Avant même de commencer à coucher sur clavier mes pensées, et juste après avoir confié mes oreilles à cette sortie, je me disais justement qu’elle allait grandement plaire aux fans de MORTICIAN et d’INCANTATION. Parfois, mes esgourdes vieillissantes me jouant des tours, je redoute la méprise pouvant m’aiguiller dans une direction subjective, mais après avoir consulté les pages officielles du projet PNEUMA HAGION, je fus rassuré de constater que les ordonnateurs du concept partageaient mon opinion. C’est ainsi que je retrouvais les références sus mentionnées dans les influences étalées, parmi les sempiternels et très justifiés BLASPHEMY, REVENGE, TEITANBLOOD, ARCHGOAT ou BEHERIT. C’est donc le cœur léger que j’entamais l’écriture de cette notule pratique, certain de m’engager dans la bonne voie, spécialement après avoir subi les attaques gravissimes de ce combo occulte en de multiples occurrences. Le doute n’était donc plus permis, et Trinity se plaçait sous l’égide d’une brutalité bien connue des amateurs de l’underground, à mi-chemin entre une forme très primitive de Black et une conception radicalement abyssale d’un Death malmené et maladif. Fondé en 2015, l’option PNEUMA HAGION (Le Saint-Esprit en grec) n’a pas vraiment chômé depuis ses débuts, même si une seule réalisation professionnelle est venue sanctionner son parcours. C’est donc ce fameux EP Rituals of Extinction qui nous a permis en 2017 de nous immiscer dans l’intimité du mystérieux R., seul à la barre du navire, et autant dire que le moyenne-durée en question ne faisait pas grand cas de ses accointances viles et putrides. Après avoir embelli les nuits des fans de morbide du monde entier de trois démos la même année (la fameuse trilogie Tinity I, II et II, 2015), R. s’est alors tenté à l’exercice du split (la première fois aux côtés de SEICHES, et la seconde avec les KAV), avant de proposer via les bons services des barrés de Nuclear War Now ! ce premier LP n’en étant pas vraiment un.
Car Trinity, comme son nom semble l’indiquer, est un recueil, une compilation des trois démos initiales, et permet donc d’avoir une vue exhaustive sur les débuts du projet. Douze morceaux sans concession, dotés d’un son assez gigantesque et caverneux, collant parfaitement à la réalité crue du morceau d’entame « Caverns ». Le musicien de San Antonio, Texas ne fait donc pas dans la dentelle, et capitalise sur son expérience passée et présente au sein d’une multitude de combos (EXCANTATION, HORDES OF THE MORNING STAR, INTESTINAL DISGORGE, PROFUNDUM, THE HOWLING VOID, NORMPETERSON, ANCIENT CRYPT, ENDLESS DISEASE, SERPENTINE TUNNELS, TETHERED TO A DYING ANIMAL, ABOSRANIE BOGOM, CARRION THRONE, sacré C.V quand même…) pour distiller une musique qui se veut aussi radicale qu’un Death Metal putride joué avec un nihilisme Black assez présent, sans jamais dévier d’un millimètre de sa destination d’origine. Laquelle ? Nulle part, les enfers, les abysses, le Purgatoire, et que sais-je encore, puisque le Paradis ne semble pas prêt de voir ses valises se poser. Si bien évidemment toutes les influences citées sur sa page Facebook sont valides dès le départ, on sent aussi quelques réminiscences discrètes des dISEMBOWELMENT, mais aussi des GRAVE suédois pour ce son si sourd et grave qui nous malmène les tympans mais nous enthousiasme le palpitant. Du sévère donc, mais aussi du linéaire, autant être honnête, puisque chaque composition semble bâtie sur le même moule que la précédente, sans que cela ne gêne les plus extrêmes d’entre vous je suppose.
Unidirectionnel donc, ce recueil de trois démos permet d’entrevoir un pan entier de la culture immergée de la cruauté américaine, qui semble se complaire dans un marigot de boue anti-musicale, à grand renfort de guitares sous-accordées, de vocaux dégueulés, et de rythmiques pilonnées. Une symphonie de l’outrance jouant franc jeu, et qui évidemment pourra lasser les moins courageux, ceux-là même qui jetteront l’éponge une fois le troisième morceau subi, comprenant assez rapidement le sort qui les attend. Aussi ouvert et varié qu’une démo des MORTICIAN, la boîte à rythmes insupportable en moins, ce Trinity ne s’embarrasse pas de principes inutiles, et fonce bille en tête, se calant la plupart du temps sur le même tempo rapide pour accumuler les riffs en support, riffs déjà pourris avant la naissance qui s’amusent beaucoup de tonalités de baryton, histoire de rester dans le ton. C’est évidemment très véloce, mais aussi redoutablement lourd et compressé, et la demi-heure impartie finit quand même par passer, même si l’on est souvent tenté d’appuyer sur la touche « fast-forward » pour gagner du temps. L’ensemble ne manque pas de piquant, et refuse les faux-semblants, mais se condamne de lui-même à des redondances méchamment marquées, ce qui handicape un peu sur la durée. Ainsi, difficile de faire la différence entre « Antinatalist », « Apophasis », « Lightbringer », puisque les patterns sont toujours les mêmes, et que seul le timing des breaks (si vous êtes capable de les remarquer) permet de dissocier les chapitres. Ces mêmes breaks répondent toujours à la même logique, ou presque, tempo médium pour double grosse caisse à l’uranium, puis reprise des hostilités après que R. nous ait gratifiés d’un vomi vocal digne des MORTICIAN et du CARCASS des origines.
Aussi Death qu’elle n’est Gore, aussi Black qu’elle ne pue la mort, cette compilation comblera les fans du bonhomme, mais risque de laisser les autres de marbre, et d’apporter du sang au moulin des détracteurs. Heureusement, quelques digressions bienvenues (« The Shredding of Flesh » par exemple) permettent de sauver les meubles, mais on attendra plus que cette accumulation de violence glauque pour accorder notre confiance à ce PNEUMA HAGION qui n’est pas vraiment le Saint-Esprit qu’il souhaite incarner.
Titres de l'album:
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