus médiums. Et ce chant proche du timbre de Mark Greenway, cette atmosphère à la AUTOPSY des dimanches joyeux font le reste.
La magie opère donc même après ces longues années de contribution. Il est réellement plaisant de pouvoir écouter un album de Death old-school qui sonne comme tel, et qui aurait pu voir le jour entre 1989 et 1991. Loin de la bestialité Black des combos brésiliens, CORPSE GRINDER se veut toujours aussi compréhensible, et profite encore d’une production très calibrée pour se montrer sous son meilleur jour.
Cette production met à l’horreur une section rythmique très présente, qui agite et claque comme un fouet sur les chairs d’une victime masochiste, et laisse les guitares subtilement en retrait pour tisser un canevas très aéré. Les lignes vocales le disputent donc aux coups de caisse claire et de cymbales pour occuper le terrain, tandis que les graves de Flavio Nery roulent comme des rochers Crossover sur la pente du Thrash fétide.
A écouter comme un tout, ce nouvel album est un bloc incompressible. Chacune de ses strates est faite pour s’empiler avec la suivante, pour former une masse gigantesque d’agressivité et de puissance. On soulignera par souci d’exhaustivité ces sifflantes et coups de vibrato toujours bien placés, et cette rigueur hivernale digne des pires mois de décembre à Birmingham ou ces coups de chaleur à la Tampa estivale.
CORPSE GRINDER suit donc sa route, et nous offre même la profession de foi la plus sincère du milieu. Avec « Perpetual Death Metal », la boucle est bouclée et l’aveu formulé, le groupe ne s’écartera jamais de ses croyances, et ne vénèrera aucun Dieu moderne par opportunisme.
T.O.M.B. se referme donc sur le présent, et pousse les portes du caveau avec soin. Si d’aventure, vous n’aviez pas eu le temps d’en sortir, je vous conseille de vous mettre à l’abri dans un espace confiné pour que la mort ne vienne pas vous faucher.
Titres de l’album:
01. When Madness Reign
02. Necrofeelings
03. Ossuary Secrets
04. Ode to Death
05. Dark Ages Return
06. The Worst of Misfortunes
07. From Womb to Tomb
08. Perpetual Death Metal
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