Après la Colombie, le Mexique, et une intro mélodique qui ne place pas vraiment dans le bon contexte. Car les OVER REACH sont furieusement Thrash, dans le sens le plus Bonded by Blood du terme. Animés d’une saine rage, les mexicains remontent donc le temps jusqu’aux origines de la brutalité Bay-Area la plus crue, avec en étendard, une certaine fascination pour les riffs les plus killer et une attitude bravache le ramenant à l’adolescence de nos héros d’antan, lorsque la seule façon de se détacher de la masse était de jouer plus vite, et plus fort.
Fondé en 2010, mais ayant attendu neuf ans pour publier son premier EP (The Beast, 2019), ce collectif de San Luis Potosi a donc pris son temps pour affûter ses armes et nous livrer une première performance conséquente et rageuse dans le fond et la forme. Ce quatuor démoniaque se complait donc dans un traditionalisme à orientation furieuse, et pratique un crossover assez intéressant, s’ancrant de fait dans la lignée joyeuse de nos contemporains de GAMA BOMB ou MUNICIPAL WASTE. Pour autant, pas vraiment de partie mosh en short, pas de galéjade en jeu de mots un peu foireux, mais une musique solide, performante, enthousiaste, euphorisante, qui ne pratique pas le monolithisme rythmique, et qui évolue au gré de son inspiration entre le radicalisme modéré et le Heavy Thrash acéré.
Pochette superbe, qui privilégie les tons verdâtres de bon goût, gros monstre tout méchant un peu cliché mais néanmoins impressionnant, mais surtout, une maîtrise dans le changement de ton et de beat, pour conférer à cette première œuvre un rythme de croisière non linéaire. On prend conscience du potentiel du groupe assez rapidement, mais l’hymne éponyme « Over Reach » nous aide quand même pas mal à appréhender la réalité des faits, limpide : les mexicains ne sont plus des débutants depuis longtemps, et Carlos Rodríguez, leur batteur, connaît son boulot et aime beaucoup les fills supersoniques qu’il colle un peu partout pour dynamiser des riffs déjà bien velus.
D’excellents instrumentistes, mais aussi de terribles compositeurs, qui savent agencer leurs tranches de viande pour que les mouches ne se posent pas dessus. Rien de faisandé donc, sauf peut-être le son de la guitare qui lorsqu’elle part en solo vrille un peu les tympans de ses médiums trop accentués. Mais avec un chant purement Core, des affiliations avec la scène des D.R.I et des EXCEL, une science assez précise de l’évolution pour ne pas rester bloqué sur un thème, Toxic World dépeint un monde que les NUCLEAR ASSAULT et autres défenseurs de l’environnement ont décrit avec beaucoup d‘acuité, et lorsque la redondance vient soutenir les structures simples, ça donne des passages méchamment accrocheurs comme les premières secondes de « Extintion », catchy en diable.
Epais mais suffisamment léger pour headbanguer en toute tranquillité, avec des ambitions clairement affichées dans la durée et la présence de certains moreaux plus conséquents, ce premier album fait montre d’une maîtrise absolue de son sujet. Pas étonnant de constater que les mecs affichent dix ans de carrière ensemble tant la cohésion domine du chef et du manche. Les pinailleurs pourront arguer d’une durée un peu trop étendue, de certaines idées se répétant avec insistance, mais en craquant complètement sur le barge « Robozombie Apocalypse », efficace comme du OVERKILL après une cure de guronsan, en se laissant amadouer par les mélodies gauches de « Winter Fire » qui calment un peu le jeu avant de rendre l’ambiance surchauffée, ou en acceptant l’efficacité au premier degré de l’infernal « Yellow Poison », on se rend compte que Toxic World n’a pas grand-chose à envier à ses glorieux aînés, et qu’il tient la dragée haute à bien des leaders de la scène nostalgique.
Le combo en profite pour recycler d’anciens titres, dont « The Beast » et « Raven », sorti en single il y a quelques temps, et qui démontre s’il en était besoin que les OVER REACH ont les moyens modestes de leurs objectifs raisonnables. Un peu de TESTAMENT et de METALICA, beaucoup d‘enthousiasme, pour un LP qui s’écoute d’une traite sans avoir besoin de pause, les atmosphères étant bien travaillées pour ne pas lasser prématurément.
Un premier chapitre tardif pour une histoire qu’on espère longue, et un moyen d’entrer en contact avec le public européen pour propager la bonne parole d’une violence ouverte, mais non excessive.
Titres de l’album:
01. Toxic World
02. Over Reach
03. Be Fast
04. Extintion
05. Ciber War
06. Robozombie Apocalypse
07. Winter Fire
08. Moshpit Or Die
09. The Beast
10. Yellow Poison
11. Raven
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