La vie est une histoire vraie. Ou alors, peut-être n’est-elle qu’un film dont le scénario à rebondissements est écrit par Dieu, au jour le jour, d’une plume facétieuse. D’une façon ou d’une autre, il nous faut bien la vivre, puisqu’elle est quand même un sacré cadeau, et que son générique peut réserver de belles surprises et des rencontres fortuites. D’ailleurs, les médias font leurs choux gras de cette réalité qu’ils nous servent à toutes les sauces, tragiques, émouvantes, comiques…Nous avons droit à des articles, à des émissions, qui se repaissent de faits divers, d’anecdotes croustillantes, ou de tragédies ambiantes…Peut-être pourraient-ils s’intéresser d’ailleurs au parcours des 3SIXTY, qui malgré l’homonymie graphique et phonétique n’ont absolument rien à voir avec SIXX A.M, bien que les deux groupes partagent certaines opinions sur la composition, et une passion indéfectible dans ce Rock qui les a toujours fait vibrer. Néanmoins, pas de jeunisme ou de modernisme exacerbé à noter chez les originaires de Worcester, qui traînent leur talent dans le métier depuis plus de trente ans, un peu comme Nikki d’ailleurs. Car leur vision de la chose est typiquement anglaise, avec quand même quelques petites touches typiquement ricaines, dans cette façon d’agencer des refrains hautement addictifs, et de développer des mélodies salement radiophoniques. On pourrait presque penser à leur écoute à MAGNUM, à SHY, et autres légendes anglaises de la délicatesse musicale, bien que les options soient légèrement différentes…Mais quelle est donc leur histoire qui leur permet d’alimenter un imaginaire basé sur une réalité très concrète ? Celle d’un partenariat, né dans les glorieuses eighties, soudainement interrompu par un destin capricieux éloignant les âmes sœurs, comme la distance sépare les amoureux…
3SIXTY, c’est donc l’histoire d’une amitié, et d’une complicité artistique, celle du chanteur Mark Grimmett et du guitariste Nick Singleton, dont l’union fut consommée au sein de leur premier groupe BLACK DOG, alors qu’ils n’avaient qu’une quinzaine d’années. Ils enchaînèrent avec un autre combo en duo, CRYWOLF, qui eut la chance d’apparaître au programme du légendaire Tommy Vance's BBC Radio 1' Friday rock show en 1988, prenant même le temps de graver un EP, The First Twelve Inches la même année. Las, en 1990, leurs chemins se séparèrent, chacun vaquant à ses propres occupations…Nick rejoignit alors les rockeurs de THE TATTOOED LOVE BOYS, tandis que Mark unit ses forces harmoniques avec celles des EMPIRE, avant de fonder HEAVENS SAKE. Mais une soirée impromptue dans un bar quelques années plus tard, allait se charger de réunir les deux vieux complices pour leur permettre de continuer l’aventure qu’ils avaient entamée quelques années auparavant…De ce parcours soudainement réuni, naquit donc le projet 3SIXTY, axé une fois de plus autour de la passion des deux hommes pour un Rock à tendance Hard hautement mélodique. Nous retrouvons donc autour des deux fondateurs une belle brochette de backliners, dont Russell Simon (ex-IPANEMA KATZ) à la seconde guitare, Mark Simon (ex-GRIM REAPER) à la batterie et Juey D. Hill à la basse et aux chœurs, pour un line-up enfin complet, autorisant les musiciens à se lancer dans une entreprise de rattrapage de temps perdu à grande échelle. Cette échelle les mena bien sûr en premier lieu sur scène, où ils refirent leurs armes, pas vraiment rouillées par le temps, avant de se concentrer sur un projet studio qui donna naissance à ce Truestories dont je peux vous parler aujourd’hui. Et en écoutant les douze pistes de ce LP, je peux constater avec plaisir que le temps passé n’a en rien entamé les qualités de ces musiciens d’exception, qui manient toujours aussi bien les riffs, la rythmique et le chant, pour nous enchanter d’un Hard Rock catchy et séduisant…Histoires vraies ? La leur l’est, sans conteste, et leur musique aussi, puisqu’elle puise à la source même du Hard Rock et du Rock les plus authentiques de quoi nous faire danser et chanter. Et de nos jours, une telle joie de vivre se prend comme un cadeau…tout comme la vie au quotidien d’ailleurs…
Pour autant, rien de révolutionnaire chez les 3SIXTY. Beaucoup d’envie, énormément de talent, et surtout, une faim de musique qui fait plaisir à entendre, et qui permet à tous leurs morceaux de bénéficier d’un naturel désarmant, à cent lieues des produits actuellement préfabriqués pour séduire des masses trop pressées pour rechercher une quelconque authenticité. Du Hard Rock donc, à cheval entre l’approche européenne un peu crue, et l’optique américaine plus léchée, ce qui aboutit donc à un mélange explosif et peaufiné, prônant la cohésion et la variété, et jouant sans relâche et sans lasser. On se prend à rêver à l’écoute de ce longue-durée à un bar, planqué du côté de Worcester, bondé un vendredi soir, et prêt à accueillir nos héros, puisque les cinq anglais ont l’attitude et la sincérité d’un bar-band qui donne tout, que le public soit épars ou que la foule soit compacte. Avec trente années de passif derrière eux, ces musiciens savent exactement ce qu’ils veulent, et comment l’avoir, ce que prouve sans détour l’intro carillonnante et explosive de « Long Time Coming », que les héros de l’AOR ricain auraient pu faire leur, tant sa mélodie et ses guitares sont dégoulinantes d’envie. Adaptation populaire des standards d’outre-Atlantique, ce morceau est le détonateur parfait pour une explosion programmée, et la voix incroyablement chaude de Mark suinte de feeling et de profondeur, tandis que ses deux alliés guitaristiques font feu de tout bois pour incendier aux abois. C’est true, c’est sincere, et on embarque alors pour un voyage d’une petite heure en compagnie d’artistes qui ont le cœur sur la main, et le Rock sur le cœur.
