11 novembre 1918, armistice d’une première guerre mondiale, qui après quatre ans de massacres trouve enfin son terme dans une défaite cuisante de l’Allemagne.
9 novembre 2016 accession de Donald Trump à la Maison Blanche par vote populaire. D’aucuns parleraient de cycle qui semble se répéter, d’autres, d’un nouvel ordre mondial qui fait craindre le pire…Certains s’en foutent, mais il paraît que les mois de novembre sont souvent annonciateurs de grands changements. Alors que penser ? Penser unique, penser multiple, ou se poser d’autres questions, qui elles aussi resteront sans réponse…
Les Allemands de LOST WORLD ORDER semblent eux se dire que l’ordre mondial a disparu au profit de…quoi au juste ?
Si l’on en juge par leur dernier album, l’enfer sur terre serait chose réelle, et il nous faudrait y évoluer jour après jour pour trouver notre place dans la fournaise…
Alors marchons, mais écoutons les au passage, puisqu’ils prennent soin à intervalles réguliers de laisser traîner des postulats près de nos oreilles…
Concrètement, le quatuor LOST WORLD ORDER (McZ – basse, Draconiz – batterie, Henny – guitare, Mat – guitare et chant) existe depuis 1991, mais a battu pavillon SPECTRE DRAGON pendant seize ans avant de tenter la reconstruction sous couvert d’un nouveau blason. Sous cette forme, ils ont déjà sorti trois albums, sans prendre le temps de passer par la case démo, EP ou split. Tout ceci les honore, et Tyrants est donc le quatrième chapitre d’une histoire assez riche, qui puise dans son patrimoine national, sans toutefois occulter l’héritage venant d’outre Atlantique.
Et après This Apparatus Must Be Earthed en 2008, Marauders en 2009 et Parasites en 2012, le quatuor continue son lourd bonhomme de chemin qui passe par toutes sortes de voies de traverse, mais qui effectue la majeure partie de son parcours sur terrain Thrash et Heavy, dans la plus grande tradition Allemande.
Pendant les quatre années qui ont séparé leurs deux derniers efforts, les musiciens ont expérimenté d’autres possibilités, travaillé avec d’autres musiciens, mais sont revenus dans le giron de leur propre famille musicale pour nous proposer une nouvelle aventure, qui après quelques écoutes attentives, pourrait bien s’avérer la plus passionnante de leur légende.
Légende, le terme est sans doute un peu fort, mais le Thrash à relents Heavy de ces quatre-là est si brillement exécuté que l’on n’hésite pas forcément à les placer sur un piédestal de fortune sur lequel ils semblent plutôt à l’aise, musicalement parlant. Thématiquement, les mots se focalisent sur un monde post apocalyptique, comme dans les plus grandes heures de la paranoïa 80’s, et Tyrants est une étape de plus dans cette quête de la survie, qui depuis l’élection de Donal T semble connaître un sursaut d’intérêt. Sera t’il le fameux prophète d’apocalypse présenté par la bible ? J’espère que nous ne le saurons jamais, ce qui n’empêche pas les Allemands de coller à l’actualité, sans vraiment l’avoir fait exprès.
Le quatuor refuse de vivre dans le passé, mais y fait allusion en prétendant appartenir autant au souvenir de la Bay Area que de celui de la Ruhr, et de ce côté-là, on ne peut pas les prendre en défaut. Il est évident que leur Thrash mordant et agressif doit autant aux influences conjointes d’EXODUS et DESTRUCTION, tout en restant assez modéré dans l’approche et mélodique dans l’accroche.
Mais ce mélange de parties vraiment furieuses et de moments harmoniques délicats est la marque de fabrique des LOST WORLD ORDER, qui d’ailleurs n’hésitent pas à titiller la mémoire de la NWOBHM par touches fugaces (« A Hell Worth Living In », très intelligent mélange de plusieurs courants complémentaires et évolutifs, tout à tour Heavy, Thrash, Speed, et tout simplement Metal), tout en laissant des blasts ravager sauvagement le paysage de compositions déstabilisées de tant de véhémence (« Tyrant », qui justement juxtapose toutes les tactiques d’approche, en osant la double grosse caisse compressée à la SOILWORK, les refrains fédérateurs à la RUNNING WILD, les staccato si chers à Dave Mustaine et le Heavy progressif à la DEW-SENTED/ICED EARTH, avec en cerise sur le gâteau un chant à la Chuck Billy récent…).
En gros, de la variété, de la puissance, quelques excès dans la mièvrerie de certaines parties mélodiques, mais beaucoup d’assurance dans l’hétérogénéité, et un caractère bien trempé qui affirme et présente les arguments de ses assertions sans flancher.
L’album, comme d’habitude, se compose de morceaux plutôt longs, que le groupe laisse respirer selon l’inspiration, et propose même une intervention hautement épique sous la forme d’une suite élaborée de plus de huit minutes, « Wall Of Glass », qui témoigne de tout le savoir-faire versatile de la bande. Entame Heavy agressive imprégnée du METAL CHURCH le plus agressif, ambiance juxtaposant savamment l’art séculaire Américain et l’efficacité toute germanique d’hier et de demain, collision entre passé et présent pour une danse en Heavy Thrash majeur qui sait ménager de jolis instants de créativité harmonique.
Quelques sifflantes par ci par là pour dynamiser le tout, pas mal de soli très joliment ciselés à la Jeff Waters, des tierces, en gros, un survol du Metal international le plus inspiré, pour un morceau à l’avancée logique et cohérente qui ne se contente pas d’enfiler les breaks stériles.
Mais les LOST WORLD ORDER, plus finauds que la moyenne, prouvent une fois de plus sur Tyrants qu’ils ne sont pas les hommes d’un seul moyen. Ainsi, le terriblement accrocheur « Freakshow » propose sa propre version d’un melting-pot US/Europe, et d’un voyage aller/retour passé/présent, en singeant la basse ronflante des NUCLEAR ASSAULT, les syncopes de Gary Holt/EXODUS, mais aussi les ruades franches des IN FLAMES et de l’école nordique en général, pour un voyage mouvementé à travers trente ans de culture extrême, parfaitement résumée en moins de cinq minutes.
Ils terminent même par une ultime synthèse de leur art, qui se permet d’accentuer les tics les plus marqués de leur caractère musical, en jouant plus vite, plus fort, mais aussi plus mélodique, et de fait, parviennent à intégrer le Heavy Metal le plus permissif à un cadre Thrash impitoyable à la TESTAMENT dernière époque. Et « End All Life », de son titre et son contenu, de représenter la chute la plus logique à un album décidément très complet…
Quatre ans d’absence, une expérience personnelle mise à profit extra muros, pour un retour tonitruant. Naviguant dans des courants mitoyens et parallèles, les LOST WORLD ORDER démontrent que si l’ordre mondial est devenu un sacré foutoir, leur musique elle, est toujours aussi riche et pertinente.
Les tyrans inspirent Tyrants, qui s’en sort avec les honneurs dans sa défiance d’une approche figée que ces musiciens abhorrent certainement autant que les injonctions de maniaques prêts à détruire notre monde.
Titres de l'album:
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20