Peu de révélations à vous faire à propos de ce groupe venu du Danemark, puisque les informations les concernant ne courent pas la toile. Rien sur leur Bandcamp, mis à part cette réalisation en EP, pas grand-chose sur leur Facebook, si ce ne sont quelques influences d’usage et un line-up sommaire. Formé en 2013, ce quatuor pur Metal (Snade et Ralle - guitares, Skousen - batterie et Soelberg - basse/chant) a accepté une mission simple, jouer du Thrash old-school sans se prendre la tête, ce qui est même devenu leur leitmotiv. Dont acte, via cette poignée de titres emballés dans une superbe pochette assez évocatrice de la tendance choisie. Avec une somme de références qui ne cherchent pas à mettre en avant une quelconque distanciation (ARTILLERY, SLAYER, MEGADETH, ANTHRAX, EXODUS, TESTAMENT, FORBIDDEN, METALLICA, KREATOR, SODOM, DESTRUCTION, OVERKILL), un patronyme anonyme et relativement passe-partout, les KILLING se posent donc en garant d’une série B fameuse, foncièrement portée sur l’agression mesurée, mais qui ne crache pas sur un brin d’intensité. Du coup, la prose du journaliste rechigne aussi à verser dans le lyrisme, sans doute usée de tant d’assauts formels en termes de Thrash vintage, art que les musiciens du monde entier pratiquent à un rythme soutenu, à tel point que l’on commence à se dire que la tradition n’a jamais été rompue. Mais musicalement, les danois sont très avenants, jouent avec une conviction indéniable, et proposent donc un menu sinon copieux, du moins largement assez conséquent pour qu’on en accepte l’addition. Le prix est d’ailleurs très modeste et abordable selon les tarifs digitaux de leur Bandcamp, ce qui achève de transformer ce Toxic Asylum en produit tout à fait respectable.
Bien évidemment, les KILLING ne cherchent pas à devenir calife à la place de KREATOR ou prophète dans les pas de SLAYER, et restent très humbles quant à leurs ambitions, la plus avouée étant de proposer un maximum de violence en un minimum de temps, ce qui leur permet de revendiquer un statut égal ou supérieur à pas mal d’outsiders des années 80. On pense à l’école allemande, pour la rigueur brutale, on songe aussi à quelques valeurs fluctuantes du marché dont les HORDE OF TORMENT, HEXX durant sa crise de démence, INCUBUS sans les outrages Death, en gros, a beaucoup de références de l’époque, cette frange de la production qui inondait régulièrement les bacs sans chercher à se démarquer. Le plaisir n’en est pas pour autant aux abonnés absents, puisque la musique présentée ici est de qualité, et méchamment bien agencée tout en restant furieuse et démenée. Breaks un peu téléphonés, passages Heavy bien martelés, accélérations fusionnées et voix pleine de ressentiment, le cahier des charges est respecté en tout point, et ceux du public pourront s’élever dans le ciel lors d’une performance. Certes, inutile de traquer le plan dément qui remettra en question les enseignements, nous ne sommes pas là pour ça, mais la densité dont font preuve les quatre musiciens est assez louable, d’autant plus que leur niveau instrumental est tout à fait honnête. Avec un panier de soli un peu dissonants, une voix étouffée mais hargneuse, des riffs classiques mais énergiques, Toxic Asylum nous ramène gaiement à la grande époque de la déferlante Thrash, dans sa période la plus productive, années 86/89, et le ressenti est assez agréable.
Certains titres sont même franchement notables, dont le final « Bloodfeast and Tyranny », présenté en version démo, qui bénéficie d’un lick redondant et de cris à la Don Doty, développant une jolie ambiance DARK ANGEL/VIKING, la frénésie sans doute plus modérée, mais l’enthousiasme débridé. « Demonized » en intro joue admirablement bien son rôle de mise en bouche, avec son entame de percussions se crashant sur un mur du son, hurlement possédé à la Hell Awaits inclus et riff purement SLAYER bien ventru. On se prend donc au jeu, spécialement lorsque le quatuor se souvient des attaques à la INFERNAL MAJESTY, qu’il juxtapose avec des cassures dignes de la bande à Mille Petrozza, ce qui nous donne un beau résumé d’une époque glorieuse, qu’on retrouve toujours avec bonheur. Semant sur leur passage quelques lacérations éclair (« Hell Sent »), en étroit lien avec les affres d’un Speedcore/Thrashcore tranchant, ou au contraire prenant leur temps pour distiller des atmosphères plus délétères (« Fire Walk With Me », plus ZOETROPE que David Lynch/Angelo Badalamenti), les KILLING étalent donc leurs possibilités sur cet EP qui se veut plus CV que réelle entrée en matière tonitruante, mais qui reste une prise de contact tout à fait pertinente et qui donne envie d’en savoir un peu plus sur eux. Attendons maintenant l’effort longue-durée qui nous donnera le recul pour juger, et savourons Toxic Asylum en apéritif toxique, qui ramone le palais, mais n’endommage pas trop les oreilles.
Titres de l'album:
1.Demonized
2.Wolves
3.Hell Sent
4.Fire Walk With Me
5.Eternal Enslavement
6.Bloodfeast and Tyranny (Demo)
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