De là, les anglais alternent, souvent avec flair, parfois avec tendresse, et nous offrent de petites perles de Classic Rock comme ce déhanché « Mine All Mine », à la basse ronde et à l’ambiance aussi Southern que californienne, et les moments d’émotion pure, évitant la mièvrerie pour privilégier une émotion acoustique à fleur de peau, rappelant les meilleurs moments de BON JOVI ou MAGNUM (« Stronger »). Nous nageons même parfois entre deux eaux, profitant d’un courant ascendant typiquement 70’s, et d’un courant descendant séduisant de feeling (« Pick Up All The Pieces », sorte de gulf stream BLACK CROWES/TESLA). Tout n’est bien sûr pas digne du premier plan, mais lorsque le quintette se décide à trépigner, le sol tremble sous nos pieds (« Moving On »), et lorsqu’une fois encore, la sensibilité écorchée émerge à la surface de la réalité, la magie opère comme l’alchimie entre deux lovers in the night (« Carolina-Jane »). Le Hard Rock est toujours traité sous son aspect le plus noble, comme le démontre le swinguant « Been So Long », qui pourrait se vouloir entame de retrouvailles autour d’un verre, alors que « You Know My Name » joue sur la complicité de deux hommes qui se connaissent depuis des années. On pense au SPENCER DAVIS GROUP, et à toute la clique des groupes préférant le feeling à l’esbroufe, alors que le pétaradant « Push Your Buttons » nous prend aux chevilles pour nous offrir un boogie Hard de première bourre, toujours transcendé par un refrain en service commandé…Et histoire de bien enfoncer le clou et de dissiper tout malentendu, les 3SIXTY terminent l’effort sur une dernière allégeance au Dieu Rock, via l’épilogue « Just Around The Corner », jouant encore sur la complémentarité des voix et la complicité de la foi.
Oui, la vie est une histoire vraie, et ses twists sont parfois difficiles à voir venir. Mais l’osmose entre ces musiciens est tellement palpable sur ce Truestories qu’il ne pouvait en être autrement. Un disque aussi vrai que ses concepteurs sont talentueux et généreux, et une bonne dose de réalité même pas enjolivée, présentée nue et crue, comme une rencontre inopinée un soir, dans un bar bondé.
Titres de l'album:
Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
01/05/2025, 23:51
Je suis sur le dernier de mon côté, Malignant Worthlessness, sorti cette année. Du tout bon, même si il n'y a plus l'effet découverte "c'est qui ces tarés !?"
01/05/2025, 22:41
Tout le monde voyait bien ces difficultés dans l’activité de la salle depuis la pandémie, et j’étais au courant par plusieurs biais des soucis d’un autre ordre. Les lecteurs de Metalnews savent bien que je suis un habitué des lieux depuis vingt(...)
01/05/2025, 21:22
Je sais bien que je tourne en rond mais le principale problème c'est le manque de renouvellement du public, autant j'ai maudit ces courant type metalcore/deathcore, ils apportaient un nouveau public. Je suis trentenaire et parfois je me sens jeune dans un concert black/death meta(...)
01/05/2025, 19:06
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01/05/2025, 17:54
Qui écoute encore cet album en 2025? Groupe que je découvre que maintenant... Quel album ! Tourne en boucle
01/05/2025, 16:57
Bah c'est très moderne en effet et malheureusement, je ne sais pas si le public de ce style en core est très assidu aux festivals. Au-delà du fait que le niveau de popularité des groupes soit un ton en dessous par rapport au passé glorieux du festival. Mais(...)
01/05/2025, 09:15
Il y a vraiment un problème de la place de la culture dans notre société...
01/05/2025, 09:11
C'est clair que ça fait mal au cul de voir la prog' du festival depuis quelques années... faut pas s'étonner hélas que le public se fasse de moins en moins nombreux, alors qu'avant le Covid l'affiche avait chaque année de la gueule !
29/04/2025, 13:37
Première écoute décevante, la seconde plus convaincante. Malgré tout un peu déçu après le très bon World Gone Mad
29/04/2025, 08:26
Et pitié plus jamais de thrash//bllack/death à la con, choisit ton camp camarade !.
29/04/2025, 02:27
Je veux une scène vivante et organique voilà tout. Je constate une baisse en qualité, la scène metal ressemble de plus en plus à un musé. Mon expérience c'est que tu as un bon groupe sur 4 dans une soirée live maintenant. Il y a pas si (...)
29/04/2025, 02:24