Un album qui commence par « Back for No Good », sorte de digression hargneuse sur le séminal « Fire in the Hole » de LAAZ ROCKIT ne peut pas être foncièrement mauvais. Rythmique explosive, énergie Punk pour puissance Metal, les ingrédients sont là pour faire du cinquième album des allemands de REZET une réussite absolue. Mais un hit d’entame ne suffit pas à faire un grand album, et en optant pour une longueur fort peu coutumière de ce genre de propos, les originaires de Schleswig ont pris un énorme risque. Presque une heure de jeu pour un effort purement Thrash est un écueil méchamment aiguisé à franchir, au risque d’y laisser des trous dans la coque. Certes, le quatuor germain en a sous les bottes, avec plus de quinze ans de carrière et cinq longue-durée au journal de bord, mais l’expérience est parfois trompeuse, et le confine à l’aveuglement le plus dangereux. Bilan des courses avant même d’entamer cette chronique plus en profondeur : Truth In Between ne délivre pas la vérité, mais UNE vérité, celle avancée par le groupe qui justement, marche avec un peu trop de morgue sur le fil séparant les deux montagnes de la créativité et de l’abus.
Nous en étions resté il y a deux ans sur le résultat plutôt probant de Deal with It, qui se son titre nous ramenait à l’époque bénie du Crossover de D.R.I, mais qui développait de beaux arguments agressifs. Il est de notoriété publique que les REZET n’ont jamais été un véritable combo de Thrash per se, mais bien un ensemble à cheval entre le Power Metal, le Groove et le Thrash, soit un beau mélange à même de séduire un public large. Loin des cavalcades systématiques de ses contemporains de POWER TRIP, MUNICIPAL WASTE, TOXIC HOLOCAUST, ENFORCED ou WARFECT, le quatuor allemand a toujours privilégié la diversité pour frapper dans tous les coins et n’oublier aucun nez au passage. Cette diversité leur a parfois joué des tours, et les a éloignés de leurs préoccupations les plus solides, mais autant dire que si ce nouvel album ne frappe pas le centre de la cible, il ne la rate pas de quelques mètres non plus.
Ricky Wagner (guitare/chant), Bastian Santen (batterie), Bjarne Otto (basse/chœurs) et Heiko Musolf (guitare) continuent donc sur leur plutôt bonne lancée, et osent le LP le plus varié de leur carrière. On y trouve de tout, des allusions à la scène californienne des années 80, des clins d’œil au mouvement Néo-Thrash des nineties, mais aussi des traces de mièvrerie Hard Rock assez gênantes. Ainsi, un morceau comme « Renegade » se souvient de la position la moins enviable du LAAZ ROCKIT de la fin des années 80, qui ne savait pas faire la part des choses entre Thrash fumant et Heavy chantonnant. On comprend à l’écoute de ce morceau que la diversité est parfois l’ennemie de la qualité et de la cohérence, et la présence de telles scories prouve que la durée de l’album reste le talon d’Achille de cette nouvelle livraison.
Guère étonnant de constater que la complaisance des musiciens eu égard à leur propre créativité ne tire le projet vers le bas. Les plus grands se sont déjà piqués à cet exercice, et même des géants comme SLAYER, EXODUS, METALLICA et MEGADETH ont péché par orgueil numéraire, et Truth In Between tombe dans le même piège. Les bonnes idées sont là, mais diluées dans une somme d’informations trop importante pour être triée avec efficience. Ce qui n’empêche pas ce nouvel album de proposer des choses intéressantes, et d’autres relativement probantes. J’en veux pour exemple les morceaux les plus développés, qui font montre d’un sens aigu de l’évolution, et qui osent des progressions valables et solides. Ainsi, « Infinite End » développe une superbe intro au parfum seventies, avec cette guitare en son clair qui s’envole en solo, portée par les ailes d’arpèges cristallins. A la manière de METALLICA et TESTAMENT, les REZET osent donc le hors contexte, avec un brio indéniable, adoucissent le propos sans verser dans la niaiserie harmonique, et nous offrent donc une vraie bouffée d’air frais. A l’inverse, le très ACCEPTien « I'm Not Gonna Stop » joue sur le velours d’un riff convenu mais efficace, et permet d’aborder la dernière partie de l’album avec confiance.
Cette dernière partie est d’ailleurs la plus roborative, avec quatre morceaux de plus de quatre minutes, et des ambiances plombées, des percussions forcées, et une attitude globale en roue libre parfois. Difficile de digérer ce dernier quart d’heure sans regarder sa montre, d’autant que certains plans ne sont que des redites plus ou moins habiles. Les chœurs à l’allemande s’imposent parfois, les guitares s’amusent beaucoup à citer Gary Holt dans le texte, et si le rendu est parfois efficace, il fait aussi du surplace comme sur le très convenu et peu digeste « (Un)certain Crimes ». Les musiciens ont beau ajouter des parties pour combler les brèches, on reste dubitatif face à cette fringale, qui condamne Truth In Between au remplissage le moins pardonnable. On pointera du doigt la mièvrerie d’un « Never Satisfied », qui nous laisse effectivement insatisfait, mais heureusement pour nous, la conclusion apportée par « The Last Suffer » permet d’émettre un jugement moins lapidaire et de rester sur une impression plus agréable.
Ce cinquième album souffre du handicap du mid-tempo, trop systématique, et du symptôme du riff automatique, généré par une application trop zélée. Dommage que les REZET n’aient pas encore intégré le fait qu’un bon album de Thrash se doit d’être concis sans vouloir rivaliser avec Reign in Blood, et avec ce mélange de Heavy Metal bon marché et de Thrash parfois light, Truth In Between délivre un message confus, et présente le visage d’un groupe pas vraiment sur de son fait.
Titres de l’album:
01. Back for No Good
02. Deceived by Paradise
03. Populate. Delete. Repeat.
04. Renegade
05. Half a Century
06. Infinite End
07. Truth in Between
08. Jailpit
09. I'm Not Gonna Stop
10. The Plague
11. (Un)certain Crimes
12. Never Satisfied
13. The Last Suffer
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