Malgré mes efforts, je ne suis pas parvenu à trouver la moindre info sur la toile concernant ce groupe finlandais qui nous offre là son second LP. Même leur label ne nous donne aucune indication de page ou de discographie, et se contente d’énumérer quelques simples parmi d’autres mentions plus ou moins utiles…Etrange cas donc que celui des MAAILMANLOPPU, qui semblent se complaire dans l’ombre, alors même qu’ils multiplient les formats, passant allègrement du split au 7’’, jusqu’à quelques implications dans des compilations…Mais puisque tel est leur désir je le respecte, et une fois n’est pas coutume, je briderai ma prose pour me concentrer sur l’essentiel, la musique. Et celle proposée par les finlandais se situe dans une tradition toute nordique d’un Hardcore sans concessions, parfois à la lisière du Crust, mais foncièrement Rock dans le fond. Une grosse dose de décibels pour les fans de la scène finlandaise, celle des immortels RIISTETYT ou KOHU-63, voire des plus récents KOHTI TUHOA (qu’on retrouve d’ailleurs au générique ici). Tout ceci fleure bon les effluves brutales mais joyeuses des années 80, avant que le mouvement Hardcore ne se radicalise et ne métallise ce son si sec qui animait ses premières exactions. Sur Tuhon Koodi, pas de chichis ni de faux semblants, juste des morceaux brefs, concis et efficaces, qui placent en avant des chœurs convaincants, mais aussi quelques ruptures bienvenues et autres accélérations pas vraiment impromptues. Du solide, fast & raw, qui épouse plusieurs visages, de la vélocité initiale du brulot « Varastettu Elämä » qui fait méchamment de l’œil à une version MOTORHEAD d’un Crust impitoyable (cette basse bon sang !) à l’hymne en mid tempo qu’on imagine bien chanté dans un stade pour encourager son équipe préférée (« Yksin », mais sans le côté hooligan des chants de supporter, et avec un feeling un peu Anarcho-Core sur les bords), qui sans faire de détours flagrants ne se contente pas du tout-venant, et propose des idées certes classiques, mais exposées avec un flair indéniable.
Doté d’un son tout à fait honorable, Tuhon Koodi fait honneur à la tradition du Hardcore finlandais, et se fond dans la masse de l’histoire tout en osant quelques accents plus personnels. Il est en tout cas une sacrée charge rondement menée, qui rue dans les brancards mais sans bousculer les innocents, et fait preuve d’un impact presque indécent, lorsque la colère prend des aspects assez street et se greffe sur une rythmique étonnante, genre Ska dégénéré pour fans de Punk endiablé (« Ajan Henki »). Mais qui dit scandinaves dit cadence de sauvage, et « Vapaus » de redresser la barre pour nous en coller un grand coup, avant que « Sivustakatsoja » ne nous entraîne encore une fois dans une gigue torride aussi proche de GBH que des DEAD KENNEDYS. On retrouve d’ailleurs parfois les humeurs notables de l’ex-gang de Jello Biafra, lorsque la guitare se fend de motifs plus ou moins joyeux, et que le chant adopte un phrasé habité et nerveux. Produit par Ville Valavuo des KOHTI TUHOA et peaufiné d’un mastering d’acier au célèbre Audiosiege (avec Brad Boatright derrière la console ?), ce second album des MAAILMANLOPPU (Fin du Monde en VF) s’inscrit donc dans une logique de continuité, et fête avec enthousiasme et dignité les trente-cinq ans de la scène Punk-Hardcore finlandaise, honorant donc une image appréciable de bonheur dans la violence et d’exubérance dans la démence, pour une grosse vingtaine de minutes d’énergie débridée mais brillamment agencée, et pardonne de son allant ce manque d’informations alarmant. Difficile de ne pas se sentir concerné par cette affaire, et en l’état, ce deuxième effort donne méchamment envie d’en savoir un peu plus sur ce groupe qui en dit plutôt moins qu’il ne faut, mais qui fait parler la poudre sans repos. Une bonne occasion de se replonger dans l’histoire du mouvement national, et de se repaître de crudité des origines, qui ignoraient à l’époque à quel point certains allaient les dénaturer. Mais pas de tromperie sur la marchandise, du Hardcore, et seulement du Hardcore, mais le meilleur. Et chanté dans sa langue natale qui plus est. Une raison de plus de s’y consacrer, sachant que cet album sortira conjointement en format digital, vinyle et CD dès le mois d’avril. Le tout, à des prix très raisonnables s’entend.
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30