We are the SMOKE RITES and the rite has just fucking begun...
Nous pouvons arrêter de faire semblant. Les festivités de Noël sont terminées, il est temps de remettre le nez dans la merde et d’affronter l’obscurantisme de temps apocalyptiques, entre résignation, attente du jour dernier, et ennui sévère. Le tableau brossé n’est guère enthousiasmant, mais il est réel : la pollution, le déni des gouvernements face au changement climatique, la sinistrose aigue, tout concourt à transformer notre quotidien en épreuve redondante et cyclique, de ces boucles qui ne bouclent que dans la souffrance et l’usure.
Les polonais de SMOKE RITES ont très bien compris le monde qui les entoure. Ils le définissent musicalement avec une acuité traumatique, et se proposent de traduire la situation dans un langage lourd et emphatique. Doom, Sludge, Stoner gras, NOLA, tout y passe, et pas forcément les plans les plus fins ou lumineux. Originaires de Varsovie, ces quatre musiciens (Marek - basse, Michal - batterie, Lucas - guitare et Tomasz Mielnik - chant) s’y connaissent donc en lenteur et en oppression, et dépeignent un univers assez fidèle à notre quotidien, avec force riffs martelés et rythmique pilonnée.
On remarque dès la pochette que quelque chose va clocher au niveau joie de vivre, ce sépia et ces traits grossiers nous entraînant dans un monde alternatif, mais finalement assez proche de celui dans lequel nous évoluons. Des chats qui ne nous laisseront jamais passer (n’est-ce pas Jack-Alain ?), une très vieille figure paternelle, et une ombre squelettique, largement de quoi alimenter un imaginaire glauque et prévenir avant de punir.
Le Sludge et le Doom étant sans aucun doute les deux styles les plus figés de l’extrême, il est toujours difficile de prétendre apporter quelque chose de neuf à la cause. Ce qui n’est pas le cas ici, les SMOKE RITES étant très lucides sur leurs options. Ces mêmes options respectent le cahier des charges, de la saleté, de l’insistance, de l’hypnose des sens, quelques samples bien placés, pour une visite des bas-fonds de l’espoir, quand le ciel devient si noir que la nuit à quelque chose de redondant.
Musicalement Total Lung Capacity est en effet hurlé à pleins poumons. On y sent une véritable passion pour le genre, et un flair certain au moment d’imposer des plans catchy. Loin d’une simple litanie morbide, ce premier album se réclame plus d‘un crossover global, et parvient parfois à nous engluer dans des riffs poisseux mais heureux, à l’image de celui qui propulse « Demonologue », l’un des « hits » de ce court album.
La méthode est classique, la mise en place carrée, mais la liberté de ton reste palpable. Les polonais ont la gentillesse de ne pas nous enfermer dans une pièce close à l’air vicié, tout en appuyant vicieusement sur nos plaies ouvertes. Les fans hardcore déploreront sans doute l’absence d’un titre vraiment développé, le masochisme poussant l’auditeur à réclamer une grosse dizaine de minutes répétitives à outrance, mais les autres, ceux qui ne sont pas fondamentalement opposés à un brin de fantaisie souligneront l’impact de chansons qui ne se contentent pas de recycler le même motif, même si l’homogénéité du produit en question est indéniable.
J’ai moi-même apprécié ces digressions épaisses et dégoulinantes de gras. J’en admets la facilité parfois, mais j’en déguste les accents les plus groovy, en avalant d’un trait le très greaser « Stayer » qui se dandine sur un lick poisseux et classique, ou en me branchant un goutte à goutte de « Forlorn », dernier morceau très habile, et qui ose même une timide mélodie blafarde en fin de soirée.
On sent que SMOKE RITES a le potentiel pour jouer les premiers rôles de la nouvelle génération Doom/Sludge/Stoner dans les années à venir, et je dois avouer être curieux de découvrir un premier album, plus conséquent, et éventuellement un poil plus audacieux. Mais Total Lung Capacity n’en est pas moins vilain comme tout, et parfait pour ranger le sapin et les boules en attendant une autre fête hypocrite tentant désespérément de nous rendre aveugle au désespoir ambiant.
Titres de l’album :
01. Heavy Rain
02. Imminent Doom
03. Demonologue
04. Total Lung Capacity
05. Stayer
06. Forlorn
Pour moi, par ordre décroissant préférentiel, ce sera :Massacra - Enjoy the ViolenceMercyless - Abject OfferingsLoudblast - Disincarnate
23/04/2025, 12:56
Allez, mon top 3 français des années 90: Massacra - Signs of the Decline Mercyless - Abject OfferingsLoudblast - Sublime Dementia
23/04/2025, 08:42
Je rajoute une couche avec l'album d'Anialator sorti en fin d'année dernière. Je l'ai beaucoup écouté et l'écoute encore avec plaisir.
22/04/2025, 19:35
Plus fan de Massacra que de Loudblast perso, même si je possède les deux premiers albums du groupe.
22/04/2025, 19:34
De mon côté j'ai toujours eu du respect pour le groupe même si ce n'est pas ma génération, je n'étais pas né quand ils se lançaient... Donc ils ne m'ont pas marqué comme ils ont pu le faire avec leurs fans de la prem(...)
22/04/2025, 17:35
Pour moi Loudblast, ce sont des suiveurs avec un bon train de retard sur ce qui se fait à chaque époque et Clearcut fait partie de cela... Bref, je ne suis pas très client de leurs albums, on m'avait chanté les louanges de Burial Ground, je me suis ennuyé..(...)
22/04/2025, 16:04
@RBD : ton dernier paragraphe est plein de vérité. Quant au pseudo DPD je préfère le laisser croire ce qu'il veut. Vu comment il écrit, il a pas dû encore sortir de l'école. J'encourage néanmoins les thr(...)
22/04/2025, 13:35
@Tourista : tu t'es trompé, la news sur les 40 ans de Loublast, c'est plus haut
21/04/2025, 20:53
Le Metal est parfois sur le fil du rasoir de la beauferie... Voire tombe carrément dedans.
21/04/2025, 11:45
Vidéo vue, merci.De mon côté, je préfère le son de Sublime à celui de Disincarnate et c'est aussi le style de death que j'affectionne. Bien lourd, posé et mid tempo tout en étant agressif. Par exemple, c'est pour cela qu(...)
20/04/2025, 18:02
Comme je le dis dans la vidéo, leur sommet c'est Desincarnate. Puis The Burial Ground. Je suis moins fan de Sublime.
20/04/2025, 14:08
Pour moi Loudblast c'est surtout Sublime Dementia et Cross the Threshold. (Quand à la vidéo je ne manquerai pas de la regarder ce soir).
20/04/2025, 12:45
Si je comprends, cette charge allait contre cette part non négligeable du public Metal qui reste bloquée aux groupes de leur jeunesse mais ont cessé de se tenir au courant dès qu'ils ont reçu des responsabilités (premier travail, première rela(...)
19/04/2025, 14:36
J'écrit comme un enfant de 5 ans ici et je dois encore ajouter des précisions, imagine le truc, peut-être que l'Ehpad c'est metalnews au final. Combien de personnes postent depuis leur lit de mort ici ?Le metal généraliste c'est d&eacut(...)
19/04/2025, 09:13
J'ai pas tenu 30 s...J'imagine qu'ils seront sur la mainstage au HELLFEST en juin prochain non ?
19/04/2025, 08:38