Absolument TOUS les amateurs de Rock mélodique et d’AOR connaissent TOUCH. De nom pour certains, mais la plupart savent que le groupe a sorti l’un des albums les plus essentiels du genre à l’orée des années 80. Fondé sur les cendres d’AMERICAN TEARS, TOUCH se reposait alors sur trois individualités notables, Mark Mangold, Craig Brooks et Glenn Kithcart, les trois anciens compères du groupe susmentionné. Désirant élargir leur champ d’investigation musical, les trois hommes se sont alors orientés vers un AOR de grande classe avec leur premier éponyme paru en 1980 sur la major Ariola. Porté par les hits mineurs « Don’t You Know What Love Is? » et « When The Spirit Moves You », Touch, l’album, permit aux américains d’ouvrir pour la première édition du légendaire festival de Castle Donington, et de tirer le rideau pour des légendes comme SAXON, SCORPIONS, JUDAS PRIEST and RAINBOW. Tout semblait donc lancé sur les bons rails, mais même les contes de fée qui commencent bien ne finissent pas toujours pas une kyrielle de bambins et des sourires plein le visage. En effet, TOUCH finit par jeter l’éponge, pour que les musiciens se consacrent à d’autres projets…
Mais en 2014, alors que Mark Mangold fut approché par les organisateurs du Firefest Festival pour interpréter quelques chansons de TOUCH en compagnie d’un backing-band purement suédois, l’idée de reformer le groupe dans sa configuration d’origine commença à germer dans l’esprit du chanteur/claviériste. L’idée fut enfin concrétisée en 2020, lorsque les quatre anciens compères se penchèrent sur la composition d’un nouvel album, ce Tomorrow Never Comes que vous risquez déjà de tenir fermement entre vos mains, trop heureux de retrouver les héros de votre enfance.
Signé par Escape Music, ardent défenseur du Rock mélodique le plus traditionnel, le quatuor s’est certainement senti poussé des ailes au moment de plaquer sur bande ses nouvelles compositions. On le sait, le temps n’arrange rien à l’affaire, et les faiseurs de tubes des années 80 ne sont pas forcément les artisans 2K les plus crédibles. Souvent, les artistes essaient de répéter une formule qui avait fait ses preuves des décennies auparavant, ou au contraire de choquer leur public en divergeant de leur ligne de conduite. TOUCH n’a pas hésité au moment d’élaborer ce second album, et s’est contenté de composer les meilleures chansons possibles, dont certaines peuvent largement défier les hits d’hier. Toujours fidèles à cet AOR de grande classe épaissi d’une guitare hargneuse, Mark Mangold (claviers/chant), Craig Brooks (guitare/chœurs), Doug Howard (basse/chœurs) et Glenn Kithcart (batterie/chœurs) nous proposent donc en 2021 une magnifique digression sur leur art ancien, et offrent une suite tout à fait logique au hit Touch, qui leur avait permis de lancer leur carrière avec panache.
Le son, bien évidemment beaucoup plus consistant et épais permet d’apprécier les arrangements dans un maximum de confort, mais ce sont surtout les mélodies qui prennent à la gorge, notamment celle qui orne le superbe et dramatique « Swan Song », qui n’est pas sans rappeler de son évolution et de son emphase le légendaire Explorer Suite de NEW ENGLAND. On sent aussi en arrière-plan du EUROPE de palais, piste accentuée par la voix de Mangold qui adopte parfois les inflexions les plus graves et sensibles de Joey Tempest. Inutile de jouer la surprise plus longtemps, TOUCH est en forme, et a une sacrée revanche à prendre sur le passé, ce qu’indique sans ambages l’ouverture tonitruante de « Tomorrow Never Comes ». Hit-song comme on pouvait en trouver sur le premier album du groupe, ce morceau sent l’énergie, la joie de se retrouver, et le plaisir de composer à nouveau des morceaux simples d’apparence, mais complexes de fond. L’attitude est ferme, la guitare acérée, le chant lyrique mais posé, et l’atmosphère générale est celle d’une fête donnée en l’honneur des années 80, les dernières à pratiquer cet hédonisme musical si cher au Billboard.
Plus qu’un simple revival pour augmenter les points retraite, Tomorrow Never Comes est un lendemain joyeux qui a fini par arriver, et ce titre en aveu en dit long sur la soif de revanche du quatuor. Leur lendemain, dans les années 80, n’est jamais vraiment venu, et cette année 2021 risque d’être celle de leur revanche, qu’ils méritent depuis longtemps. Cohésion redoutable, refrains fédérateurs, tout glisse sur la vague nostalgique, mais sans se noyer dans les rouleaux du vintage forcé. D’ailleurs, en s’appuyant parfois sur des riffs à la SURVIVOR/FOREIGNER, le groupe accepte l’évolution de son style, et se permet même de défier les rois suédois sur leur propre terrain avec l’imparable « Let It Come ».
Pas de réelle surprise donc, mais plutôt un panaché de capacités remises au goût d‘un jour plus exigeant qu’à l’époque. Entre ambiances tamisées et crises d’énergie, le groupe passe en revue toutes les composantes de son art, et nous livre une partition immaculée. Nous passons donc du cool radiophonique à la BON JOVI Classic Rock de ces dernières années (« Trippin’ Over Shadows »), aux longues suites héritées du Progressif des seventies, scène que les musiciens ont bien connue (« Frozen Ground »). Avec son heure de jeu, Tomorrow Never Comes aurait pu se montrer méchamment roboratif, mas la variété des compositions, et l’entrain des musiciens permettent d’évacuer les quelques doutes sur la constance de la qualité, qui se permet parfois quelques légèretés boogie du plus bel effet (« Lil Bit Of Rock ‘N’ Roll »).
Vous l’aurez donc compris, ça n’est pas la nostalgie d’une époque révolue qui nous fera apprécier ce retour en force, mais bien sa crédibilité. Les musiciens ne se sont pas contentés de relire leurs souvenirs avec plus ou moins de sincérité, mais ont relancé la machine pour lui faire atteindre une vitesse de croisière tout à fait respectable. Et si parfois, certains intermèdes sentent un peu la facilité, d’autres au contraire nous rappellent quel groupe magique fut TOUCH lorsqu’il sortit son éponyme début, et « Scream At The Sky » de ramener l’émotion à fleur de peau. Et comme les quatre potes ont la gentillesse de terminer leur sprint par un solide hommage au Hard Rock d’antan (« Run For Your Life »), on se sent pousser des ailes, et on s’envole au son de chansons qui acceptent le présent sans renier le passé. Un comeback qui fait vraiment plaisir, et une suite tout à fait à la hauteur du premier chapitre historique.
Titres de l’album:
01. Tomorrow Never Comes
02. Let It Come
03. Swan Song
04. Try To Let Go
05. Fire And Ice
06. Trippin’ Over Shadows
07. Frozen Ground
08. Lil Bit Of Rock ‘N’ Roll
09. Glass
10. Scream At The Sky
11. Wanna Hear You Say
12. Run For Your Life
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