Après deux démos bien frappées, les argentins de CEMETERY DWELL nous éclaboussent enfin d’un premier longue-durée, publié à compte d’auteur. Cold Visions of Nether (2020) et Oceans of Void Eternity (2023) nous avaient mis en garde quant au potentiel diabolique d’un duo sans foie ni l’oie, et pourtant, le choc frontal de Towards a Dreadful Cosmos reste au moins aussi puissant qu’un crash-test sans airbag à plus de cent kilomètres/heure.
Il faut dire que Tyrant (chant/guitare/basse, ou plutôt Cannibal sodom from places the gods have left behind) et Hoarfrost (batterie, ou Twisted laments from dead galaxies, comme le précise le Bandcamp) ont mis les bouchées doubles pour nous offrir un premier album digne de ce nom, et se vautrant dans le stupre sombre d’un Death bestial à la sud-américaine. Inutile donc de vous attendre à quelque chose de propre et clinique, le parti-pris est immonde, et le rendu caverneux. Avec une voix traitée au-delà de toute trace d’humanité, des riffs qui plongent les mains dans les fosses communes de l’âme, et une rythmique assourdissante, Towards a Dreadful Cosmos incarne les bas-fonds du Death le plus cryptique et chaotique, avec toutefois quelques nuances de taille.
Première nuance, les soli. Mélodiques, clean, fruits d’une technique certaine, ils tranchent avec l’ambiance générale plus proche de la chaux vive versée sur un corps encore vif que de la réunion d’anciens élèves. Seconde nuance, l’agencement des titres qui prouve que les deux compères ne se considèrent pas comme des brutes épaisses ou des hommes de Cro-Magnon.
Une sacrée surprise donc, qui vomit sa bile et ses tripes à côté de la porcelaine, mais qui nettoie avant de partir. Une cruauté palpable, une violence tout à fait de saison, et la bande-son parfaite pour un épisode caniculaire qui nous promet encore quelques suées.
D’ailleurs, CEMETERY DWELL ne se perd ni en conjectures ni en intro futile, puisque « Ancient Fell God » démarre sur les chapeaux de roue, poussant un cri qui a de faux-airs d’avertissement ultime. Entre la tradition d’un Death brésilien vraiment sale et son pendant américain plus éduqué, Towards a Dreadful Cosmos est un voyage dans un univers qui ne fonctionne pas en vase clos, et qui accepte l’intrusion de météorites venues de l’espace. Ces mêmes météorites qui nous percutent de plein fouet, et qui arrachent tantôt une jambe, tantôt une oreille, pour nous laisser sur le flanc, dépassé par tant de brutalité.
Et la brutalité n’est jamais aussi dangereuse que lorsqu’elle est organisée et intelligente. C’est ce qui rend cet album aussi éprouvant qu’il ne l’est réellement, et qui confère aux morceaux une aura mystique digne de la période dorée des années 1991/1994.
Acceptant les impératifs d’un tel exercice de style, les deux argentins n’ont plus qu’à varier le tempo, s’autoriser des crises de colère fumeuses (« Beyond the Threshold », qui défie de sa morgue morbide la moitié de l’écurie Purity Through Fire), ou des épisodes plus harmonieux, réminiscents des enseignements suédois de l’orée des nineties (« Though Ashen Lands »).
Le néophyte ou le touriste égaré pourront souligner le caractère inamovible de l’affaire, avec des idées que l’on utilise plusieurs fois avant de les abandonner, mais le passionné saura reconnaître les siens, en se délectant de ce goût un peu faisandé sur les bords, et très fort en bouche. L’insistance d’un chanteur bloqué sur ses névroses d’enfance, le jeu volubile d’un batteur qui connaît bien sa grosse caisse et ses futs, permettent une fusion tout à fait passionnante, tel un réacteur atomique surchauffant et menaçant la vie à des kilomètres à la ronde.
Nuclear Morbid Death ?
La formule est saugrenue, mais correspond bien au résultat obtenu. Centrifugeuse dans laquelle vous tournez fou en vous prenant des restes de squelettes sur la tronche, Towards a Dreadful Cosmos incarne le meilleur de la frange extrême et sournoise du Death Metal mondial, avec son lot de traumas, de gravité et de stupre post-mortem (« Enter the Outer Dark »).
Une excellente livraison donc pour un duo qui passe sans problème pour un groupe au complet. Si vous aimez votre barouf gras mais nourrissant, jetez-vous sur ce premier album qui a des allures de classique perdu, et qui à l’image de sa pochette, nous décrit une réalité fort peu enviable, entre l’enfer et le purgatoire.
Titres de l’album:
01. Ancient Fell God
02. The Pits of Rebirth
03. Dead Dimension
04. Beyond the Threshold
05. Though Ashen Lands
06. Within the Coffin
07. Oceans of Void Eternity
08. Enter the Outer Dark
09. At the Shores of a New Nightmare
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