On ne vous en voudra pas de faire un effort de mémoire pour tenter de vous souvenir d’un riff, d’une mélodie émanant de ce groupe qui a toujours été abonné aux seconds rôles depuis sa création, même si on trouvait sa trace sur les légendaires samplers Scandinavian Metal Attack, sortes de Metal Massacre nordiques qui nous ont révélé l’existence de BATHORY pour le plus connu et célébré, et les mineurs TRASH, ZERO NINE, et autres SPITFIRE n’ayant pas connu les fortunes espérées. OZ, entité finlandaise a donc joué son jeu dès l’orée des 80’s, en pratiquant un Heavy Metal fort en gueule et bien dans son époque, au style un peu figé et aux clous un peu rouillés. Mais avouons tout de même que Fire in the Brain et Heavy Metal Heroes ont méchamment fait headbanguer quelques furieux en leur temps, et ne soyons donc pas condescendant envers des musiciens qui ont toujours été francs, et qui n’ont jamais cherché à émoustiller de leur audace osée, mais qui sont toujours parvenus à nous briser les noix bien menues. N’est pas IRON MAIDEN qui veut, et si la petite popularité du groupe a commencé à décliner lorsque leurs choix se sont avérés plus nuancés (…Decibel Storm…et surtout Roll The Dice en 1991, pas vraiment dans l’air du temps, mais pas non plus très pertinent), elle a fini par se stopper lorsque ces fameux dès se sont arrêtés sur une piste de jeu au tapis plus relevé. La faute à pas de chance, à des orientations un peu rances pour le jeune public qui n’avait pas connu l’explosion Hard N’Heavy de la décennie bénie, et puis l’oubli…Jusqu’en 2011, lorsque le gang décida de remettre le couvert contre toute attente, via un plutôt moyen et réchauffé Burning Leather, au titre en cliché qui recyclait en partie d’anciens hymnes histoire de se refaire d’une petite mine. Et puis, une fois encore, le temps tira au sort les guerriers dignes de continuer, et laissa de côté une formation qui décidément, ne parvenait pas à faire sauter les plombs.
Résultat ? Six ans après, à force d’abnégation, Mark Ruffneck, batteur d’origine depuis 1977 et seul membre rescapé de la formation, précipita les choses en recrutant de fraiches recrues, histoire de voir si la température de l’air lui permettait d’adapter sa tenue. Conclusion ? Un nouvel LP, le septième mais premier composé de matériel entièrement original depuis 1991, ce Transition State au titre plus qu’approprié, qui je l’espère, permettra aux finlandais de se maintenir au présent sans devoir tabler sur leur passé. Qu’attendre donc d’un disque interprété par de jeunes loups se devant d’être à la petite hauteur de la gloire antérieure ? Un léger glissement de style, puisque aujourd’hui, l’ambiance générale se veut plus Hard que Heavy, malgré quelques moments bien saignants et rentre-dedans. L’optique s’est allégée, mais la hargne et l’envie ne se sont pas atténuées, et la démonstration est plutôt convaincante, même si ce fameux fond d’air n’est pas si frais. Les amateurs de sensations fortes en humeurs ne seront pas déçus des chansons qui les laisseront repus, tant les riffs ont été découpés pour couler dans le palais, même si l’inspiration va souvent piocher du côté des origines de quoi nous sustenter. Niveau casting, reconnaissons que Mark a plutôt bien pioché, puisque ses nouveaux collègues font tout ce qu’ils peuvent pour nous persuader de leur intégrité, et ils y parviennent la plupart du temps sans forcer, même si quelques passages en solo semblent un peu faussés.
Pas d’épiphanie musicale, même si les thèmes se veulent variés, suffisamment pour chatouiller le spectre de MAIDEN et QUEESRYCHE, tout comme la génération des RHAPSODY et autres MANOWAR de l’ombre (« Whore Of Babylon », en bonus en plein milieu de l’album, choix étrange mais dont les sextolets à la Malmsteen sauvent de l’errance), ou jouer la carte maitresse du gros Hard-Rock à la nordique, sans tomber dans le vintage stéréotypique (« Bone Crusher », un refrain qu’ACCEPT aurait pu transcender de ses chœurs guerriers). Pas vraiment le genre de LP qu’on sort pour frimer, mais qui vous fait passer un bon moment sans avoir envie de le remiser au premier plan un peu trop usé. D’une longueur un peu risquée, Transition State est quand même très digeste, même lorsque les licks empruntent le chemin d’un JUDAS main dans la main (« Restless », qu’on aurait accepté sur un British Steel policé), et que la rage instinctive l’emporte sur la modération de principe (« The Witch », toute l’exubérance des eighties résumée en cris et invectives choisies). Mais n’oublions pas d’où OZ vient, et surtout de quand, même si des efforts sont faits pour contenter les amateurs de sensations un peu plus actuelles (« Never Close You Eyes », belle tentative de Rock chaloupé qui oublie un peu la lourdeur empesée). Alors, sans tourner le dos à l’histoire déjà écrite, le quintette joue crânement ses cartes, et abat parfois un beau full aux dames (« The Mountain », fausse ballade à l’intro stimulante, et au cheminement à la vierge de fer plutôt convaincant), même si la tendance générale reste collée aux basques d’un Hard Rock détonnant et pétaradant (« Demonized », qui arrive à placer dans ses vers un tonitruant « There’s a fire in our brains » qui ose le clin d’œil d’antan).
Difficile de creuser l’analyse au plus profond de sillons qui finalement permettent à l’œuvre de tourner rond, même si quelques allusions au destin sont parfois des éléments à décharge (« We’ll Never Die », et on les croix renversée sur parole, surtout avec cette rythmique qui s’affole et ces chœurs typiquement germain qui décollent). Parlons quand même des deux autres titres « en bonus » (principe que j’ai du mal à comprendre à l’ère facilitée du dématérialisé, le marché japonais et ses friandises est quand même loin désormais), dont « Sister Red » est le premier, et cavale sur un tempo d’acier, pour ressasser des recettes appréciées et éprouvées d’un up qui sonne plutôt frais, et « Midnight Screams » qui nous joue la délicatesse en second, avant de nous rentrer dans le lard de ses vocalises lyriques sur fond de guitares en béton.
La technique suit, grâce à un trio de fond qui accompagne notre percussionniste pour de bon (Peppy Peltola – basse, Johnny Gross et Juzzy Kangas – guitares), et surtout, par l’implication totale d’un vocaliste qui tire plus sur ses cordes vocales que sur sa mise en plis (Vince Kojvula, dont le timbre rappelle parfois Geoff Tate et parfois Eric Adams et parfois Ralf Sheepers), et qui nous sert sur un plateau d’enfer des envolées suraiguës qui sentent bon les eighties pas si révolues. Plus Hard que Heavy, Transition State est donc un album de transition qui pourrait préfigurer un avenir plus clément, pour peu que le capitaine Ruffneck maintienne la barre contre les vents. En attendant une suite de croisière qui gardera je l’espère le cap sur la qualité et la stabilité, il reste un LP tout à fait recommandable pour les nostalgiques d’une ère pendable, celle où tous les coups Heavy étaient permis, pour peu qu’ils soient introduits par un Rock pas trop bouilli. OZ sans viser le tableau d’honneur ne raconte pas d’horreurs, et nous en revient en bonne forme, malgré des coups du sort. Affaire à suivre, en live évidemment, et croisons les doigts pour eux et leurs fans, qui n’auront peut-être pas à patienter encore six ans pour avoir des nouvelles de leurs finlandais hardants.
Titres de l'album:
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24