Entwined discreetly by unregistered topographical phenomena and invisible distortion of the subtle ontological matrices by a warping of occult space-time!
Si vous avez compris quelque chose à cette formule employée par les indiens de TETRAGRAMMACIDE, alors vous êtes prêt à subir leurs assauts soniques impitoyables.
Entre ces titres à rallonge, ce concept qu’on aimerait bien assimiler pour y voir plus clair, et cette débauche de violence crue, TETRAGRAMMACIDE ne nous/se facilite pas la tâche, entre Black Metal cryptique et Death ultraviolent. Depuis une décennie, le désormais duo (Entropymurti - basse/guitare et M. Opium - chant) se propose de revisiter l’extrême pour en faire découvrir les aspects les plus abrupts, et six ans après un premier méfait assez remarqué (Primal Incinerators of Moral Matrix), Typho-Tantric Aphorisms from the Arachneophidian Qur'an reprend les débats en les animant d’un mysticisme impénétrable.
Mais ce mysticisme justement s’accorde très bien d’une musique beaucoup moins expérimentale qu’on aurait pu le penser de prime abord. Car l’approche des deux résidents de Kolkata est finalement assez claire et nette, et susceptible de rallier à sa cause les destructeurs, les casseurs, les intellectuels en disgrâce, les maniaques reclus, les ermites repus, et autres jongleurs en plein jeune à côté d’une fosse à serpents.
Soutenu par son label spécialiste des exactions les plus agressives, TETRAGRAMMACIDE se laisse donc aller à un discours lapidaire sur fond de programmation rythmique, et nous rentre dans le lard à la manière d’un SUFFOCATION très énervé. Avec des influences notables que l’on porte sur son veston comme un œillet (MORBID ANGEL, CANNIBAL CORPSE, NILE, et autres légendes), Typho-Tantric Aphorisms from the Arachneophidian Qur'an est donc beaucoup moins original que sa pochette, son concept, et ses intitulés interminables.
Ce qui ne veut aucunement dire que le duo n’est pas digne d’intérêt. Bien au contraire.
Avec des parties rythmiques hystériques et incompressibles, un chant rauque et trainant, des riffs qui s’assument comme autant de prières adressées aux démons voisins, ce deuxième album est évidemment prévisible, loin de l’avant-gardisme le plus abscons, et parfois, si classique qu’on se laisse aller à des comparaisons évidentes. Mais le plaisir retiré de cette bousculade modèle XXL est suffisamment intense pour qu’on excuse quelques convenances.
Ce nouveau chapitre se partage entre deux conceptions. Le Drishti Srishti Vada, doctrine de création à travers la perception, et l’Ajata Vada, doctrine radicale de non-création. Il faut évidemment être initié à cette culture pour en comprendre les desseins, mais finalement, la musique donne quelques explications quant aux tenants et aboutissants de l’histoire. Et tout ce qu’on retient finalement, c’est ce gigantesque néant final qui nous précipite dans les abysses de la croyance, quelque part entre un scepticisme indécrottable et une foi sans failles en quelque chose de bien supérieur à notre petite existence.
Si la puissance de l’ensemble ne saurait être remise en question, si l’énergie développée est au moins équivalente à celle d’un Armageddon planifié, si l’inspiration ne semble pas se tarir de titre en titre, l’homogénéité globale tend parfois à une linéarité un peu gênante, tant les idées se ressemblent et finissent par se nimber d’un brouillard qui nous empêche de les différencier.
Mais en substance, et dans un désir d’objectivité absolue, autant admettre que TETRAGRAMMACIDE écrase une bonne partie de la concurrence old-school, refusant de reproduire à la croche des thèmes déjà usés jusqu’à la corde, tout en se lovant au creux d’un formalisme que quelques arrangements ludiques viennent égayer.
Et au bout du compte, Typho-Tantric Aphorisms from the Arachneophidian Qur'an fait son petit effet, sans transcender nos âmes pour les rapprocher d’un état de conscience supérieur. La lucidité de l’ensemble, son pragmatisme dans la brutalité, et l’efficacité de riffs saccadés comme des routes trouées de nids-de-poule font de cet album une réussite pas encore totale, mais assez proche d’une plénitude brutale.
Intéressez-vous à ce concept qui a le mérite de sortir de l’ordinaire, mais chassez de votre esprit toute pensée avant-gardiste. Car TETRAGRAMMACIDE, dans son désir de créer une non-création a finalement accouché d’un album très concret, et pas si surprenant que ça.
En dehors de ces morceaux aux titres aussi longs qu’une file de voitures attendant qu’une vache sacrée ne libère la route.
Titres de l’album:
01. Trans-Linguistic Utterance of a Sacred Orgasmal Cry Fills the Lemurian Sky (By the Same Mouth, One True God Crieth Hriliu)
02. Spectral Hyaenas of Amenta Howl, the Vulture of Ma'at Descends, and Tahuti Watches Without His Ape
03. Mandelbrot Scarab of Fractal Manifestation Trapped in the Arachnid Webs, Spun Above the Hidden Pathways into Non-Euclidean Interbetweenness
04. Fundamental Reconciliation Between Maya and Yama Through Perpetual Okbish-Ouroboric Cunnilingus
05. Nuit Arches over the Neither-Neither City of Cubes; Hadit Meditates While Hanging Upside Down Inside a Tesseract-Ka'aba
06. Kalikshetra-Kairo Consciousness Revival (Alogical Exegesis of the Sandhipada-Sarisreepa Continuum Vigyaan)
07. Thanatos and Eros Wrestle Forever, Folding and Unfolding from the Substratum of Supreme Voidness of S'lba
08. Intoxicated Bees of Sekhet-Aarhu Circumambulate the Abode of Self Beheaded One Who Forever Danceth in Her Shaktisexual Ecstasy
09. One Who Weaves the Chthonic Garland of 52 Skullphabets Severed by the Sword of Neti-Neti
10. Golden Ontological Embroideries of Pythagorean Meta-Geometries Sewn on the Blue Veil Surface of Nought
11. Fifteen Streams of Lunar Kalas Secrete from the Quaking Yoni of the Goddess Sixteen (Tantric Alchemy of the Cascading Nectars of Sodashi)
Rien de Cannibal Corpse la dedans.
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