Entre Mark SPIRO et moi, c’est une vieille histoire d’amour, artistique s’entend. Moins longue que celle qui m’unit à Richard Marx, JOURNEY ou TOTO, mais riche d’albums gorgés d’AOR. J’ai découvert sa musique en 1997, à l’occasion de son quatrième album solo, le désormais classique Devotion, que tout fan de west-coast se doit de posséder dans sa discographie s’il se prétend connaisseur. Pourtant, la carrière de Mark a commencé beaucoup plus tôt, au milieu des années 80, avec un premier album encore tâtonnant et plus empreint de Pop que de Rock, In Stereo, à la pochette subtilement kitsch. A cette époque, quoi que déjà talentueux, le chanteur guitariste cherchait encore sa voie, qu’il a fini par trouver sur Care of my Soul en 1994, mais surtout en composant pour d’autres artistes, conscients de son potentiel. Et à l’image de Desmond Child, Vini Poncia ou Jim Steinman, le nom de Mark SPIRO est devenu synonyme de tubes pour des artistes et groupes comme Laura BRANIGAN, CHEAP TRICK, KANSAS, Julian LENNON, WINGER, Lita FORD, BAD ENGLISH, HEART, GIANT, John WAITE et bien d’autres. Musicien, compositeur, mais aussi producteur, l’américain a donc taillé sa route dans les charts à la force de ses mélodies, et aujourd’hui, plus de trente ans après ses débuts, l’artiste revient avec un nouvel album solo rempli de plus de cinquante minutes de musique que les hard-rockeurs auront certainement du mal à apprécier.
Posons les choses sur la table, et jouons la franchise. Mark SPIRO incarne la gauche dure du mouvement AOR. Sa musique, quoique non dénuée de guitares, est souvent drivée par des arrangeantes plus synthétiques, des pianos délicats, et des cordes douces. Alors, en écoutant les deux ou trois premiers titres de ce Traveling Cowboys, vous comprendrez facilement que son lexique musical échappe à votre univers, ou pas. Un an à peine après le bel hommage rendu par Frontiers via un énorme Best-of 3 CD (2 + 2 = 5 Best Of + Rarities), Mark revient sur le devant de la scène avec ces quinze morceaux, pas tous inédits, mais dignes d’intérêt pour qui vénère le bonhomme omnipotent. Ceci dit, ne vous leurrez pas. Si certaines chansons jouent le jeu d’un Rock jumpy et bouncy, à l’image du trépidant « Vanderpump », Traveling Cowboys est une affaire assez intime, et réservée aux fans de mélodies travaillées et d’ambiance feutrées.
Parfois moins Rock qu’un Rick Springfield, souvent même, tirant sur la corde de la nostalgie radiophonique des années 80/90, Mark SPIRO connaît ses propres classiques, et sait qui il est depuis le temps. Un musicien doué, capable de pondre des harmonies incroyables, et surtout, amoureux des sons les plus polis, de ceux qui caressent les oreilles avec une délicatesse rare. Il suffit pour comprendre son talent d’écouter un tube smooth de la trempe de « Going », qui dans les années 90 aurait fait un malheur dans les classements. Claviers veloutés, nappes de voix à la BOYS II MEN, atmosphère romantique avec bougies et sels de bain, tout est là pour passer une soirée magnifique en bonne compagnie, pour peu que vous soyez capable de mettre les décibels de côté pour quelques heures.
Objectivement, j’ai totalement conscience que cet album n’a pas grand-chose à faire dans les colonnes de notre webzine chéri. La distorsion n’a que peu droit de cité sur ce dixième album, le Rock est la plupart du temps tellement discret qu’on le croirait déjà parti se coucher, mais pourtant, quelque chose d’indicible relie Mark à notre monde, et pas seulement les noms des groupes qui ont utilisé son talent. Mais ce nouveau chapitre est plus proche d’un Americana travesti en AOR soft, trop soft pour certains, trop virils pour accepter ces structures souples et ces enchainements sans heurts. Je conseillerai alors à ces derniers de se jeter sur les morceaux les plus énergiques de l’album, « Kingdom Come » évidemment, « I Ain't Leaving » proche des power-ballads Hard-Rock des années 80, et d’éviter comme la peste un « Dance », qui emmêlera leurs petons et les fera choir de la piste de danse.
On peut reprocher un certain manque d’énergie à cet album, surtout en le comparant aux œuvres antérieures du musicien, et spécialement ses achèvements les plus admis, comme Devotion ou Now Is Then, Then Is Now. Il est vrai que tout est si coulant et peaufiné que la rudesse du Rock vient parfois à nous manquer, mais la beauté de l’ensemble, le calibrage de tous ces tubes, la perfection de la production font qu’on excuse bien des choses…
Peut-être un peu trop de délicatesse, et pas assez d’énergie. Les ballades ou blue-songs se succèdent, et aussi belles soient-elles (et « Let The Wind Decide » est l’une des plus belles de Mark), elles ne compensent pas les saillies plus FM qu’on est en droit d ‘attendre d’un compositeur pareil. Compositeur qui en profite pour revisiter son propre répertoire (« Between The Raindrops »), pour collaborer avec d’anciens partenaires ayant recherché sa compagnie à un instant T de leur carrière (la participation de Julian Lennon sur « 7 Billion People »), et pour replacer les choses dans leur contexte, en 2021, année encore une fois ravagée par l’absence de prestations live (« Still »).
Traveling Cowboys quelque part, se présente comme le plus parfait trait d’union entre le BON JOVI de ces dernières années, un Mike TRAMP encore plus nostalgique que d’ordinaire, et un Richard MARX apaisé et proche de la retraite. D’ailleurs, « Still » aurait pu être indifféremment interprété par ces trois-là, ce qui en dit long sur les analogies entre ces musiciens d’exception qui font partie depuis longtemps de notre patrimoine musical. Pas le meilleur album de Mark, pas le plus rythmé non plus, mais une image honnête d’un homme qui poursuit sa carrière avec passion et talent. Pour l’occasion, l’homme est accompagné de Tim Pierce aux guitares et Gia Sky, compositeur et producteur. Les trois hommes ont donc donné le meilleur d’eux-mêmes pour faire de ce dixième album une vraie réussite, qui aurait pu être une fête définitive, mais qui a préféré l’intimisme à l’ouverture globale.
Dommage.
Titres de l’album:
01. Traveling Cowboys
02. Rolls Royce
03. Vanderpump
04. Going
05. 7 Billion People (Featuring Julian Lennon)
06. Someone Else
07. Kingdom Come
08. I Ain't Leaving
09. Between The Raindrops (Revisited)
10. Dance
11. Feel Like Me
12. Let The Wind Decide
13. Nothing In Between Us
14. The Fisherman 3 2020
15. Still
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
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