Oh, toi, souviens-toi de tes années de jeunesse, où entre envie et paresse, tu trainais au lit le weekend en écoutant tes vinyles préférés. Des vinyles chèrement acquis à la sueur de ton argent de poche, et qui te faisaient rêver, planer, et surtout, headbanguer. Des vinyles frappés d’un sceau très spécial, blason d’une famille unique, qu’elle fut française, anglaise, américaine ou bien allemande. Tu n’as certainement pas oublié les armes de cette maison de disques subtilement baptisée Noise Records, qui chaque mois publiait les récits héroïques de ses chevaliers. Les RUNNING WILD, HELLOWEEN, GRAVE DIGGER, SINNER, WARRANT, CELTIC FROST, que l’on reconnaissait dans les magazines bardés de clous et la mine sévère. Cette époque glorieuse revit encore une fois aujourd’hui, via un autre groupe de Germanie, moins connu, pas connu, inconnu…Mais pas pour longtemps.
TYRAN n’est pas signé sur Noise, mais s’il avait vu le jour il y a quarante ans, gageons que le label berlinois aurait dégainé un contrat plus vite que l’éclair. Originaire de Bavière, ce quintet sort le grand jeu, et nous offre la primeur de son premier longue-durée, concocté après un dur labeur. Un labeur de reproduction, qui commence dès les photos promo, et qui trouve son apogée dans une musique délicieusement rétrograde, et symptomatique des inclinaisons germaines des années 80.
Cheveux, moustaches, cuir, clous, mine patibulaires et impeccable vocabulaire. La recette magique pour rendre les fans addict.
TYRAN ce sont cinq jeunes hommes velus (Thomas Resch - basse, Simon Doemling - batterie, Sergej Dukart & Christian Kirr - guitares, et Nicolas Peter - chant), qui s’évertuent à nous faire croire que le temps des oubliettes pour les années 80 n’est pas encore venu. Alors qu’on les croirait enfants du German Metal Boom de la génération seventies/early eighties, ces cinq margoulins n’ont vu le jour qu’il n’y a quelques poignées de main, avec la ferme intention de perpétrer l’esprit du Metal allemand le plus pur et dur. Il n’est donc pas difficile de les affilier au mouvement créé par les groupes précités, tant ils s’obstinent à jouer le Heavy Power, et le Power Heavy.
Et l’inverse.
Le vintage, l’occasion, le recyclé, le fait maison, on connaît. Et on sait que ça ne peut se vendre que si la marchandise est de qualité. Il ne suffit plus de se réclamer d’un mouvement passéiste pour séduire les foules nostalgiques, les VRP en antiquités de faisant de plus en plus empressés. Mais dans le cas très précis de TYRAN, la formule marche, car ce qu’ils veulent refourguer vaut largement les deniers dépensés. On retrouve sur Tyran’s Oath tout ce qu’on a toujours adoré dans le Metal allemand, ces refrains à reprendre en chœur, ces riffs à la chaîne et ces chaînes de vélo, et cette ferveur qui a toujours animé nos amis d’outre-Rhin.
D’autant que le quintet n’a pas lésiné sur les effets. Tout y passe, du Heavy boogie au Power rafraichi, en passant par le médium radiophonique et le killer qui fait la nique. « Protectors of Metal » annonce la couleur, celle inoxydable d’un acier trempé, avec son beat enlevé et sa puissance à décorner les bœufs. En cinq minutes et des poussières, TYRAN balaie d’un revers de manche tous les préjugés, et nous assomme d’une entame digne du meilleur RUTHLESS, et du HELLOWEEN des jours rapides. La sensation est délicieuse, et l’ambiance capricieuse, ne laissant passer que les arguments les plus poussés.
Avec ses clins d’œil même pas cachés à MOTORHEAD (« Bomber », « Fists of Iron »), ses allusions au meilleur du Heavy qui tue et son talent naturel pour trousser des arrangements sobres mais efficaces, le quintet nous embarque dans un voyage dans le passé, sans DeLorean, mais dans une BMW qui survole les dos d’âne. Un chant qui se souvient des percées lyriques de GRAVESTONE, des soli qui évoquent le meilleur de la paire Hansen/Weikath, une rythmique turbocompressée qui sait monter dans les tours mais aussi rester dans les clous, telles sont les armes d’un groupe si sympathique qu’on lui décernerait presque les palmes académiques les plus estimées.
Se situant dans le créneau proto-Speed et méga-Heavy, TYRAN atteint les sommets autrefois tutoyés par les WILD DOGS, avec toujours en exergue une technique impeccable au service d’une créativité efficace. Loin du lourdaud qui pèse sur le dos, Tyran’s Oath est une sacrée dose de kérosène qui s’embrase dans le ciel, au son d’un « Assault » que le jeune RUNNING WILD n’aurait pas refusé de faire décoller.
Attachant, addictif et souriant, ce premier album fait montre d’une maîtrise exceptionnelle en ce qui concerne le vocable rétrograde. Les allemands ne se contentent pas de copier les aînés, mais adaptent leurs standards à une époque plus exigeante, qui a vu défiler des milliers de représentants aussitôt oubliés. Ici, le Metal est traité comme il le mérite, servi bouillant, dans une assiette richement décorée et que l’on avale avec des couverts en acier.
« Riot in the Streets », agité, et « Tyran’s Oath » hymne plombé s’ajoutent à la note, qui atteint finalement un montant de talent astronomique. Sans oublier ACCEPT, mais sans non plus rester accroché aux basques de plus grands, TYRAN règne d’un gant de fer sur son domaine, et nous oblige à prêter allégeance. Une allégeance tout à fait logique, puisque le roi est digne, juste, et pas du tout tyrannique.
Le serment passé sera donc respecté, tant que des leaders de cette trempe continueront de nous faire croire qu’avant, c’était mieux. Car parfois, c’est tout à fait vrai.
Titres de l’album:
01. Protectors of Metal
02. Bomber
03. Fists of Iron
04. Assault
05. Thrill of the Chase
06. Highway Warriors
07. Strike of the Whip
08. Riot in the Streets
09. Tyran’s Oath
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