« Si la HM-2 et la Suède sont vos obsessions, si la mort est une passion, alors BURIAL REMAINS sera votre oraison ».
Voilà qui ferait un excellent argument promotionnel, et qui par ailleurs pourrait servir de chronique éclair à l’usage de maniaques du Death Metal de tonton Nils. Car oui, avouons-le derechef, les BURIAL REMAINS se croient toujours à l’âge de pierre scandinave du Metal de la mort, sauf qu’à contrario de la plupart des bleusailles, ils n’en sont pas. On retrouve en effet au casting de ce « nouveau » groupe, des figures bien connues de la scène extrême, puisque figurent au générique bruyant Sven au chant (FLESHCRAWL), Wim à la guitare (GRIM FATE, BOAL), Philippus à la guitare et à la basse (DIMAEON, BOAL) et Danny à la batterie (DISINTEGRATE, DIMAEON), soit un all-star-cast de premier choix pour une boucherie qui ne l’est pas moins. Et avec de tels artistes de la feuille à l’instrumentation et l’interprétation, le cador Mortuus Art de SADISTIK FOREST à l’artwork, Jonny Pettersson de WOMBBATH au mixage et au mastering, et un invité de prestige comme Ralf Hauber (REVEL IN FLESH, HEADS FOR THE DEAD) venu pousser quelques grognements, le résultat se doit d’être probant. Et il l’est, les mecs connaissant leur métier par cœur, et embrassant la cause nostalgique de tout leur amour dégoulinant de tripes froides. Froid, le terme est bien choisi, comme un hiver s’abattant sur un cimetière suédois, un matin de janvier, alors que votre nez ne s’arrête pas de couler. Je parlais donc de HM-2 et de côtes nordiques, et à juste titre, puisque Trinity of Deception n’est rien de moins qu’une sorte de faux inédit de l’époque, qui aurait pu s’il était sorti en 91/92 faire la nique à bien des formations locales, lui qui rassemble des musiciens hollandais et allemands. Certes, nous connaissons MORGOTH, mais c’est plutôt de l’autre côté qu’il faut regarder, et loucher vers les CARNAGE, ENTOMBED, GRAVE et surtout DISMEMBER, puisque ces sept titres en reprennent les grands principes.
Doté donc d’un son à dépoiler la grande faucheuse, amplifié par une énergie qui le confine au sacerdoce, ce premier jet est de ceux qui s’imposent non sur la durée, mais sur l’immédiateté, puisqu’avec ses vingt-cinq minutes au compteur, Trinity of Deception n’est pas du genre à jouer l’incrustation. Mais c’est tant mieux, parce que cette gigantesque baffe se déguste sur le pouce, avec tous les autres doigts cassés, et ce grâce à une science du riff qui le confine au mimétisme, et un certain flair vocal que les années passées dans FLESHCRAWL ont affiné chez le sieur Sven. Rythmique implacable qui alterne les évidentes figures imposées et autres fills bien appuyés, basse noyée dans un mix qui la considère comme un simple support grave, le tout est un massacre organisé, et bien planifié, qui a les limites des défauts de ses qualités. Bien sûr, les fondus de l’agonie de l’époque seront aux anges face à cette démonstration de barbarie gelée, les accros au vintage feront reluire leurs exemplaires de Left Hand Path, Like An Ever Flowing Stream ou Into The Grave, mais les plus pointilleux des passéistes regretteront que de tels exemples ne servent qu’à illustrer le leur, sans chercher à transcender leurs capacités à imiter le passé. C’est donc le principal reproche que l’on pourra formuler à l’égard de ce supergroupe, qui donne tout ce qu’il a, mais pas plus, et qui nous permet de retrouver des sensations qui nous avaient frigorifiés à l’époque. Est-ce suffisant ? En prenant le concept comme un plaisir pas coupable, ou comme une récréation, largement, d’autant que je ne suis pas sûr que BURIAL REMAINS ait d’autres prétentions, mais en regardant d’un peu plus près, on pourrait légitimement se montrer plus chafouin.
D’une, parce qu’avec à peine vingt-cinq minutes de musique, on pouvait espérer un peu plus qu’un excellent fac-similé. De deux, parce qu’au regard du pedigree des clampins impliqués, on pouvait se dire qu’ils allaient certes regarder en arrière, mais avec des intentions moins figées. De trois, que malgré sa qualité, ce pamphlet ne rivalise pas avec l’audace des originaux qui eux avaient inventé une approche et un son. Mais au regard de la densité de la production nostalgique actuelle, il est toujours bon de constater que les vieux de la vieille s’y mettent aussi pour essayer de donner une leçon à la nouvelle génération, et après tout, un peu de rab’ de morbide est toujours bon à prendre. D’autant que les choses sont claires dès la première seconde de « Crucifixion of the Vanquished », et jusqu’à la dernière de « Tormentor », alors, inutile de se plaindre d’une quelconque publicité mensongère ou d’une usurpation éhontée. Sauf que tout s’enchaîne, que les enfers se déchaînent, et que finalement, on a déjà entendu tout ça avant, et presque de la même façon. Avec une playlist spéciale Suède et un enchaînement de morceaux des quatre références précitées, passés aléatoirement, le résultat eut été pratiquement le même, ce qui transforme la performance en imitation parfaite, mais classique, et très scolaire. Un album qui ne peut rivaliser avec le premier FREITOT, pour prendre un exemple bien de chez nous, et qui se contente d’explorer la surface, sans essayer de creuser plus profond. Dommage, mais reste le son de tronçonneuse, les invectives de l’ère glaciaire bien haineuses, et une impression de déjà entendu pas désagréable. Et en faisant abstraction de tout ce qu’on sait déjà, on apprécie ce qu’on nous donne.
Titres de l’album :
1.Crucifixion of the Vanquished
2.They Crawl
3.Trinity of Deception
4.March of the Undead
5.Burn With Me
6.Days of Dread
7.Tormentor
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