« Triumphantly Evil est un album brut, plus rapide et plus agressif que les précédents, ainsi que le plus produit, prenant soin des détails qui l’amènent à un autre niveau de production ».
Ainsi s’exprime J.R Escalante, leader du groupe vénézuélien NOCTURNAL HOLLOW, qui jouit depuis quelques années d’une excellente réputation dans son pays. Il faut dire que le duo a de l’expérience à mettre en avant, puisque Triumphantly Evil n’est rien de moins que son sixième album depuis la naissance du concept en 2010. En à peine dix ans de carrière, J.R (chant/basse/guitare) et son compère George Knive (batterie) n’ont pas traîné du pied, et ont produit comme des fous pour asseoir leur crédibilité, qui les a vu passer de labels célèbres en structures solides, pour aujourd’hui affronter l’autoproduction, tout en ayant de bonnes propositions de distribution sur la table des négociations. Il n’est d’ailleurs guère étonnant de constater que plusieurs labels se montrent intéressés par ce nouvel effort, qui en effet se pose comme étant le plus solide du groupe. Avec son attaque franche et massive, nuancée de détails riches mais pas édulcorée, Triumphantly Evil est diaboliquement triomphant et nous expose un point de vue assez crédible en termes de Death Metal empiétant légèrement sur le BM.
Empiéter oui, mais sans marcher sur les platebandes. Avec un superbe artwork signé de la main de John Quevedo Janssens (WRATHFUL, EUTANASIA BRUTAL, NATASTOR, VORACIOUS SCOURGE, DE LA NOSTALGIE, BLACK TORMENT, EVIL REBORN, INTROTYL, MORGHDUET, VILE HEX, SPAWN OF ANNIHILATION), un mix et un mastering soignés par Daniel Urbina (qui avait déjà officié sur le premier album du duo), et un enregistrement local aux Unirecordstudios, ce sixième tome de la saga NOCTURNAL HOLLOW se montre sous une nuit noire, et des intentions malveillantes. Spécialiste du coup du lapin en accélération fatale, les deux vénézuéliens poussent donc les choses à leur paroxysme, mais n’oublient pas en route que le Death n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’il est intelligent et mélodique. Inutile d’attendre un brouet indigeste comme certains labels underground nous proposent régulièrement, puisque ici, les idées sont intelligemment agencées, et les plans percutants.
Certes, les deux complices n’ont pas inventé la guillotine, mais la font débiter avec une célérité admirable. Et dès « Baphometh Crown », le ton est donné par le rythme imposé par George Knive qui provoque les SUFFOCATION sur leur propre terrain, sans s’enfermer dans une chambre d’hôpital sous perfusion d’influences trop prononcées. Le Death des deux compères est efficace, gentiment bestial, mais ne vous y trompez-pas, ces deux-là savent composer de véritables hymnes à la mort, et se servir de la gravité de riffs qui plombent méchamment l’ambiance. Et si visiblement les sites de références aiment à les comparer à des institutions scandinaves de la trempe d’ENTOMBED, GRAVE, DISMEMBER ou UNLEASHED, George et J.R savent très bien comment présenter leur monde impitoyable sans avoir recours à des images un peu trop évidentes. Certes, le son très distordu de la guitare de J.R nous ramène à la glorieuse époque de la HM-2 froide et impitoyable, certes, les accélérations fulgurantes rappellent les coups de folie de DISMEMBER, mais le duo, loin de se contenter de la froideur nordique originelle, parvient à en combiner les reliefs les plus rigoristes avec une efficacité totalement nord-américaine.
S’ensuivent donc des morceaux courts, mais débordant d’idées. Ce premier titre par exemple en étale un nombre conséquent dans un contexte resserré, et malgré ses trois minutes et quelques, dispose d’un éventail d’atmosphères qui laisse admiratif. « Bound To The Gore », en continuant d’appuyer sur les plaies se complaît dans un désir sadique de ne retenir que les tics les plus cruels du genre, sans oublier le groove si cher aux CANNIBAL CORPSE ou même CANCER. Peu d’inserts au-delà des quatre minutes, pour une efficacité maximale, et si « The Shinning Blaze Of Hell » accélère méchamment le tempo avant de nous écraser d’un plan totalement formel, la doublette « Down To Void » / « Consumed By The Storm » confirme en cinq minutes à peine que J.R et George ont tout compris aux canons en vogue depuis les nineties, nous lapidant de cailloux de violence jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Il est certain qu’en connaissant la discographie du groupe, ce sixième album se taille la part du lion de la qualité, et passe aisément pour l’effort le plus professionnel du duo. Professionnel, mais pas moins sauvage et viscéral, avec un Death Metal cru mais pensé, qui ne ménage pas ses efforts en termes de mélodies de guitares insidieuses, et autres ralentissements dantesque. Ainsi, « Voices Comes From The Night » pue la mort au moins jusqu’en Californie, alors que « King Of Wrath » retrouve la puissance assourdissante du Left Hand Path d’ENTOMBED.
Le duo nous offre même une petite friandise en fin de parcours, avec une reprise plus qu’honnête du tube morbide « Necrophiliac » de SLAYER, qui égayait nos soirées Hell Awaits. Certes, la voix de J.R manque de l’hystérie de notre cher Tom, certes le jeu de George n’a pas le déhanché de Dave, mais le résultat n’en est pas moins jouissif, et la conclusion rêvée. Alors, l’un dans l’autre, et en faisant preuve d’un minimum d’objectivité, il est tout à fait raisonnable de placer ce Triumphantly Evil dans le haut du panier des sorties DM de ce mois de février, ne serait-ce que pour sa constance assez remarquable. Du Death oui, mais du fameux. Et bien plus encore.
Titres de l’album:
01. Baphometh Crown
02. Bound To The Gore
03. The Shinning Blaze Of Hell
04. Down To Void
05. Consumed By The Storm
06. Through The Haze Of Death
07. Voices Comes From The Night
08. In Rapture Of Pain
09. King Of Wrath
10. Remembrance Of A Murder
11. Necrophiliac (SLAYER Cover)
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