Comme le dirait Orelsan, « Du bon Thrash/Death », simple. « Du Thrash/Death de furieux avec palmes d’excellence », basique. Mais pas tant que ça. En fait, le Thrash/Death est probablement l’un des styles les plus exigeants de l’extrême, de fait de sa particularité loin d’être anodine. Et puis d’abord, Thrash/Death ou Death/Thrash ? Dans le cas des canadiens de RAIDER, la question est toujours en suspens depuis que je l’ai formulée à l’occasion de la sortie de leur premier album il y a trois ans. Guardian of the Fire m’avait fauché en plein vol de ses rythmiques impitoyables et de ses riffs classiques, et aujourd’hui, avec tout le recul du à un groupe émergent, je me dois de juger ce Trial by Chaos en toute objectivité, mais en prenant en compte le passé.
Et la comparaison est plus ou moins flatteuse.
RAIDER l’affirme, sans détour ni faux-fuyant. Ce nouveau répertoire 2023 a été taillé et pensé pour la scène, et la campagne promotionnelle ne devrait d’ailleurs pas tarder. Les Etats-Unis vont donc devoir survivre à une attaque frontale n’Thrash, tant ces nouveaux morceaux respirent la fournaise live et la sueur qui perle sur des fronts heureux. Et sur celui du Thrash alors, quoi de neuf ?
Rien, mais sa violence est toujours aussi impressionnante, tout comme sa fluidité.
RAIDER ne joue pas les petits malins, et n’affirme pas avoir créé quoi que ce soit. Non, les canadiens (Angelo Bonaccorso - chant, Gabe Rosa & Bennett Smith - guitares, Brandon Sanders - basse et Angus Pike - batterie) préfèrent se réfugier dans le giron du traditionalisme pour excuser leur manque d’audace. Manque en partie comblé par une puissance phénoménale, avec en exergue des chœurs infernaux maculant l’album d’une patine de haine viscérale. Entre un AT THE GATES dopé à l’Ovomaltine et un GRIP INC branché sur la gégène, Trial by Chaos fout le bordel dans le tribunal et malmène les témoins de l’accusation.
Emballé dans une production méchamment déballée, ce second chapitre va même jusqu’à se frotter au CARCASS le plus intense et contemporain, à l’occasion d’un diabolique et terrassant « New Dominion » qui fait déjà figure de classique de la boucherie made in Canada. Ce titre résume à lui seul les capacités et les intentions d’un quintet qui n’a pas vraiment envie de marquer le pas ou une pause. Non, les musiciens continuent d’arpenter la route prise à l’occasion de Guardian of the Fire, déclenchant des incendies auditifs que des canadairs de boules Quies ne pourraient étouffer.
Le procès est donc rude, et l’accusé se défend comme une bête sauvage derrière sa vitre de protection. Le chaos est pourtant sous contrôle, même si l’intensité frise parfois le triphasé qui laisse les mains cramées et les cheveux dressés. En moins de quarante minutes, le groupe de l’Ontario donne une leçon à tous les disciples de la secte nostalgique, en transposant d’anciennes lectures dans un langage plus contemporain.
Seul écueil à passer, celui de la redondance qui guette au bout de quelques morceaux. Le groupe a opté pour une solution intense et dense, mais de temps à autres, le manque de variations peut irriter et lasser. En misant tout sur le chaos concentré, les canadiens ont pris le risque de se répéter, l’erreur commune de tous ces albums pensés pour la scène.
Quelques riffs un peu trop systématiques qui viennent gâcher la fête, un batteur trop souvent calé sur le même beat, mais des soli intenses, et une foi sans bornes en un Thrash/Death simple, mais surpuissant. C’est après tout une possibilité comme une autre, mais gageons que le groupe trouvera la bonne cadence sur scène, et surtout, la bonne réponse de la part de sa fanbase. Cette dernière se satisfera très bien de cette suite bien agencée et très professionnelle, mais à l’inverse de Guardian of the Fire qui avait le pouvoir de convertir les profanes, Trial by Chaos se contentera de satisfaire les fans sans vraiment chercher à en conquérir de nouveaux.
Dommage, car le niveau technique aurait permis quelque chose d’un peu plus culotté. Les mecs savent jouer, temporiser, accélérer, mais se laissent parfois aller à la complaisance, notamment au niveau de ces fameux chœurs, convaincants au début, mais rapidement redondants. Reposant parfois sur des gimmicks trop faciles, cette seconde offrande ne convainc pas totalement, et fait reculer le quintet de quelques cases.
Alors bien sûr, tout ça s’inscrit dans une logique old/new-school bien connue, et la révolution ne viendra pas de l’Ontario. Et si la déception pointe le bout de son nez, l’efficacité reste assez probante pour essuyer quelques doutes fondés sur l’avenir créatif des RAIDER.
Mais en 2023, on déguste plus un Twix qu’un véritable RAIDER des années folles. Et la différence est notable pour tous ceux ayant grandi dans les années 70/80.Car ces deux doigts-là ne coupent pas assez fin et nous laissent sur notre faim.
Titres de l’album:
01. Trial By Chaos
02. Rite of Conquest
03. New Dominion
04. Fearless
05. Labyrinth
06. Ark Of Empyrea
07. Juggernaut Cerebrivore
08. Devour The Darkness
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